Édition internationale

Bientôt un Erasmus pour le Maghreb et le Proche-Orient ?

Dans le cadre de son nouveau “Pacte pour la Méditerranée”, la Commission européenne et la Haute Représentante pour les affaires étrangères annoncent une ouverture ambitieuse du programme Erasmus+ aux pays de la rive sud de la Méditerranée. L’Union européenne affirme vouloir rendre la mobilité étudiante un levier de rapprochement interculturel et de coopération avec le Maghreb et le Proche-Orient.

Ursula Von der leyen ErasmusUrsula Von der leyen Erasmus
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen
Écrit par Mélanie Pierre
Publié le 23 octobre 2025, mis à jour le 24 octobre 2025

 

Selon un document issu du bureau de la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’UE veut étendre le programme Erasmus à des pays du Maghreb et du Proche-Orient. Le Pacte pour la Méditerranée, présenté le 16 octobre 2025, s’articule autour de trois grands piliers. Le premier place les personnes au cœur du changement. La jeunesse, la formation et les échanges universitaires deviennent les moteurs d’un rapprochement durable entre les deux rives. Le deuxième vise à bâtir des économies plus fortes, durables et intégrées, en misant sur la coopération et l’innovation partagée. Le troisième pilier concerne la sécurité et la gestion des migrations, avec l’ambition d’instaurer une gouvernance plus équilibrée des flux et des partenariats fondés sur le bénéfice mutuel. Dans ce cadre, l’extension du programme Erasmus+ s’impose comme une pièce maîtresse de cette stratégie. 

 

 

Quels pays sont concernés par l’élargissement du programme Eramsus+ ?

Le projet d’extension vise plusieurs États non membres de l’Union européenne, certains traversant encore des zones d’instabilité, parmi lesquels le Maroc, la Tunisie et l’Algérie pour le Maghreb, ainsi que l’Égypte, le Liban, la Jordanie, la Palestine, la Syrie, la Libye et Israël pour le Proche-Orient.

 

Créé en 1987, le programme Erasmus+ est devenu l’un des symboles les plus forts de la construction européenne. Conçu pour favoriser la mobilité des étudiants, il permet chaque année à des millions de jeunes de partir étudier ou se former dans un autre pays. En près de quarante ans, plus de 16 millions de participants ont bénéficié du dispositif. Au-delà des études, Erasmus est devenu un outil de diplomatie culturelle, un moyen de bâtir une identité européenne partagée.

 

 

Erasmus + : Les étudiants français partent le plus, mais où ?

 

L’Europe cherche à affirmer son rôle dans la Méditerranée face aux enjeux géopolitiques croissants. La mobilité étudiante, professionnelle et de formation est perçue comme un vecteur de connectivité, de compréhension mutuelle et de stabilité régionale. En ouvrant Erasmus+ au sud, l’UE souhaite montrer qu’elle investit dans la jeunesse au-delà de ses frontières, créant des passerelles plutôt que des murs.

 

L'Espagne, destination préférée des étudiants en Erasmus

 

 

L’héritage de “Mamma Erasmus”

 

 

Cette annonce intervient quelques jours seulement après la disparition de Sofia Corradi, le 17 octobre 2025, à l’âge de 91 ans. Surnommée “Mamma Erasmus”, elle était professeure de pédagogie à Rome et avait imaginé dans les années 1970 un système d’échanges universitaires à l’échelle du continent. Son idée, concrétisée en 1987, a transformé des millions de parcours et contribué à rapprocher les sociétés européennes. En étendant le programme au sud de la Méditerranée, l’Union européenne s’inscrit dans la continuité de cette vision. Celle d’un savoir sans frontières, d’une jeunesse connectée et d’un avenir partagé.


 

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