Édition Francfort

Rencontre avec Nicolas Bergeret, Consul général de France à Francfort

C’est avec enthousiasme et engagement que Nicolas Bergeret a pris ses nouvelles fonctions de Consul général de France à Francfort, en septembre 2024. Un poste en résonance avec son intérêt pour le pays et la langue allemande, et dans le droit fil d’un parcours diplomatique riche et diversifié, de Paris au Japon, en passant par le Vietnam.

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Écrit par Helena Delbecq
Publié le 24 mars 2025, mis à jour le 25 mars 2025

Helena Delbecq pour lepetitjournal.com Francfort : Monsieur le Consul général, quelle logique vous a mené vers ce poste à la tête de la représentation diplomatique française à Francfort ? 

Nicolas Bergeret : J’ai fait Sciences Po pour ensuite tenter le concours du Quai d’Orsay, et j’ai été pris. J’ai en outre un grand intérêt pour les langues : j’ai étudié le japonais, le chinois et le khmer à l’INALCO. J’ai exercé un certain temps en Asie, après un poste à Paris. Au Vietnam d’abord, pour la direction de l’antenne de l’Institut français d’Hô Chi Minh et plus tard à Tokyo, comme conseiller politique de l’Ambassade. A Paris, j’ai occupé des fonctions à la Direction des Nations-Unies, à la Direction stratégique et à la Direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire (la DFAE). 
L’ensemble de ce parcours m’a permis d’avoir une casquette à la fois politique, culturelle et consulaire, au service aujourd’hui de la communauté française de Hesse et de Rhénanie-Palatinat. 


Après ces premiers mois d’exercice de vos fonctions, quel état des lieux dressez-vous justement de cette communauté française dans la circonscription ? 

Je suis impressionné par le degré d’intégration et de dynamisme de la communauté, que cela soit au niveau économique ou culturel. On compte pas moins de 36 associations françaises ou franco-allemandes en Hesse et en Rhénanie-Palatinat, du Club des Affaires de la Hesse à Francfort Accueil, en passant par l’Union des Français de l’Etranger et l’Association Démocratique des Français à l’Etranger, pour n’en citer que quelques-unes. L’Institut français, l’Institut franco-allemand de sciences historiques et sociales (IFRA/SHS), Atout France, Business France, les Conseillers du Commerce extérieur (CCE) sont encore d’autres exemples marquants de cette vitalité. 

Au total, ce sont plus de 15.500 Français inscrits au Registre, en Hesse et en Rhénanie-Palatinat. Il y en a sans doute encore plus d’ailleurs. Nous fournissons également un suivi consulaire aux Français de Sarre et de Rhénanie du Nord-Westphalie, et cela fait de Francfort le douzième poste consulaire au monde. 

Durant ces cinq mois, j’ai essayé d’être le plus possible en contact avec notre communauté, que cela soit par exemple en participant aux événements organisés par les  associations, en suivant de près les sujets liés au lycée français, ou par des échanges avec des acteurs du monde économique.   

La communauté française ici, d’après ce que j’ai pu observer, c’est donc un nombre très significatif de personnes avec des profils variés, des personnes particulièrement dynamiques et bien intégrées. 

 

 

Comment concevez-vous vos différentes missions de Consul général ? 

Ce qui reste fondamental, c’est le service rendu à la communauté française, service que nous espérons de qualité. C’est du moins le retour qui nous a été fait dans la dernière enquête de satisfaction menée auprès des personnes accueillies au Consulat général. 96 % d’entre elles indiquent en effet être satisfaites. 

Il faut travailler à l’amélioration continue des services rendus aux Français de la circonscription.

Il faut sans cesse chercher de nouvelles pistes d’amélioration. Par exemple, j’ai souhaité que l’on mette en place une série de visites à domicile pour les personnes qui sont dans l’incapacité, du fait de leur âge ou de la maladie, de se déplacer au Consulat général. Concrètement, nous nous rendons chez elles pour les assister dans leur demande. 

