Young Leaders face aux G7, G20: “On ne vient pas avec des slogans mais des arguments"

Sélectionnés parmi 184 candidats, par l'Institut Open Diplomacy, pour intégrer la 15ᵉ promotion des Young Leaders, neuf jeunes leaders de 23 à 30 ans, des jeunes engagés viennent de représenter la France aux sommets du Youth 7 du 5 au 9 mai 2025 à Ottawa, et prépare désormais le Youth 20, du 18 au 22 août 2025 à Johannesburg. Deux rendez-vous dédiés à la jeunesse pour tenter de peser sur les évènements du G7 et du G20.

Un retour d’expérience positif du Y7 

De retour d’Ottawa, Miltiade Meireis et Dorian Révillon d’Apreval, membre des Young Leaders, livrent à la rédaction lepetitjournal.com un constat prometteur sur le Youth 7. « Au groupe Y7, le ton est beaucoup plus informel, ce sont des plus petits groupes, donc on peut avoir une plus haute ambition », nous raconte Miltiade. Mais il explique que « nous avons dû batailler pour imposer nos priorités, notamment sur la gouvernance éthique de l’intelligence artificielle ». 

Cette semaine, de jeunes délégués du #G7 se sont réunis à Ottawa dans le cadre du sommet #Y7 et ont adressé au G7 des recommandations concernant les défis mondiaux actuels.

Le #Y7 veille à ce que les travaux du G7 tiennent compte des idées des jeunes. 🌎#G7Kananaskis2025… pic.twitter.com/OKCdGOVU9i

— G7 (@G7) May 12, 2025

« Ce n’est pas qu’un événement. Ce sont quatre mois de préparation, de réunions, de compromis. Et au bout, une déclaration finale à remettre aux dirigeants du G7 » explique quant à lui Dorian. Il estime que « la jeunesse est très inquiète sur l'ensemble des sujets », pointant une « insécurité géopolitique avec l’exacerbation des conflits », une « insécurité économique avec des droits de douane agressifs », mais aussi « une insécurité climatique » et « technologique » liée à l’IA. Malgré les tensions, les deux délégués se félicitent d’avoir vu « l’ensemble des sujets que l’on souhaitait défendre se trouver » dans le communiqué final, explique Dorian.

Le Youth 7 primordiale pour préparer le Youth 20

Parmi les sujets, Miltiade, chargé du thème environnement, a voulu « rendre visible l’invisible » en mettant en avant la pollution plastique et les polluants éternels, peu abordés jusqu’à présent. « Ce sont aussi des enjeux de santé humaine et d’équité intergénérationnelle », nous explique-il. Dorian, lui, a plaidé pour une participation structurelle des jeunes aux décisions du G7, avec « des budgets dédiés, des infrastructures solides » et une condamnation ferme des atteintes au droit international, y compris en Ukraine et dans les territoires palestiniens. 

Mais pour eux, le sommet n’était qu’une étape. « Nous sommes allés à l’ambassade de France à Ottawa présenter nos recommandations, notre combat ne s’arrête pas à une déclaration. Il faut désormais que ces idées circulent dans les couloirs des institutions européennes et nationales », explique Miltiade, tandis que Dorian prévoit désormais de rencontrer « plusieurs députés ». « Ce sommet est le début de notre action. À nous de faire vivre ces idées dans le débat national », poursuit-il.

Le prochain objectif sera d’abord Johannesburg, du 18 au 22 août 2025, pour le Y20. Dorian y retrouvera d’autres délégués du G20 pour une nouvelle session de négociations internationales. Mais avec treize pays supplémentaires représentés comparé au Y7, les sujets s’annoncent encore plus complexes entre développement durable, fiscalité internationale ou droits humains. L’expérience du Y7 sera donc précieuse, mais pas suffisante. « Le Y20, c’est un autre format, d’autres pays, d’autres équilibres géopolitiques », rappelle Dorian, qui veut y défendre une approche du multilatéralisme plus inclusive, centrée sur la justice intergénérationnelle.

Une diplomatie de la jeunesse, exigeante et crédible

Reste à savoir dans quelle mesure, leurs propositions seront entendues et débattues lors des Sommets du G7 (du 15 au 17 juin 2025) et du G20 (du 22 au 23 novembre 2025). Mais une chose est sûre, Dorian Miltiade et les autres Young Leaders ne viennent pas faire de la figuration. « On ne vient pas avec des slogans, mais avec des fiches techniques, des arguments, des alliances », explique notamment Miltiade. Les deux hommes espèrent aussi que leur engagement inspire d’autres jeunes à prendre part aux débats internationaux. Dorian estime « qu’il faut sortir du sentiment d’impuissance. Des espaces existent, et si nous n’y allons pas, d’autres parleront à notre place. »