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Il est temps de parler de santé sexuelle

Mettre fin à la stigmatisation qui entoure notre santé sexuelle et reproductive pourrait nous aider à être en meilleure santé et plus heureux. "Le sexe est un élément essentiel de notre santé et notre bien-être, mais aussi de nos relations les plus importantes et intimes ", souligne le Dr Vanessa Apea, responsable universitaire adjointe pour l'égalité, la diversité et l'inclusion à l'école de médecine et d'odontologie de l'université Queen Mary de Londres et ancien médecin consultante en médecine génito-urinaire et VIH.

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Écrit par Article Partenaire
Publié le 7 juillet 2023, mis à jour le 17 juillet 2023

Mettre fin à la stigmatisation qui entoure notre santé sexuelle et reproductive pourrait nous aider à être en meilleure santé et plus heureux.

"Le sexe est un élément essentiel de notre santé et notre bien-être, mais aussi de nos relations les plus importantes et intimes ", souligne le Dr Vanessa Apea, responsable universitaire adjointe pour l'égalité, la diversité et l'inclusion à l'école de médecine et d'odontologie de l'université Queen Mary de Londres et consultante en médecine génito-urinaire et VIH.

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Alors, que dois-je savoir ? 

La santé sexuelle ne se limite pas seulement à la prévention et au traitement des infections ou à la contraception. Tout le monde peut rencontrer des difficultés dans ses relations sexuelles. Il s’agit de la façon nous nous avons des rapports sexuels, de comment nous nous sentons dans nos relations intimes, comment se sentir en sécurité et en profiter. Conseils et soins sont disponibles auprès des médecins généralistes, dans les pharmacies dites communautaires et les cliniques de santé sexuelles - également appelées cliniques de médecine génito-urinaire (GUM). Celles-ci peuvent être gérées en partenariat avec des associations caritatives ou des organisations locales. Des services dédiés sont également disponibles pour les adolescents, les jeunes adultes, les personnes LGBTQ+, ainsi que pour les personnes ayant subi des violences sexuelles ou des pratiques dangereuses telles que des mutilations génitales ou des coupures. Des services de soutien en ligne et de dépistage sont aussi proposés. 

"Les données montrent que les taux d'infections sexuellement transmissibles sont élevés dans certains groupes, notamment chez les personnes issues de l’ethnie noire des Caraïbes, mais parler de sexualité reste un tabou dans de nombreuses familles", déclare le Dr Apea. "La santé sexuelle concerne tout le monde et nous devrions tous nous sentir en confiance pour demander des conseils lorsque nous en avons besoin, mais surtout avoir conscience que le personnel ne vous jugera pas. Si vous êtes anxieux à l'idée de vous rendre seul(e) à une consultation, vous pouvez vous faire accompagner ou demander la présence d’un accompagnateur.  Et c'est confidentiel - les cliniques ne partagent pas vos informations, y compris avec votre médecin généraliste - sans votre permission".

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Qu'est-ce qu'une infection sexuellement transmissible ?

Les infections sexuellement transmissibles (IST), également connues sous le nom de maladies sexuellement transmissibles (MST), sont des infections qui peuvent être contractées lors de rapports sexuels. La plupart sont transmises par les fluides corporels, tels que le sang, la salive ou le sperme, et l'utilisation d'un préservatif ou quelconque barrière pendant les rapports sexuels permet d'éviter leur transmission. D'autres peuvent être transmises par un contact étroit entre deux peaux. 

Ne négligez jamais des symptômes tels que des brûlures en urinant, des démangeaisons, des douleurs, des écoulements inhabituels, des bosses, des ulcères, des excroissances, des saignements, des difficultés à avoir une érection ou encore des douleurs pendant les rapports sexuels. Ces symptômes doivent être examinés car ils représentent peut-être une cause d’infection sexuellement transmissible, un problème de santé, une réaction aux médicaments, du stress, la ménopause ou – dans des cas plus rares – le cancer. "En parler avec un professionnel de santé est la première mesure à prendre pour vous rassurer et, si nécessaire, obtenir rapidement un traitement" précise le Dr Apea.