Pour 2025, dans la droite ligne de la modernisation des démarches consulaires impulsée par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, nous prévoyons de progresser dans la digitalisation d’un certain nombre d’opérations, par exemple l’établissement d’une procuration de vote, ou le paiement par timbre électronique des droits de chancellerie pour les principales démarches consulaires).

A côté de ces missions consulaires, je représente la France lors d’événements et de cérémonies officielles. Mais je souhaite surtout m’investir dans la promotion de notre pays et dans le développement de coopérations dans tous les domaines avec nos partenaires allemands. Je suis de ce fait en lien avec les différentes entités de « l’Equipe France » présentes ici. 
L’idée est bien sûr de renforcer la coopération franco-allemande sur les plans économique, scientifique, culturel et éducatif. Sur ce dernier point par exemple, des efforts particuliers sont réalisés afin de développer l’enseignement du français en Allemagne. Nous pouvons être optimistes : nous avons enregistré 75 000 apprenants supplémentaires à l’échelle du pays l’an dernier. 

Une troisième mission consiste en une veille et une analyse de l’actualité politique, économique et sociale allemande, à destination de Paris. 


Comment qualifieriez-vous aujourd’hui l’état des relations franco-allemandes ?  

Jusqu’à récemment, la presse véhiculait une vision particulièrement négative des relations franco-allemandes. Il est plus intéressant d’insister sur toutes les choses qui ont été mises en place et qu’on ne connaît pas forcément !

Il y a en réalité beaucoup d’échanges entre les leaders et les représentations de nos deux pays. On peut évoquer, entre autres, les Conseils des Ministres franco-allemands, notamment celui de Meseberg en mai 2024, qui a permis d’adopter un nouvel agenda de renforcement de la compétitivité et de la croissance dans l’UE. Il y a aussi les Conseils franco-allemands de défense et de sécurité. On a aussi modernisé un certain nombre de groupes de dialogue, tels que les séminaires gouvernementaux franco-allemands. L’Association parlementaire franco-allemande veille à la bonne mise en œuvre des Traités de l’Elysée et d’Aix-la-Chapelle. On pourrait encore citer le Fonds citoyen franco-allemand qui sert à financer des projets de coopération, ou encore le programme Génération Europe.  
 

L’amitié franco-allemande, ce n’est ni ringard, ni du passé. C’est un lien formidable pour trouver de l’énergie en commun. On doit rester très ambitieux. 

Nous avons également réussi à renverser certaines dynamiques négatives. Je pense par exemple au domaine de l’énergie dans lequel la France et l’Allemagne avaient des intérêts opposés. Nous sommes finalement arrivés à un accord sur le marché de l’électricité. On continue donc à avancer ensemble.

Par ailleurs, la situation géopolitique actuelle ne peut que renforcer les solidarités entre nos deux pays. Le lien franco-allemand reste particulièrement utile pour créer une dynamique à l’échelle de l’Europe, pour qu’on puisse défendre nos intérêts.


En ce début d’année 2025, avez-vous un message particulier à adresser aux Français de Francfort ? 

La porte du Consulat général vous est ouverte ! La proximité avec nos concitoyens est fondamentale.  Si cela rentre dans les prérogatives du Consulat général, nous ferons tout pour assister les personnes qui seraient amenées à rencontrer, dans leur parcours, des difficultés particulières. 

Je vais continuer pour ma part d’aller à la rencontre des Français de Hesse et de Rhénanie-Palatinat, pour mieux les connaître et mieux appréhender leurs besoins. L’inscription au Registre des Français de l’étranger reste pour nous le meilleur moyen de vous apporter des informations, de communiquer ou de vous prévenir en cas d’urgence. 

Et n’oublions pas que la qualité de la relation franco-allemande repose aussi sur toutes vos initiatives, sur le dynamisme de tout un chacun.  Nous serons ravis d’être en soutien des projets portés par la communauté française.  

Et comme nous attendons vos nombreuses visites, nous vous rappelons que le Consulat général de France à Francfort a déménagé depuis peu et qu’il se trouve à présent au 26-28 Hamburger Allee !

 

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