Terrorisme anti-musulmans : un diplomate français mis en examen

Par Selma Djebbar | Publié le 17/09/2019 à 17:30 | Mis à jour le 17/09/2019 à 17:42
Action des forces opérationnelles diplomate

Un diplomate en poste à l'ambassade de France au Salvador remet sur la table l'enquête visant « Action des forces opérationnelles », une cellule terroriste d'extrême droite qui avait pour projet d'attaquer des musulmans en France.

Le dénommé « Marc-Antoine G. », la cinquantaine, occupait le poste d'adjoint à l'Ambassadeur de France au Salvador, après avoir été consul adjoint au Gabon. Il a été interpellé le 2 juin dernier par la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure) à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle.

Aujourd'hui, il est mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », selon une source proche du dossier qui s'est confiée au Parisien. Il n'est pas seulement un « sympathisant » mais bien un membre actif d'Actions des forces opérationnelles, un groupe qui prépare les « citoyens-soldats » français à prendre les armes contre l'invasion musulmane en France, en donnant des conseils sur le genre d'équipements à avoir, comment l'utiliser et même des conseils à propos de l'attitude à adopter face aux forces de l'ordre. D'ailleurs, la plupart des membres sont des anciens de la police qui se sentent investis de la mission de « nettoyer » ce qu'ils appellent les « Zones de Non France ».

Une organisation para-militaire

Ce n'est pas la première fois que la police met la main sur ce groupe. En 2018, deux coups de filet avaient permis l'arrestation de treize de ses membres présumés dont son probable chef de file, un policier à la retraite qui souhaitait radicaliser l'action de ce groupuscule. Treize de ses membres présumés ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » à l'été 2018. Selon le Parisien, il s'agit d'un groupe d'hommes et de femmes âgés de 33 à 70 ans.

Action des forces opérationnelles diplomate
Photo prise du site de l'AFO

Le diplomate mis en examen le 6 juin dernier a été placé sous contrôle judiciaire et relevé de ses fonctions. L'homme donnait des instructions, se tenait au courant de l'avancée des projets d'attaques par mail et aurait recruté de nouveaux membres pour la cellule francilienne d'AFO, dont il est à la tête depuis l'été 2017. Il aurait également envisagé de faire entrer des armes du Salvador par « valise diplomatique ».

Des policiers devenus terroristes

Fondé par un ancien policier dans le but de lutter contre le « péril islamiste », le groupe avait pour projet de préparer une attaque terroriste type 13 novembre sur le territoire français, à l'encontre de personnalités musulmanes. Des armes à feu et des milliers de munitions avaient été retrouvées lors de perquisitions au domicile des suspects, y compris des éléments qui entrent dans la fabrication des bombes artisanales.

Selon Alain Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire National des Arts et Métiers « il y a toujours eu des groupes d'extrême-droite, mais c'est la première fois depuis longtemps qu'un groupe organisé se met en situation de commettre un attentat. »

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Selma Djebbar Journaliste

Selma Djebbar

Traductrice de formation, diplomate spécialisée dans les pays d'Europe du Sud et aujourd'hui stagiaire en Journalisme - ESJ Paris -
1 Commentaire (s) Réagir
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sanouk mer 18/09/2019 - 02:34

Les différents gouvernements sont responsables; c'est leur laxisme qui est à l'origine de la création de ces mouvements extrémistes.

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