Le 6 octobre 2025, au lendemain d’un mois de turbulences politiques, Sébastien Lecornu a justifié sa démission de Matignon par « l’impossibilité de gouverner dans les conditions actuelles ». Dans un discours empreint de gravité et d’amertume, il a dressé le constat d’un pays bloqué politiquement et d’un Parlement « incapable de trouver le chemin du compromis ».


Le désormais ex-Premier ministre a rappelé avoir « tenté de bâtir les conditions pour lesquelles nous pourrions faire adopter un budget pour la France », évoquant les urgences sociales et économiques : pouvoir d’achat, sécurité, travail, retraites et défense. Il a regretté que, malgré ses efforts de dialogue, « les lignes rouges reculent à chaque fois que nous avançons ». Lecornu a aussi défendu sa volonté de rompre avec le recours systématique au 49.3, qu’il qualifie de « 49 aléatoire », estimant qu’« il ne servait à rien de donner l’impression que les débats n’iraient pas jusqu’au bout ». Mais cette main tendue n’a pas suffi :
« Les partis politiques continuent d’agir comme s’ils avaient la majorité absolue. »
Il a dénoncé une scène politique enfermée dans ses réflexes partisans :
« Chaque parti veut que l’autre adopte l’intégralité de son programme. »
Sur la composition de son gouvernement, Lecornu a évoqué les « appétits partisans » réveillés par la perspective de la présidentielle de 2027, regrettant un manque d’esprit collectif. Malgré ce constat d’échec, son discours s’est terminé sur une note d’espoir : « Il faut savoir faire preuve d’humilité, d’effacement de certains égaux, et toujours penser à l’intérêt général. » Se présentant comme un « militant issu de la méritocratie républicaine », Sébastien Lecornu a conclu par un appel au dépassement des clivages :
« Il faut savoir écouter ses militants, mais toujours penser aux Françaises et aux Français. »
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