Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Prédictions pour 2025 : ce qui était prévu et n’est pas (encore) arrivé…

Un quart de siècle vient d’être célébré dans le monde entier. Experts et scientifiques annonçaient une montée en puissance de la technologie, la disparition d’espèces ou d’énergies, la détérioration du climat, une démographie en recul… Finalement, les prédictions de 2025 ont-elles eu lieu ? Pas forcément, lepetitjournal.com vous propose quelques explications… 

Médium avec une boule de cristal et des cartes de tarotMédium avec une boule de cristal et des cartes de tarot
Écrit par Liz Fredon et Léa Degay
Publié le 7 janvier 2025, mis à jour le 12 janvier 2025


 

Entre robots et IA : non, Terminator n’est pas pour aujourd’hui

 

En 2016, The Sun prédisait que d’ici 2025, les femmes auraient plus de relations sexuelles avec des robots qu’avec des hommes. Relayée sur X avant le Nouvel An 2025, cette affirmation, attribuée au futurologue Dr Ian Pearson, concerne en réalité l’an 2050. Pearson se base sur la normalisation du plaisir féminin et la diminution des tabous liés aux sextoys. Selon l’Ifop, les relations sexuelles humaines connaissent une "récession sexuelle". L’attrait pour les nouvelles technologies et les alternatives au plaisir traditionnel soulève des questions sur l’avenir de nos rapports interhumains. Et vous mesdames, que choisiriez-vous en 2025 ? La chaleur humaine ou l’efficacité d’un algorithme calibré ?

 

Les robots occupent une place importante dans les blocs opératoires.

 

 

En 1995, l’émission Tomorrow’s World de la BBC, animée par de grands scientifiques comme Stephen Hawking, faisait des prédictions pour 2025. L’une des plus marquantes ? Les chirurgiens, devenus des superstars grâce à des classements publics, n’auraient plus besoin de se rendre au chevet des patients. Les opérations seraient réalisées à distance, via des hologrammes et des "gants spatiaux" contrôlés par des robots. Bien que cette vision ne se soit pas exactement concrétisée, la téléchirurgie émerge depuis peu : en 2024, le docteur barcelonais Alberto Breda a opéré son patient qui se trouvait en Chine depuis Bordeaux. Il s’agit de la troisième opération de ce genre, une grande avancée dans le monde médical. Les robots occupent une place importante dans les blocs opératoires. Le Da Vinci Surgical System, par exemple, a transformé la chirurgie en offrant une précision accrue grâce à des bras robotiques, avec environ 8,5 millions de procédures réalisées dans le monde en 2021.

 

 

 

 

Ces visions futuristes, qu’elles concernent notre vie intime ou nos emplois, reflètent autant notre fascination que nos craintes face aux technologies. Parmi elles, l’idée que l’IA et les robots volent nos emplois revient souvent. En 2018, le World Economic Forum prévoyait que, dès 2025, plus de la moitié des postes mondiaux seraient occupés par des machines. Un scénario qui faisait frissonner, mais la réalité est moins spectaculaire. “En 2013, on disait déjà que la moitié des emplois disparaîtraient sous dix ans. On voit bien que ce n’est pas le cas”, modère l’experte en innovation Anna Choury au média 20 Minutes. Au quotidien, l’IA se limite souvent (encore) à des utilisations personnelles pour automatiser des tâches, sans directive précise de leur entreprise. Pas de révolution imminente, donc, mais des ajustements qui s’inscrivent doucement dans nos routines.

 

 

La Terre se réchauffe trop vite, mais 2025 n’est pas la fin 

 

Dans leur premier rapport publié en 1990, le GIEC prédisait que l’on atteindrait les +1 °c de réchauffement en 2025. En 2021, La Dépêche élevait cette donnée à 1,5 °c. Les dernières estimations de l’observatoire européen Copernicus montrent que le seuil de +1,5 °C pourrait être atteint d’ici à 2034, soulignant que le seuil des 2°C avait été atteint pendant une journée en novembre 2023… 

 

 

Le réchauffement climatique serait en train de causer, d’après des chercheurs de l’Institut Niels Bohr et du Département des sciences mathématiques de l’Université de Copenhague, un dérèglement de certains courants marins en 2025, comme celui du Gulf Stream, vital pour réguler les climats de l’Atlantique Nord. Bien que préoccupante, cette échéance n’est pourtant pas certaine, et serait même controversée. Les scientifiques estiment que ce scénario pourrait survenir à tout moment d’ici la fin du siècle. 