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Que dois-je savoir sur le cancer et la sexualité ? 

Le cancer peut se développer n'importe où dans le corps, y compris sur les organes sexuels. La détection précoce du cancer augmente les chances de réussite du traitement pour l’éliminer. Il a été démontré que la vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) et le dépistage régulier du col de l'utérus permettent de prévenir ce type de cancer. 

Transmis par un contact peau à peau étroit, le VPH est très courant et certains types à haut risque sont liés au développement de cancers pouvant affecter filles et garçons, notamment le cancer du col de l'utérus, les cancers de tête et du cou, ainsi que les cancers de l'anus et des organes génitaux. Une personne peut être porteuse du VPH même si elle n'a eu qu'un seul contact sexuel, si elle n'a pas eu de rapports sexuels depuis de nombreuses années ou si elle n'a jamais eu de rapports sexuels avec des hommes. Le vaccin protège contre l'infection par certains des types de VPH les plus dangereux sans avoir d'incidence sur la fertilité. Il est proposé aux enfants âgés de 12 à 13 ans ; les personnes de moins de 25 ans qui n'ont pas été vaccinées peuvent en faire la demande (pour les filles nées après le 1er septembre 1991 et les garçons nés après le 1er septembre 2006).

Étant donné que le vaccin contre le VPH ne protège pas contre tous les types de VPH susceptibles de provoquer un cancer du col de l’utérus, il est important que les femmes vaccinées continuent de se soumettre au dépistage du col de l'utérus, qui recherche tous les types de VPH à haut risque. Également connu sous le nom de frottis, ce dépistage est systématiquement proposé aux femmes et aux personnes ayant un col de l'utérus, âgé(e)s de 25 à 64 ans.

Un petit échantillon de cellules est prélevé sur le col de l'utérus, l'ouverture de l'utérus, et testé pour les types de VPH à haut risque qui causent presque tous les cancers du col de l'utérus. La présence du VPH ne signifie pas que l'on a ou que l'on aura un cancer du col de l'utérus, mais s'il est détecté, l'échantillon est examiné pour détecter des changements dans les cellules, qui pourraient se transformer en cancer s'ils n'étaient pas traités. Les personnes qui n'ont pas de col de l'utérus n'ont pas besoin de dépistage. Les personnes transgenres et non binaires enregistrés dans une clinique médicale générale en tant qu’hommes ne sont pas systématiquement invitées à se soumettre à un dépistage du col de l'utérus, mais peuvent le demander, le cas échéant. La vaccination contre le VPH est également disponible gratuitement pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu'à l'âge de 45 ans lorsqu'ils se rendent dans des services spécialisés de santé sexuelle et des cliniques du VIH. Certaines cliniques peuvent également leur proposer un dépistage du papillomavirus. Étant donné que le vaccin contre le HPV ne protège pas contre tous les types de HPV pouvant causer le cancer du col de l'utérus.

 

 

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Que dois-je savoir sur le VIH ?

Plus de 95.000 personnes vivent avec le VIH au Royaume-Uni, dont 4.000 personnes qui seraient atteintes de la maladie sans le savoir. La plupart des cas sont dus à des rapports sexuels non protégés avec une personne atteinte du VIH. Il peut également être transmis par le partage de seringues, par le sang et, dans certains cas, par le sexe oral.

