Le ministre québécois de l’immigration vient d’annuler 18.100 demandes d’immigration en attente de traitement. Cette décision vise à mieux adapter la sélection des candidats immigrés aux besoins de main d’œuvre de la province canadienne.
Beaucoup de Français devront temporairement mettre au placard leurs rêves de grands espaces et d’hospitalité canadienne. Le ministre québécois de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Simon Jolin-Barrette, vient d'annuler 18.100 demandes d’immigration en attente de traitement, dont celles de près de 5.500 personnes qui vivraient déjà dans la province, vient d’annoncer Radio Canada.
Cette décision fait suite à l’une des promesses électorales de la Coalition Avenir Québec, au pouvoir depuis octobre 2018, qui s’était engagée à faire baisser de 50.000 à 40.000 le nombre de nouveaux arrivants accueillis annuellement dans la province. Le gouvernement dirigé par François Legault invite désormais les candidats à l’immigration à se porter candidats via un nouveau système nommé Arrima, qui vise à mieux adapter les profils des aspirants immigrés aux besoins réels des entreprises du Québec.
« Je ne sais pas quoi faire, je suis désorienté. J'ai fortement choisi Montréal, car c'est la seule ville en Amérique du Nord où je veux habiter », confie à Radio Canada Kyran Assing, violoncelliste originaire de Trinidad-et-Tobago et résident canadien depuis plusieurs années.
Le ministre Jolin-Barette s’est voulu rassurant, lorsqu’il a rappelé que les dossiers des personnes qui ont déjà un emploi/une offre d’emploi au Québec seraient traités en priorité. « Avant, c'était du premier arrivé, premier servi et on traitait tous les dossiers. Maintenant, on ne traite qu'en priorité les dossiers des gens qui répondent aux besoins du marché du travail » a-t-il déclaré.
Le gouvernement a promis de rembourser les frais de dossier des candidats malheureux, notamment les coûts afférents aux tests de langue et différentes certifications à fournir.
Un projet de loi « cruel »
Pas de quoi décourager l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI) et une candidate coréenne à l’immigration, Seeun Park, lesquels ont décidé de porter la décision gouvernementale devant la Cour supérieure du Québec. Dans leur requête, l’AQAADI et Seeun Park écrivent que le projet de loi est « cruel ». « Pour les milliers de demandeurs qui attendent une décision finale pour leur demande de Certificat de Sélection du Québec, et surtout pour ceux qui auraient obtenu un CSQ dans les prochains mois avant l’adoption du Projet de loi, ce refus de traiter les demandes en inventaire est dévastateur. Il anéantit la capacité de ces individus, dont plusieurs sont déjà bien engagés dans et à l’étape finale du processus de sélection, de réaliser leurs projets d’une nouvelle vie au Canada.»
Cette requête s’ajoute à une autre similaire déposée par Koffi Kumassi, un jeune ivoirien résidant à Sherbrooke. Les deux demandes seront entendues vendredi 22 février et le délibéré vraisemblablement rendu dans les jours suivants.