Jusqu'au 31 août, Le Scuderie del Quirinale présentent, pour la première fois en Italie, les ?uvres de Frida Kahlo, peintre mexicaine mythique du XXe siècle. Une exposition pour découvrir une artiste fascinante, devenue une légende dans l'histoire de l'art.
Frida Kahlo, un mythe
Icône, symbole, avant-gardiste mais avant tout artiste. Les adjectifs ne manquent pas pour présenter l'une des plus grandes figures mexicaines du XXe siècle, Frida Kahlo. Parler de son ?uvre, c'est aussi parler de sa vie. Indissociable, elle est sa principale source d'inspiration. Née en 1907, à Coyoacán, non loin du centre de Mexico, fille d'une Mexicaine et d'un Allemand, elle aimait se considérer comme fille de la révolution mexicaine. Ses peintures expriment ses réflexions sociales et culturelles mais aussi ce qui la hante et la détruit. Passant du modernisme au surréalisme, de la nouvelle objectivité au réalisme magique, les contrastes rythment ses ?uvres. Entre l'individu et la société, l'identité nationale et le rapport avec ses propres racines, l'amour et la souffrance, la réalité et la transcendance.
C'est ce que reflète, à merveille, l'exposition. A travers 10 salles et 160 ?uvres, on découvre, peu à peu, sa vocation pour l'art survenue après un grave accident, sa relation passionnée et tumultueuse avec Diego Rivera, célèbre muraliste mexicain, sa vie aux Etats-Unis, son engagement politique ou encore la rencontre avec le surréalisme et l'écrivain André Breton.
Une exposition fascinante
Ce qui frappe, avant tout, c'est la place primordiale de l'autoportrait. L'exposition commence d'ailleurs par l'un des plus célèbres, Autoportrait en Tehuana (ou Diego dans mon esprit). Vêtue d'une robe indigène traditionnelle, sur son front est peint Diego Rivera, son mari. Plus loin, on retrouve son chef d'?uvre absolu, L'étreinte amoureuse de l'univers, la terre. Frida représente ici son désir d'unité avec Rivera, après leur rupture. Plus thérapeutique que narcissique, ces autoportraits lui permettent de supporter ses douleurs physiques et ce vide existentiel qui la tiraille. On assiste à une introspection de son psychisme, à une véritable mise à nu.
On découvre aussi toute une série de dessins. La série Emotions traduit différents états passant de l'amour à la haine, de la joie à la tristesse. Ces formes géométriques et ces couleurs parviennent à nous atteindre. Frida Kahlo, avec son langage artistique inimitable, produit un effet magique sur le spectateur. Entre force et fragilité, ses ?uvres nous touchent. Sa présence, sur les tableaux, est saisissante.
L'exposition finit comme elle a commencé, avec le dernier autoportrait de Frida Kahlo, Autoportrait avec la colombe et lemniscate. Là, elle n'est plus apprêtée et son front est vide. Ses yeux, par contre sont remplis de tristesse et semblent regarder vers l'infini. Nos yeux à nous sont fascinés, prêt à y retourner.
Sarah Cohen (Lepetitjournal.com de Rome) ? jeudi 17 avril 2014
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Scuderie del Quirinale, Via XXIV Maggio 16 Jusqu'au 31 aout 2014 Du jeudi au dimanche de 10h à 20h. Le vendredi et le samedi de 10h à 22h30. Entrée à 9, 50 et 12 euros. |
Crédits photos : Scuderie del Quirinale
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