Depuis le 28 juin, à la galerie Adam de Kolonaki, se tient l'exposition collective Epafes. Florence Nau et Benoît Paré, deux artistes français, y participent. Portraits croisés
Benoît Paré et Florence Nau exposent à la galerie Adam (Photo LPJ)
Voici plus d'une dizaine d'années que Florence et Benoît se sont établis sur le sol grec. Respectivement depuis 15 ans et 21 ans;l'un et l'autre par amour. Tous deux ont toujours peint mais pas avec le même investissement, au départ.
Ne parlant pas encore la langue, Florence, sociologue, ne pouvait enseigner, lors de son arrivée dans le pays. Elle s'est donc consacrée exclusivement à la peinture. Benoît, lui, a suivi des études de peinture dès l'âge de 19 ans, puis les Beaux-Arts à Athènes. Tous les deux ont fait de la Grèce leur pays. "Je n'ai pas l'intention de rentrer en France, à la limite, pour dix jour, mais pas plus", explique Florence. "Pareil pour moi ", confirme Benoît. Pour lui, la Grèce c'est "la lumière et la vie nocturne, des choses que l'on n'a pas là d'où je viens, dans le nord de la France". Florence a été attirée par "le grouillement humain et le mélange Orient-Occident. Ce qui est incroyable ici, c'est la transparence de l'air, on est ébloui, on ne voit pas de la même façon qu'en France". Et Benoît ajoute "même le contact de l'air est différent, on le sens sur la peau."
Des démarches différentes
Les artistes ont cependant deux univers très différents. Florence aime exprimer les émotions humaines à travers ses peintures. "La violence interne, la haine, l'amour, mes sujets sont très passionnels." Ses thèmes lui sont venus "en voyant les images du massacre des Kurdes d'Irak par Saddam Hussein. Cela a fait ressortir la violence que j'avais déjà en moi, précise-t-elle. Je l'exprime dans ma peinture à travers l'écriture. En ce moment je travaille sur des poèmes que je mets en image pour retrouver l'essence du poème, la motivation du poète."
Pour Benoît, ce sont la fragmentation et la féminité qui sont les thèmes principaux. "La fragmentation dans mes peintures est un moyen de retrouver une unité. Quand à la féminité, c'est tout simplement parce qu'il se sent "fasciné par tout ce qui est féminin."Il retranscrit ses émotions et sentiments par la couleur, tout en utilisant le style de la bande dessinée.
Quand on leur demande quel est l'état d'esprit dans lequel ils peignent, ils répondent tous deux que c'est "un peu de contrôle et un peu d'inconscient". Ce qu'ils aiment, c'est le processus créatif, "quand un tableau est fini il ne m'intéresse plus, il continuera à vivre chez quelqu'un d'autre, mon travail est terminé", confie Benoît. Selon lui, un tableau a plusieurs représentations et, citant le Talmud : "les choses ne sont pas ce qu'elle sont, elles sont ce que nous sommes".
Steven DOLBEAU. (www.lepetitjournal.com ? Athènes) vendredi 13 juillet 2007
Galerie Adam
5 rue N. Vamva
Place Kolonaki
Tel : 210 36 01 779
Horaires d'ouverture
Mardi à vendredi, de 9h30 à 14h et 17h30 à 21h.
Samedi, de 9h30 à 16h.
Fermé dimanche et lundi.
Plus d'infos :
Visitez le site de Benoît Paré : http://www.benoitpare.com
Florence Nau, dans l'annuaire du petitjournal.com