Emmanuel Macron a promis jeudi de nommer "dans les prochains jours" un Premier ministre chargé de former un gouvernement "resserré" et "d'intérêt général", après une censure née selon lui de "l'irresponsabilité" d'un "front anti-républicain".
Ce futur chef du gouvernement, "je le chargerai de former un gouvernement d'intérêt général représentant toutes les forces politiques d'un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s'engage à ne pas le censurer", a expliqué le président de la République dans une allocution aux Français prononcée au lendemain du renversement du gouvernement de Michel Barnier.
Un Premier ministre sortant remercié pour sa "pugnacité" et son "dévouement", mais victime selon le chef de l'Etat d'un "front anti-républicain", au sein duquel "l'extrême droite et l'extrême gauche se sont unies".
Le futur gouvernement aura une "priorité": le budget. Et si un nouveau budget devra être présenté en "tout début d'année prochaine", le président a affirmé qu'une "loi spéciale sera déposée avant la mi-décembre au Parlement", un texte qui permettra "la continuité des services publics et de la vie du pays". Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024, a-t-il ajouté. Plusieurs groupes d'opposition ont déjà promis de voter ce texte.
En réaction à la censure, le président de la République a assuré qu'il "n'assumera jamais l’irresponsabilité des autres, et notamment des parlementaires qui ont choisi en conscience de faire tomber le budget et le gouvernement de la France à quelques jours des fêtes de Noël".
Ces derniers ont choisi "le désordre", a regretté le président de la République, fustigeant le "sens du chaos" de ceux qui "ne pensent qu'à une seule chose, l'élection présidentielle, pour la préparer, pour la provoquer, pour la précipiter".
Le président a ainsi répété son intention d'accomplir son mandat "jusqu'à son terme" en 2027, alors qu'un nombre grandissant de responsables politiques évoquent sa démission.
Sans rentrer dans le détail du programme du prochain gouvernement, Emmanuel Macron a néanmoins demandé un "cap clair" pour "30 mois d'actions utiles pour le pays", esquissant une feuille de route en estimant par exemple que "l'avenir" ne passerait pas par "plus d'impôts, plus de normes ou avec quelque laxisme face au narcotrafic".
Il a également reconnu que sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale en juin n'avait "pas été comprise", assumant "sa responsabilité". Cette décision, "beaucoup me l'ont reprochée et je sais, beaucoup continuent de me la reprocher. C'est un fait et c'est ma responsabilité", a-t-il affirmé.
ama/hr/gvy