Ce jeudi 25 janvier, l’Institut Français de Berlin accueillait un événement autour des mobilités pour la jeunesse entre la France et l’Allemagne. L’occasion de faire un point sur ces programmes très attrayants qui séduisent de nombreux étudiants chaque année, avec Alexia Gonzalez (chargée de mission universitaire à l’I.F.) et Emilie Laborel (chargée de mission pédagogique à la coopération linguistique et culturelle, rattachée aux services culturels de l’Ambassade de France) qui ont répondu à nos questions.
Ces dernières années, la mobilité à l’étranger des étudiants a connu un essor conséquent en Europe et dans le monde entier. Chaque pays tente d’attirer ces futurs actifs au sein de ses propres universités, car ils sont bien sûr un précieux atout économique, mais aussi dans l’espoir d’arriver à garder ces talents sur le territoire, ou du moins de garder un lien avec eux. Ils sont aujourd’hui environ 400 000 internationaux en France à s’instruire au sein de notre système – le gouvernement vise le chiffre de 500 000 en 2027.
A l'étranger, c’est l’organisme Campus France qui se charge de promouvoir les études en France auprès des jeunes. Leur action est d’informer ceux qui s’y intéressent sur les différents cursus possibles, les conditions d’éligibilité, les possibilités de financement et toutes les grandes étapes avant de pouvoir voyager.
Le défi est également d’arriver à convaincre sur les atouts de la France par rapport aux autres pays. Or, notre pays peut avancer des arguments réels sur sa compétitivité. D’abord, la qualité de l’enseignement supérieur français est largement reconnue, et pas seulement pour les grandes universités les plus connues comme la Sorbonne ou l’ENS. Cette bonne réputation est déterminante et les étudiants sont assurés de voir leur diplôme ou crédits universitaires reconnus en Allemagne une fois rentrés ce qui n’est pas forcément le cas avec d’autres pays.
Qu'est ce qui pousse les jeunes à choisir la France ?
Toutes celles et ceux qui ont eu l’opportunité de partir vivre à l’étranger durant leurs études témoignent de ce que cette expérience leur a apporté tant sur le plan académique, professionnel que personnel. L’expérience du voyage, la découverte d’une nouvelle ville et d’une autre culture sont particulièrement recherchées et la raison pour laquelle la plupart reviennent ravis de cette période. La qualité de vie et l'accueil en France revient souvent comme un gros point positif.
Ce qui motive les Allemands à partir en France, ce sont aussi largement les avantages financiers. En effet, contrairement à d’autres systèmes, l’Etat investit énormement dans l’enseignement supérieur, et couvre la grande majorité des frais pour les étudiants. Ainsi l’inscription dans les universités est gratuite, le CROUS offre des repas à un prix abordable, on peut recevoir des aides au logement, et beaucoup de choses sont gratuites au quotidien.
Contrairement à l’Angleterre par exemple, Campus France peut mettre en avant ce statut protégé : un étudiant n’est pas un client. Malgré les aides, l’argent reste un frein majeur pour beaucoup de jeunes, et le montant des bourses (celle Erasmus+ tourne en général entre 300 et 600 euros mensuels) n’a pas augmenté avec l’inflation. Mais partir en France coûte souvent moins cher que ce que les jeunes allemands ne l’imaginent.
Erasmus+ (créé par l’Union Européenne en 1987) est le plus gros programme européen qui permet de partir un ou plusieurs semestres dans un pays membre tout en touchant une bourse. D’autres possiblités existent cependant, comme l’université Franco-Allemande (UFA), organisme qui encadre de nombreuses formations binationales où les étudiants partagent leur temps dans chaque pays. L’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ ou DFJW) propose également plein d’autres façons de partir en France, par exemple dans le cadre de l’apprentissage, de cours de langue, d’engagement bénévole ou de formations interculturelles. Enfin, il est possible de faire toutes ses études en France, à condition d’apprendre suffisamment la langue.
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