Le quartier Flaminio tient son nom de la via Flaminia. Quartier industriel au début du siècle, il a peu à peu été oublié des Italiens, une fois l'agitation des JO de 1960 passée. Il est aujourd'hui le quartier de la scène contemporaine de Rome. Des constructions telles que l'Auditorium Parco della Musica, et le MAXXI, ont fait revivre ce quartier. Visite au c?ur de l'axe contemporain de la ville de Rome avec Florence Le Priol, architecte basée à Rome et membre de l'association Arcult
(Palazzetto dello sport di Nervi, source: wikimedia)
Les débuts d'un quartier industriel
Jusqu'à la fin du XIX° siècle, la longue voie de la via Flaminia rejoignait l'ancien pont Milvius, passage obligé à Rome pour tout voyageur venant du Nord. L'endroit où se trouve actuellement le MAXXI n'était alors qu'une étendue plate de champs, inondés périodiquement par les crues du Tibre. Pourtant en 1905, la Società Automobili Roma repère la zone et la considère apte à recevoir ses usines de fabrication. Durant les années suivantes, l'installation d'une zone industrielle s'y est consolidée. Une première transformation importante du quartier et l'urbanisation de toute la zone ont lieu entre le fleuve et les collines du Mont Parioli. De grands travaux publics voient le jour et les premiers tracés routiers qui dessinent la boucle du Tibre prennent forme. Avec l'Exposition Universelle de 1911, la zone prend un air de pôle culturel pour l'entrainement sportif et le temps libre : constructions de l'Ippodromo dei Parioli (fermé en 1929), du Stade National, et les différents sites Valle Giulia avec notamment la Galleria Nazionale d'Arte Moderna. ?Le début du premier conflit mondial change la donne et transforme la zone industrielle pour un usage militaire. La grande usine Società Automobili Roma devient la Reale Fabbrica di Armi, en accueillant les casernes et bureaux, bâtiments au caractère architectural linéaire.
(Photo K.S.)
Après la Seconde Guerre mondiale, l'attribution des JO de 1960 à Rome ouvre une nouvelle phase de profondes transformations urbaines du quartier.?La construction du Village olympique, pour loger les athlètes, les infrastructures sportives ? le Petit Palais des Sports de Nervi (dont la coupole rappelle celle du Panthéon) et le Stade Flaminio ? renouvellent la vocation sportive qu'avait eue cet espace au début du siècle. Les oeuvres de Libera, Cafiero, Moretti, Monaco, Luccichenti, Vitellozzi et Nervi forment un ensemble homogène, articulé autour d'un langage architectonique de formes contemporaines. Suivront ensuite la construction de résidences, mais le quartier sera peu à peu oublié des Italiens, une fois les années 60 passées.
La scène contemporaine actuelle de Rome
C'est avec le début d'un concours de la ville en 1993, que le quartier Flaminio entre dans une troisième phase de rénovation urbaine. Le projet architectural sélectionné est réalisé sur l'ancien parking des JO de 1960. L'Auditorium Parco della Musica devient l'emblème du quartier après son inauguration en 2002. Surnommé par les Italiens "la famille scarabée", les salles de l'Auditorium ont en réalité la forme de luths, dont s'est inspiré Rienzo Piano. Ce complexe musical et culturel accueille trois salles de spectacles indépendantes, entièrement pensées pour la musique, avec un système acoustique naturel exceptionnel, permettant de jouer sur la réverbération des sons. Les salles sont destinées à accueillir de la musique classique, mais aussi du jazz, du rock, de la danse, du théâtre, et divers évènements culturels (festival de mathématique, sciences, de la littérature et du livre...).
La plus petite salle, Petrassi, a été conçue pour 700 personnes et étudiée spécialement pour la voix, et la musique de chambre. Elle offre la possibilité d'un changement incroyable de décor, ce qui permet, en plus des pièces de théâtre et projection de films, d'accueillir les genres musicaux les plus innovants et contemporains. La salle Sinopoli peut accueillir 1.200 personnes et est la salle la plus polyvalente du fait de la flexibilité totale de la scène. Tous types d'évènements y sont organisés. La salle Santa Cecilia est destinée aux concerts symphoniques de grande envergure. Elle est la salle la plus vaste d'Europe, et peut recevoir 2.800 spectateurs pour une distance scène-publique très réduite. Cette salle accueille à l'année l'orchestre de l'Académie nationale de Sainte Cécile, avec une scène entourée de places assises. Sa caractéristique acoustique (temps de réverbération de 2,2sec) offre la possibilité d'assister à des concerts de tous types de musique dans des conditions d'écoute exceptionnelles. Les trois salles sont disposées autour d'un amphithéâtre en plein air, qui peut accueillir jusqu'à 3.000 spectateurs.
L'axe contemporain de Rome s'est encore développé à Flaminio grâce à l'ouverture en 2010 du MAXXI, musée national dédié à toutes les formes de création d'art contemporain et d'architecture, imaginé par l'architecte Zaha Hadid.
Actuellement en construction, il Ponte della Musica, projet de l'agence internationale Buro Happold, mènera au Forum italique et sera inauguré d'ici peu. Son utilisation sera destinée aux piétons et aux transports en commun.
Karolyn Simon (http://www.lepetitjournal.com/rome.html) vendredi 17 juin 2011
www.arcult.it: Visites guidées sur le thème de l'architecture contemporaine et moderne à Rome.
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