Arrivés à la rentrée 2022, Stéphanie Bertrand, Secrétaire Générale, Nathalie Daniel-Risacher, Proviseure adjointe, et Sylvain Pardo, Chef d’établissement, nous parlent de leurs parcours, du nouveau projet d’établissement et de ce nouvel élan que souhaite redonner le lycée au sein de la communauté française à Francfort.


Des parcours tournés vers l’Allemagne
Originaire de Saint-Etienne, Sylvain Pardo était en poste à Caen dans un établissement en zone d’éducation prioritaire avant son projet de départ à l’étranger, « un monde bien différent de celui du réseau AEFE » nous confie-t-il. « Ma mère était professeur d’allemand, donc j’ai toujours eu un lien naturel avec l’Allemagne. La volonté de partir à l’étranger était présente depuis longtemps, mais avec le confinement, les choses se sont accélérées et ce projet a pu se concrétiser lorsque cette opportunité de poste à Francfort s’est présentée. »
Pour Nathalie Daniel-Risacher, ancienne professeure de philosophie originaire de Bretagne, partir en Allemagne était un projet de longue date. « J’ai fait mon Erasmus ici et j’ai toujours eu beaucoup d’affinités pour ce pays et cette langue. »
Stéphanie Bertrand vient du sud de la France, près d’Avignon. Son mari étant allemand, sa candidature pour un poste auprès de l’AEFE et sa demande pour un poste en Allemagne donnaient du sens à un projet familial : « C’était aussi une grande aventure pour nos deux filles, franco-allemandes, qui ont changé d’établissement scolaire en troisième et en seconde. »
Une nouvelle vision pour le lycée Victor Hugo
Les trois membres de l’équipe arrivent en poste à la rentrée 2022 avec un challenge important : enrayer la perte régulière d’élèves constatée depuis 2020. Le diagnostic était clair : le lycée était peu visible et pas assez ouvert sur la communauté. « Pendant longtemps, l’établissement a eu des élèves, de façon naturelle et il n’avait pas anticipé la suite. »
« Nous avons lancé une grande campagne d’ouverture des portes pour faire de l’établissement un lieu de rencontres ouvert à tous. Nous accueillons les cours de l’Institut français, organisons des mini-stages d’accueil dans les différentes filières, faisons plusieurs sessions de portes ouvertes, et participons à des salons des écoles internationales. Nous avons également rencontré tous les consulats francophones pour créer du lien et renforcer notre visibilité » nous expliquent-ils. Le lycée Victor Hugo a donc fait peau neuve avec toutes ces actions, mais aussi avec un nouveau site internet et une nouvelle plaquette. « Les acquis n’étaient plus suffisants, il fallait activer d’autres leviers. »
Il a fallu également opérer un changement en interne en amenant les équipes pédagogiques à repenser la place d’un lycée français à l’étranger, nous confie Sylvain Pardo.
Pendant longtemps, on était un peu vu comme ce village d’irréductibles Gaulois : “Le lycée des Français”. Mais, en fait, nous sommes un lycée international, ouvert même aux non-francophones.
Aujourd’hui, 30% des élèves n’ont pas le français comme langue maternelle, et 35 nationalités sont représentées. « Nous avons un dispositif d’intégration pour les enfants n’ayant pas eu de contact avec le français, et cela pour tous les niveaux » précise Nathalie Daniel-Risacher.
Renforcement des infrastructures et des services
Un gros travail a été entrepris sur le périscolaire, notamment au primaire où les cours finissent à 14h30. « Nous avons collaboré avec l’association qui gère les activités périscolaires pour proposer plus d’options, explique Stéphanie Bertrand. L’établissement reste également ouvert pendant une partie des vacances scolaires. »
Sylvain Pardo ajoute : « Nous avons mis l’accent sur la maternelle avec des rénovations, un meilleur accueil, et des événements liés à la petite enfance. Cela a changé le regard des parents allemand et les a rassurés sur le quotidien des enfants dans l’établissement. »
Ces efforts portent leurs fruits : le lycée regagne des élèves pour la première fois depuis plusieurs années. En 2024, il a été classé troisième établissement en gestion directe à l’étranger dans le classement mondial de l’AEFE, une belle reconnaissance.
Inclusion et bien-être des élèves
Un travail important est réalisé sur l’inclusion scolaire. « C’est un parti pris extrêmement fort pour nous » nous explique Sylvain Pardo. Deux référents accompagnent les élèves à besoins éducatifs particuliers. De nombreux cours sont proposés en petits groupes, et les classes comptent un maximum de 25 élèves.
« Tout enfant peut être scolarisé dans le système scolaire français. C’est le système qui doit s’adapter. Il y a là une grande différence avec le système allemand. Nos élèves sont portés jusqu’à la terminale générale. Il n’y a pas de sélection. » insiste Stéphanie Bertrand.
Le bien-être des élèves est aussi une priorité : « Les enfants ont besoin d’un espace où ils se sentent bien, où ils peuvent s’exprimer, etc.. Nous avons entrepris une grande réflexion sur l’amélioration du bâti et du cadre de vie. »
Ambitions futures
L’équipe a impulsé une rénovation totale du projet d’établissement avec plusieurs journées de travail impliquant toutes les équipes. Parmi les objectifs : proposer le baccalauréat français international (BFI) pour promouvoir l’anglais et l’allemand, créer une classe de sixième internationale, où les cours d’histoire-géographie, de sport, de musique et de LV1 sont en allemand.
« Enfin, conclut Sylvain Pardo, obtenir la reconnaissance de l’école maternelle comme Kita celle de l’Abibac en tant que Ersatzschule, sont également des projets très importants qui visent à renforcer notre positionnement en tant qu’établissement international et inclusif. »
Pour recevoir gratuitement notre newsletter, inscrivez-vous en cliquant sur l’icône enveloppe en haut de la page !
Pour nous suivre sur Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram.
Sur le même sujet
