Les Français et leurs voitures, une véritable histoire d’amour. Mais, depuis la fin de la pandémie Covid, le marché automobile français peine à reprendre des couleurs. De nombreuses causes sont évoquées : transition énergétique mal gérée, délocalisation des entreprises… lepetitjournal.com vous embarque à bord du parc automobile français.
Le marché mondial de l’automobile voit ses chiffres à la baisse depuis la période de la pandémie Covid. Un phénomène qui n’épargne pas non plus la France. Le parc automobile français a vécu en 2023 une de ses pires années depuis 25 ans : Près de 17% seulement des voitures immatriculées en France proviennent d’usines françaises.
Le Made in France ne passe pas la première
Une des priorités du gouvernement français est la mise en place du made in france dans diverses industries, mais ce processus semble difficilement applicable à l’industrie automobile française. Parmi les dix modèles de voitures les plus vendus en France, seul un modèle y est fabriqué : la Peugeot 308 à la 7ème place du classement des ventes. La majorité de cette liste est donc dominée par des marques françaises, assemblant leurs voitures à l’étranger. Même la numéro 1 du classement, la Renault Clio V, écoulée à plus de 97.000 exemplaires n’est pas fabriquée en France, mais en Turquie et en Slovénie. Même chose pour la seconde du classement, la Peugeot 208 qui est assemblée en Slovaquie et au Maroc.
Seuls deux constructeurs étrangers se retrouvent dans le top 10 des véhicules les plus vendus en France, Tesla la marque américaine avec la Tesla Y assemblée en Allemagne et la Fiat 500 italienne assemblée en Pologne et en Italie.
Malgré quelques réussites notables, la production automobile française demeure à des niveaux exceptionnellement bas. En 2022, l'Hexagone n'a produit qu'un modeste total de 1,38 million de véhicules, selon les statistiques de l'Organisation internationale de la construction automobile (OICA) contre 27 millions pour la Chine, plus grand exportateur mondial de véhicules.
Pourquoi les constructeurs automobiles français ne construisent principalement qu'à l’étranger ? Les entreprises prennent la décision de se délocaliser principalement pour la réduction des coûts de production et notamment des salaires. En comparaison à ses voisins européens, les salaires de l’industrie sont plus élevés en France. Selon le site de statistique Rexecode, le coût horaire moyen de la main d'œuvre en France est de 44,9 euros, plus élevé que la moyenne européenne de 37,8 euros. Afin d’entraver cette délocalisation, le gouvernement français a annoncé une diminution du taux d’impôts passant de 33% à 25% en 2022, ainsi qu’une diminution des impôts de production de 3,4% à 2,1% pour les constructeurs automobiles français.
L'épineux dilemme entre les voitures électriques et thermiques
La transition vers une mobilité plus protectrice de l’environnement est un défi majeur pour l'industrie automobile, et les constructeurs français ne font pas exception. Alors que la demande croissante pour des véhicules plus respectueux de l'environnement s'intensifie, les entreprises hexagonales se retrouvent confrontées à un dilemme crucial : choisir entre les voitures électriques et les voitures thermiques. Cette décision stratégique impacte non seulement leur position sur le marché, mais également l'avenir de la mobilité française. Mais pourquoi les constructeurs français ne se focalisent-ils pas sur la conception quasi exclusive de véhicules électriques comme la Chine, les Etats-unis ou l’Allemagne ?
Selon l’observatoire Cetelem, les automobilistes français ont beaucoup plus de mal à réaliser la transition entre les véhicules thermiques et les véhicules électriques. D'abord en raison des tendances d’achat : 6 français sur 10 seraient sceptiques à l’utilisation de la voiture électrique comme progrès technologique. Mais ce n’est pas tout : selon cette même étude, 74% des Français sont réticents au prix d’achat élevé des véhicules électriques. En moyenne, en France un véhicule électrique neuf coûte en 38.500 euros contre 23.500 euros pour un véhicule thermique.
Cette période d’indécision ne devrait pas durer très longtemps, car à partir de 2035 l’Union Européenne oblige les constructeurs à vendre uniquement des véhicules électriques. En 2026, les pays membres de l’Union Européenne se rassembleront afin de discuter à nouveau de cette mesure. En attendant, les Français ne sont pas prêts de laisser le volant de leurs voitures thermiques.