Beatrice Osoro travaille avec l'organisation Positively UK pour aider les personnes ayant obtenu un résultat positif à un test de virus du sang (VBS) de routine aux urgences. "Les femmes, les hétérosexuels, les personnes âgées et les personnes d'origine d’Afrique noire sont particulièrement touchés par les diagnostics tardifs", explique Mme Osoro. "Leur plus grande inquiétude est généralement de savoir s'ils doivent en parler à leurs proches. La plupart craignent le rejet, la honte et la stigmatisation". Il n'existe pas encore de remède contre le VIH, mais les traitements modernes permettent de réduire le taux de virus dans l'organisme. Cela permet de rester en bonne santé et d'éviter la transmission du virus, notamment lors des rapports sexuels, de la grossesse, de l'accouchement ou de l'allaitement. Mme Osoro ajoute : "Je veux vraiment que les gens sachent qu'il est possible de gérer le virus et de bien vivre avec. Les médicaments permettent de ne pas le transmettre. "Le VIH n'est plus une condamnation à mort. Je le sais, je vis avec depuis 28 ans. Oui, j'ai dû faire des changements. Oui, j'ai eu du mal à m'y faire, mais le fait de savoir que j'avais le virus m'a permis de faire ce qu'il fallait pour rester en bonne santé, de prendre soin de ma santé, de ma famille et continuer ma vie".

Tout le monde peut demander un test de dépistage du VIH. Il n'est pas nécessaire de présenter des symptômes. Vous pouvez obtenir un test auprès d'un centre de santé sexuelle ou commander un kit de dépistage à domicile auprès d'un centre de santé, de votre médecin généraliste ou d'une pharmacie. Ces kits sont expédiés dans un emballage discret et le retour est gratuit.  

Le dépistage du VIH est également inclus dans les examens de routine proposés pendant la grossesse, qui cherchent également l'hépatite B et la syphilis. Le dépistage du VIH est également proposé de manière facultative aux personnes qui se rendent aux urgences dans les régions du pays où les taux sont les plus élevés. Il inclut aussi l'hépatite B et C. Environ 2.000 personnes ont été diagnostiquées avec l'un de ces trois virus du sang depuis le lancement du dépistage l'année dernière "Que vous présentiez ou non des symptômes, quel que soit votre âge ou vos antécédents, si vous êtes sexuellement actif, je vous conseille de vous faire dépister pour le VIH ou d'autres infections", déclare le Dr Apea. 

"Si vous avez plusieurs partenaires, n'utilisez pas de préservatif ou si vous êtes un homme ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes, vous devriez faire des tests réguliers, tous les trois mois environ.  "Le personnel vous expliquera ce qu'il faut faire. Il s'agit souvent de prélever du sang à partir d'une piqûre au doigt ou d'une veine, ainsi que d'autres échantillons que vous pouvez prélever vous-même."

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Soutien après une mutilation génitale féminine

Cette pratique est illégale au Royaume-Uni et constitue un abus d’enfants. Les organes génitaux féminins sont délibérément coupés, blessés ou modifiés, sans raison médicale. Cette pratique est également connue sous le nom de circoncision féminine ou d'excision, ainsi que sous d'autres termes, notamment sunna, gudniin, halalays, tahur, megrez et khitan. Outre la douleur intense qu'elle provoque, l'excision peut entraîner de graves problèmes de santé mentale et physique à long terme, comme des troubles sexuels, des problèmes de fertilité ou lors de l’accouchement. 

Pour obtenir de l'aide - y compris l'aide spécialisée auprès d'une clinique de soutien de NHS pour les mutilations génitales féminines - ,  adressez-vous à un médecin généraliste ou à un autre professionnel de la santé tel qu'une infirmière ou une sage-femme. Vous aurez le contrôle de vos soins et on vous proposera des conseils et des traitements pouvant inclure une intervention chirurgicale. "Si vous pensez que cela vous est arrivé, nous sommes là pour vous", insiste le Dr Apea. "Il n'y a rien de honteux à demander notre aide et cela pourrait améliorer votre santé à long terme.

Pour plus d'informations sur l'un des sujets abordés dans cet article, rendez-vous sur le site www.nhs.uk, appelez NHS 111 ou contactez gratuitement la ligne nationale d’information sur la santé sexuelle au 0300 123 7123 pour parler en toute confiance.

 

Publié le 7 juillet 2023, mis à jour le 17 juillet 2023
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