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Comment l’expatriation peut impacter la confiance en soi

Confiance-en-soi-expatriation-moral-booster coaching Ophélie TerrienConfiance-en-soi-expatriation-moral-booster coaching Ophélie Terrien
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Publié le 2 janvier 2018, mis à jour le 18 juin 2019

A première vue, ces deux éléments -expatriation et confiance- sont indépendants. Cependant, si on prend quelques minutes, on se rend compte que la relation de cause à effet n’est pas si improbable.

 

Il y a plusieurs catégories d’expatriés. On va grossir le trait et simplifier en décrivant deux groupes. Ceux qui sont partis via une entreprise avec des avantages plus ou moins importants dans leur pays d’accueil et ceux qui sont partis de leur propre chef par envie d’ailleurs ou pour un contrat local.

Les expatriations dorées

Il se peut que pour les personnes faisant partie du groupe « expat’ via entreprises », le changement ait été un peu radical, voire brutal. Le conjoint qui s’est vu offrir un poste à quelques heures d’avion de l’Hexagone travaille d’arrache-pied à son intégration et à la réalisation de ses missions. Le conjoint « accompagnateur » lui, reprend un travail en local, profite des quelques années qui s’offrent à lui pour s’adonner à de nouvelles activités, suit une formation qui l’appuiera dans son poste au retour. Chacun s’organise et retrouve sa place. Cependant, lorsque l’entreprise initiatrice de l’expatriation n’a pas lésiné sur les compensations au déménagement, nos expatriés peuvent se sentir envahis (chauffeur, personnel de maison, logement démesurément grand…)

 

Partir vivre à l’étranger, c’est perdre ses repères. Ça fait partie du deal. Certains vont se recréer un environnement propre rapidement alors que d’autres vont tâtonner, se chercher. Ces derniers vont essayer d’adopter le mode de vie de leur nouvel entourage, se sentant un jour trop local et le lendemain trop éloigné de leurs valeurs. Ce sentiment d’invasion, de privilèges et de confort matériel peut parfois aller à l’encontre de certaines de nos valeurs profondes. On a donc du mal à les apprécier mais également à se plaindre de ce sentiment d’inconfort alors que l’on se sait les bras pleins de tout ce qui, en général, fait envie.

 

Et puis il y a la (fameuse) question du temps lorsque l’on choisi de profiter de l’expatriation pour faire quelque chose de différent. Pour s’occuper de soi. Ce que l’on se jurait de faire lorsque l’on vivait à un rythme qui nous laissait sans répit. On n’était alors jamais à court d’idées qui commençaient par « si j’avais le temps ». Alléluia, maintenant nous en avons. Nos amis restés en France s’inquiètent d’ailleurs que nous en ayons trop : « Ça va ? Tu ne t’ennuies pas ? Qu’est-ce que tu fais ? ». Et c’est là que le bât blesse : que faisons-nous de tout notre temps ? Avons-nous réellement avancé dans nos projets ? Pas autant qu’on le voudrait. Le temps passe vite, on cherche notre rythme, on découvre les environs, les écoles ferment tôt… On commence alors à se couvrir de reproches sur nos maigres avancées, arrosés de culpabilité de ne pas s’adapter à ce nouvel environnement qui ne demande pourtant (officiellement) qu’à nous combler.

Les expats en local

Pour les « expats en local », dire au revoir à la raclette, aux cinq semaines de congés payés et à la « douce France » en général, sans compensation matérielle, n’est pas une mince affaire. Cependant, entre le dimanche pluvieux où on s’est dit « allez, je pars » et huit mois plus tard à la sortie de l’aéroport de Singapour : nous sommes-nous réellement préparés à ce qui nous attendait ? Bien entendu les guides papier et autres groupes de réseaux sociaux ont répondu à toutes nos questions. Toutefois, celles que nous n’avons pas posées ou su poser n’ont évidemment pas trouvé écho. Nous sommes en terre inconnue, notre rêve en poche, face à la réalité. On a toujours cru que l’herbe serait plus verte, cependant maintenant que nous y sommes, comment est-ce ? C’est ainsi que peut démarrer un combat face à la confiance en nous. Nos repères sont loin, notre rêve et nos projections pas si conformes à nos attentes, nous pataugeons. Le regard perdu vers un horizon en pointillés car au final : et si l’histoire se répétait ? Et si cela venait de nous ?

 

Des solutions simples pour garder confiance

Face à tant de remises en question, il y a des solutions simples pour garder confiance et aller de l’avant. Où qu’il soit et quoi qu’il fasse, l’être humain a besoin de se sentir utile. C’est la satisfaction de ce besoin qui lui donne une raison de vivre. Quelque soit la configuration de notre expatriation et les changements qu’elle engendre, il est primordial de retrouver ce sentiment.
Un deuxième levier est d’apprécier ce que l’on a : tout n’est peut être pas parfait ni exactement comme on l’avait rêvé. Cependant rêve et réalité ont régulièrement des divergences. En étant conscient et reconnaissant de ce que nous avons, nous concentrons notre attention sur du positif, et ce sur quoi nous portons notre attention grandi ! D’après une étude du Dr. Robert Emmons (spécialiste de la science de la gratitude), une personne exprimant régulièrement de la gratitude peut augmenter son niveau de bonheur de 25%.
Troisième facteur : ne pas minimiser ses avancées. « Qui n’a fait qu’un pas a progressé » (proverbe Tibétain). C’est d’autant plus vrai en expatriation lorsque nous sommes entourés de personnes aux histoires variées. Cette immersion fait la richesse de l’expérience. Toutefois, trop se comparer peut également nuire à la confiance en soi. Célébrez vos victoires, vos petits pas : ce sont les vôtres. Sur l’échelle de votre voisin cette avancée peut paraître insignifiante, cependant sur la vôtre, c’est une belle progression. Célébrez !

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ophelie@depassetesfrontieres.com