

Hier, l'ancien vice-président américain Al Gore est venu présenter aux députés français Une véritéqui dérange, son film sur le réchauffement climatique. L'occasion de pointer du doigt l'inaction de la communautéinternationale - Etats-Unis en tête - face à ce problème brûlant
En cinq ans, Al Gore affirme avoir donnéprès de 1.000 conférences sur le thème du réchauffement climatique (Photo : AFP)
"Notre planète a de la fièvre (?) Nos habitudes et nos modes de vie, qui relâchent tant de pollution dans l'atmosphère, rendent la planète malade". Lancédans une croisade de sensibilisation àla question du réchauffement climatique, l'ancien vice-président des Etats-Unis, Al Gore, a présentéen ces termes, hier, àParis, son film Une véritéqui dérange ("An inconvenient truth").
Invitéd'honneur d'une projection organisée àla Maison de la Chimie, àl'occasion de la sortie du documentaire sur les écrans français, Al Gore a souligné, devant un parterre de députés et sénateurs français, la gravitéde la situation environnementale dans le monde. "Les glaciers fondent, la population de la planète a quadrupléen moins d'un siècle? Nous devons faire face àune crise climatique devenue une urgence planétaire prioritaire", a-t-il déclaré.
Pour une prise de conscience
Défenseur convaincu de l'environnement depuis ses débuts en politique, l'ancien bras droit de Bill Clinton s'est lancé, voilàcinq ans, dans un marathon destinéàconvaincre les décideurs de la planète de réduire les émissions mondiales de CO2. Une véritéqui dérange, réalisépar Davis Guggenheim, a ététournéau cours de ses différents voyages, pour donner du poids àson discours.
Une initiative largement saluée par ses interlocuteurs. "Il faut que ce film soit àl'origine d'une prise de conscience", a affirméhier le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, àl'initiative de la rencontre entre les parlementaires français et l'ancien vice-président américain. "Je voudrais qu'après avoir vu ce film, (?) les législateurs français soient àl'origine d'une législation exemplaire dans le monde", a-t-il ajouté.
Bush dans le collimateur
Alors que les Etats-Unis refusent toujours de ratifier le protocole de Kyoto, prétextant des coûts économiques trop importants, le message d'Al Gore n'est pas passéinaperçu. Selon lui, les Etats-Unis ? premier émetteur mondial de gaz àeffet de serre ? disposent en effet des capacités technologiques pour inverser, ou du moins freiner, le réchauffement climatique. Manque la volontépolitique.
George Bush peut "changer d'attitude", a assuréAl Gore, invitédu journal téléviséde France 2. "Jusque-là, il a dit qu'il refuserait de regarder le film. Mais c'est pour cela que j'ai écrit un livre : peut-être le lira-t-il", a-t-il conclu. Qui prend les paris ?
Valentin BONTEMPS. (www.lepetitjournal.com) 12 octobre 2006
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Le Monde, La révolte des maires américains


