 

 

 

“Il n’est pas trop tard pour agir.”

 

Mais 2025 n’est pas encore la fin du monde et “il n’est pas trop tard pour agir” rappelle le GIEC. L’accord de Paris, voté en 2015, vise à maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale "bien en dessous de 2°C" et de poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C”. Les pays signataires ont jusqu'au 10 février 2025 pour soumettre leurs nouvelles feuilles de routes climatiques. Le rapport du GIEC recommande “d’atteindre et maintenir des émissions mondiales nettes négatives de CO2” en optant pour des énergies à très faible ou zéro carbone, en reboisant, en privilégiant une gestion améliorée des forêts, en restaurant les tourbières (zone humide colonisée par la végétation dans un milieu saturé en eau), en réduisant le gaspillage alimentaire et en utilisant davantage les énergies solaires et éoliennes. À ce propos, les énergies renouvelables sont en plein essor en 2025, dépassant même la barre des 30% de la production d’énergie mondiale pour la première fois en 2023. Financièrement, le monde a les moyens selon le GIEC : “il existe suffisamment de capitaux et de liquidités au niveau mondial” pour combler le manque d’investissement pour le climat selon l’organisation scientifique. 

Alors non, l’humanité n’est pas encore au bord de sa destruction, mais elle ne doit pas sombrer dans le déni, brillamment scénarisé dans le film Don’t Look Up en 2021. 2025 est souvent annoncée comme une année charnière, celle de tous les possibles, où chaque action compte pour éviter un futur irréversible. Ignorer les avertissements scientifiques n’est pas (plus ?) une option. 

 

 

hérisson sur un tapis de feuilles mortes
Photo : Piotr Łaskawski, Unsplash

 

Espèces animales, énergies… ​​Ce qui n’a pas disparu en 2025

Ils étaient annoncés en extinction en 2025, les hérissons sont toujours là !  En 2016, une pétition française intitulée Sauvons les hérissons, biodiversité en danger ! prédisait leur disparition en 2025. Si les hérissons continuent d’arpenter nos jardins, leur population connaît une chute alarmante. Selon l’UICN, l’espèce a vu ses effectifs diminuer dans plus de la moitié des pays où elle est présente, notamment au Royaume-Uni, en Scandinavie, en Allemagne, et en France. 

Dans un autre registre, cette fois d'énergie, le pétrole et le charbon sont toujours dominants.  En 2006, les experts prévoyaient que le pétrole et le charbon représenteraient 35 % de la consommation énergétique mondiale en 2025. Mais l’essor des énergies renouvelables a bouleversé les prédictions : le solaire photovoltaïque, en forte progression, devrait générer 37 % de l’électricité mondiale d’ici 2026, contre 30 % en 2023. Et ainsi devenir la première source d’énergie dès cette année 2025, avec plus d’un tiers d’électricité générée par les énergies renouvelables. Alors, à quand la disparition des énergies polluantes ? 

Le glyphosate, lui, est finalement prolongé jusqu’en 2033. Un premier « plan de sortie du glyphosate » en Europe visait une réduction de 25 % en 2020, puis 50 % en 2025, avec la fin des principaux usages avant 2025. Pourtant, la Commission européenne a récemment prolongé son autorisation jusqu’en 2033, provoquant une levée de boucliers. En décembre 2024, plusieurs ONG européennes ont annoncé saisir la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour contester cette décision.

 

 

Le sous-continent indien est devenu officiellement le pays le plus peuplé au monde.

 

La population mondiale croît toujours mais s’est ralentie

 

La population mondiale a atteint 8,09 milliards au 1er janvier 2025. Un chiffre qui frôle les perspectives de l’ONU dans les années 2010, établie à 8,1 milliards d’êtres humains en 2025 sur terre. Ces mêmes prévisions annoncent 9,6 milliards de terriens en 2050. La dernière décennie a pourtant vu certaines prédictions se réaliser plus tôt que prévu : En 2019 par exemple, l’Ined  (Institut national d’études démographiques) prédisait que la population de l’Inde dépasserait celle de la Chine vers 2030. C’est finalement en avril 2023 que le sous-continent indien est devenu officiellement le pays le plus peuplé au monde, avec 1,4286 milliard d'habitants contre 1,4257 milliard pour la Chine. En 2022, le ministère de la santé chinois avait d’ailleurs annoncé que sa population allait certainement commencer à chuter en 2025, malgré la fin de la politique de l’enfant unique. 

