

Richissime et puissant, l'ancien directeur de la Renault F1 team vivait la dolce vita. Une affaire de tricherie l'a banni de son royaume de la Formule 1. Mais Flavio Briatore compte bien reconquérir son trône. Il attaque la Fédération internationale automobile (FIA) et exige un million d'euros
Flavio nait loin des sports automobiles
Flavio Briatore (AFP) est né en 1950 à Verzuolo (Italie) et grandit à mille lieux des paddocks de Formule 1. Avec seulement un diplôme de géométrie en main, il parvient à se créer un réseau et commence à travailler à la bourse de Milan au milieu des années 1970. Il y rencontre Luciano Benetton, le fondateur de la marque éponyme. Au milieu de la décennie suivante, le puissant homme d'affaires italien charge Flavio Briatore d'importer sa marque rebaptisée United Colors of Benetton aux Etats-Unis. Ce sera une réussite.
Il prend en charge l'écurie Benetton
Flavio Briatore assiste pour la première fois à un Grand Prix de Formule 1 en 1988, en Australie. Alors que son intérêt pour le sport est plus que modéré, il accepte de devenir l'année suivante directeur commercial de l'écurie Benetton. Il ne lui faudra pourtant que quelques mois pour s'imposer et devenir président de Benetton Formula. Il marque alors de sa patte et de sa personnalité le monde encore austère de la Formule 1. "La F1 est à la fois un monde technique et un monde de communication : je tente de concilier les deux. La course n'est qu'une petite partie du rêve que nous offrons.", déclare-il. Sa vie est à l'image de son équipe : riche et glamour. Le playboy à la chevelure argentée et au teint toujours bronzé enchaîne aussi bien les victoires (deux titres pilotes et un des constructeurs entre 1994 et 1995) que les conquêtes féminines (Heidi Klum, Naomi Campbell ou encore Elle McPherson).
Flavio Briatore dirige la Renault F1 team
Après avoir été évincé de Benetton en 1997, il part fonder la marque Supertec qui commercialise les moteurs de Formule 1 Renault. Puis en 2000, le constructeur français, qui vient de racheter Benetton Formula, se lance dans les circuits et met Flavio Briatore à la tête de sa Renault FI team. Sous son commandement, l'écurie au losange remporte deux titres de champion du monde des constructeurs (2005 et 2006). L'homme d'affaires italien applique une formule qui marche : "être exigeant avec les autres et avec soi même, mettre l'accent sur la discipline, la créativité, le savoir faire. Pouvoir prendre des décisions rapidement, avec efficacité. Etre international". Briatore n'est pas le plus attentionné des patrons mais charme les sponsors. Ses coups de gueule envers le championnat et ses stratégies de course borderlines irritent cependant le grand pape de la F1, le président la FIA, Max Mosley.
Le directeur est banni pour tricherie
Suite aux révélations fin août 2009 du pilote Nelson Piquet Jr., la FIA enquête sur une affaire de tricherie lors du Grand Prix de Singapour 2008. Le pilote brésilien de la Renault F1 team aurait eu pour consigne de s'accidenter volontairement pour permettre à son coéquipier, Fernando Alonso de remporter la course. Le conseil mondial extraordinaire de la FIA reconnait le 21 septembre Flavio Briatore ainsi que d'autres membres de la direction de Renault, coupables. Le manager italien, licencié quelques jours auparavant par l'écurie française, est banni à vie de toute compétition automobile.
Il veut blanchir son honneur
Mais Flavio Briatore ne compte pas se satisfaire d'une telle décision. Il a demandé mardi devant le tribunal à Paris l'annulation des sanctions prises par la FIA et 1 million d'euros de dommages et intérêts. "Mon client conteste vigoureusement et totalement avoir été au courant d'une telle conspiration", a déclaré Me Philippe Ouakrat, avocat de l'ancien directeur de l'écurie Renault. "Quand on constate l'échelle des peines prononcée (?) il est difficile de ne pas penser que cette décision visait avant tout à sanctionner M. Briatore", a-t-il ajouté. Sa radiation à vie de tout sport automobile et l'interdiction d'accès aux paddocks est pour Flavio Briatore une preuve de l'acharnement à son encontre. Me Jean-François Prat, l'avocat de la FIA nie tout abus de la Fédération. "Ce sont pleinement les pouvoirs de la FIA que de s'assurer que les compétitions dont elle est responsable remplissent les normes de sécurité", a-t-il déclaré. Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 5 janvier 2010.
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) jeudi 26 novembre 2009
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