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FACEBOOK – Moi, Facebook et le reste du monde

Le réseau social le plus en vogue du moment, Facebook vient de refondre ses paramètres de confidentialité, pour répondre à l'attente de nombreux internautes qui craignent pour la diffusion de leurs données personnelles. Objectif raté : la polémique enfle

(Rédaction internationale) - Depuis mercredi soir, Facebook, répondant à l'inquiétude grandissante des internautes concernant la diffusion de leurs données personnelles, a décidé de modifier la gestion de ses paramètres de confidentialité.

Ce qui change
Afin de contrôler plus finement leur vie privée les internautes sont invités via un "assistant"de gestion à fixer leurs paramètres. Jusqu'alors, seuls 15 à 20% des 350 millions d'inscrits avaient pris de temps d'explorer cette section du site. Le changement est pourtant d'importance. Désormais, le profil est ouvert par défaut comme sur Twitter. Lors du lancement de l'assistant, Facebook recommande de rendre les messages de statuts visibles à tous les internautes. Ils n'auront ni besoin de figurer parmi vos amis, ni même d'être membres du réseau social pour vous lire. Seuls les utilisateurs de moins de 18 ans sont encore protégés. En revanche, ces paramètres peuvent être changés pour cibler le lectorat des messages diffusés en les adressant à des groupes préalablement crées : amis, famille, amis, etc. Modifiable également, le réglage «Photos et vidéos de moi» qui détermine qui peut voir les photos où vos amis vous ont "tagué". "Applications et site web", concerne les applications auxquelles vous avez autorisé l'accès à votre profil et permet de gérer "Ce que vos amis peuvent partager à propos de vous". Le lien, «Recherche», très utile, permet de retirer son profil des résultats de recherche dans le moteur de Facebook et de refuser l'indexation de son profil par Google.

Pourquoi une polémique
Facebook chercherait-il à manipuler ses utilisateurs ? Voilà la question que de nombreux utilisateurs se sont posés lors du lancement de l'assistant de gestion des paramètres de confidentialité. "Je viens de voir les nouveaux paramètres et effectivement, maintenant tout le monde peut voir mon profil alors que j'ai fais en sorte qu'on ne puisse pas. C'est pire qu'avant donc il faut rapidement solutionner ce problème!! C'est inadmissible, on dit que c'est plus confidentiel et c'est l'effet inverse !", écrit un lecteur ZD Net.
L'assistant propose par défaut des règles de partage ouvertes à tous aussi certains se demandent si Facebook ne cherche pas à pousser ses membres à partager plus de données. Certaines cases grisées laissent à penser que les paramètres ne sont pas modifiables alors qu'elles le sont ? en retapant son mot de passe. "Imaginez le nombre de personne ne connaissant rien a l'informatique ou qui n'ont pas envie de lire les messages de Facebook et qui poursuivent sans faire attention...", se demande un autre lecteur.

Le village mondial au c?ur du problème
Alors que l'on gérait sa réputation directement auprès de son groupe d'amis réels, ce qui représentait tout au plus deux cents personnes en toute une vie, on doit désormais le faire auprès d'un reseau de plusieurs milliers d'internautes. Et pas seulement sur Facebook, puisque l'indexation de vos informations personnelles par les moteurs de recherche est bien une réalité. Il y a aujourd'hui dans le monde 1.5 milliards d'internautes parmi lesquels votre banquier, votre assureur, votre maman et l'amour de votre vie? Bien évidement nous ne partageons pas le même niveau d'information avec les uns et les autres.
 
Vous consultez vos mails, vous regardez les news, votre site internet préféré, faites vos courses en ligne, vous achetez de la musique des vêtements, faites votre déclaration d'impôts, gérez votre ligne téléphonique, et comme il vous reste cinq minutes sur votre temps de travail, vous passez sur Facebook, Twitter, ou n' importe quel autre réseau social. Si les activités précitées laissent des traces, cette dernière est de loin celle qui vous trahit le plus et? volontairement. Pris dans l'euphorie de se sentir aussi proches les uns des autres, on en vient à raconter, voire propager les petits détails de sa vie personnelle à tout un chacun en oubliant que virtuel ne veut pas dire irréel. Ainsi une Québécoise a eu la surprise de voir des photos d'elle partagées sur Facebook utilisées à son insu par son assurance. Gérer son avatar ? son moi virtuel - cela s'apprend, semble t-il, et comme dans la "vraie vie", il faut bien lire les petites lignes?

Laetitia Gueugnon (www.lepetitjournal.com) vendredi 11 décembre 2009

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