Plus largement, les prédictions d’une population mondiale qui continue de croître au moins jusqu’à 2100 pourraient s’avérer trop optimistes, ne pouvant prendre en compte des événements comme les guerres ou les pandémies. Dès 2021, l’ONU constate que la fécondité moyenne est de 2,3 naissances par femme (contre 5 en 1950) et devrait baisser à 2,1 en 2050. Un constat qui ferait stabiliser la population, voire la faire reculer.  Autre cause d’un tel recul : le vieillissement. Mais dans certains pays, les prédictions de celui-ci étaient un peu trop alarmistes. Exemple en Chine où les Nations Unies annonçaient en 2006 que 20% de la population serait âgée de 65 ans et plus en 2025. La part est plutôt de 15 à 16% aujourd’hui. De même, en 2006, l’âge médian au Japon était annoncé à 50 ans. Il est de 49 ans. La croissance de la population décélère donc, sans pour autant parler de “dépopulation”, une prédiction avancée en 2023 par l’organisme Deagel, un site se présentant comme une organisation de renseignement dans les publications. Selon eux, une dépopulation mondiale massive de 50 à 80 % aurait dû avoir lieu d’ici à 2025. La population française était alors estimée à 39 millions en 2025. L’Ined l’estime plutôt à 66,6 millions de personnes aujourd’hui. Entre prédictions et fake news, il n’y a souvent qu’un pas…

 

 

Un astronaute flotte dans l'espace entre la Lune et la Terre
Photo de NASA sur Unsplash

L’exploration spatiale progresse, mais à un rythme plus lent que prévu

 

Rêves d’espaces plus lents que prévus… mais pour bientôt ?

 

En 2000, les prédictions sur l’exploration spatiale étaient marquées par un mélange d’optimisme et d’ambitions futuristes. On imaginait que d’ici 2025, les visites humaines sur la Lune seraient régulières et que l’humain aurait mis un pied sur Mars, notamment avec l’engouement autour de films comme Mission to Mars sorti aux prémisses du nouveau siècle. 

La possibilité de rendre le tourisme spatial accessible aux particuliers semblait à portée de main également. Certains spécialistes spéculaient sur des missions pour explorer d’autres planètes du système solaire. A la place, et c’est déjà une grande avancée, dès cette année, vous pourrez demander votre partenaire en mariage dans l’espace, tout en savourant un dîner étoilé… pour la coquette somme de 750.000 euros.

Si aujourd’hui en 2025, certaines prédictions, comme le tourisme spatial avec SpaceX, commencent à se réaliser et que les premiers déplacements dans l’espace sont prévus, la colonisation de la Lune ou les premiers pas sur Mars n’est pas encore à l’ordre du jour. L’exploration spatiale progresse, mais à un rythme plus lent que prévu, malgré les films de science-fiction imaginant le monde de demain. 

 

 

 

Autre fantaisie présente dans de nombreux films de science-fiction, les voitures volantes ! Imaginées il y a plus de quarante ans dans Blade Runner et Retour vers le futur ou plus récemment dans Star Trek into darkness (2013), dans la vraie vie elles n’existent pas encore aujourd’hui… mais pourraient voir le jour d’ici deux ans. Alef Aeronautics, start up allemande, a fait en 2024, la démonstration de la première voiture volante au monde. D’après eux, les premiers modèles devraient arriver sur le marché américain entre fin 2025 et début 2026. 

 

"Imaginez une voiture standard. Retirez le moteur, retirez le coffre arrière. Vous voilà avec de la place. Dans cet espace vide, mettez des rotors électriques, huit hélices : quatre à l’avant, quatre à l’arrière. Ajoutez quatre moteurs et quatre roues, parce qu’il faut aussi pouvoir l’utiliser comme une voiture.”  a expliqué Jim Dukhovny, le directeur général de Alef Aeronautics. 

3000 clients ont déjà versé un acompte pour réserver leur exemplaire, à 300.000 dollars pièce. Alef Aeronautics ne s’arrête pas là et planche déjà sur son prochain modèle, la voiture volante Z. Prévue pour 2035, elle pourra transporter quatre personnes au lieu de deux, avec un tarif beaucoup plus accessible de 35.000 dollars, soit près de dix fois moins cher.

 

 

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions