Avec ses 3 450 élèves, le lycée Lyautey de Casablanca figure parmi les plus grands du monde. Il revendique son statut de fleuron historique de l'enseignement français à l'étranger et contribue sous son nom depuis 78 ans, au rayonnement de la culture française au Maroc
Bernard Lemasle, proviseur du lycée Lyautey depuis août 2005 (photo LPJ Casablanca)
Le lycée Lyautey de Casablanca assume fièrement son titre d'institution de l'enseignement français au Maroc. En portant le nom du maréchal Louis Lyautey, figure emblématique du protectorat français (1912-1956), il conserve une certaine idée de la grandeur de la France qui n'est plus aujourd'hui coloniale mais porteuse d'une louable ambition à diffuser la culture française en dehors de ses frontières naturelles. Sur la table du proviseur Bernard lemasle, trône toujours le lourd buste du maréchal moustachu. Et le grand dessin de sa figure sereine veille en permanence sur l'immense cours d'école de cet établissement de 12 hectares, poumon du savoir français de la mégapole casablancaise.
Avec ses 3 450 élèves, dont 1 500 collégiens, ses 260 enseignants, sa centaine de personnels administratifs et techniques, le lycée Lyautey est un véritable navire amiral de l'enseignement français dans le monde. "En effectif, nous sommes en effet en tête"ajoute Bernard Lemasle, normand d'origine qui a quitté le lycée Alexis de Tocqueville de Cherbourg en août 2005 pour prendre la barre de celui de Casablanca, après 16 années de provisorat. Cet ancien conseiller principal d'éducation du lycée Emile Littré d'Avranches, sa ville natale, a eu ce qu'il souhaitait. "Casablanca était mon premier choix"concède ce passionné de la culture du Maghreb.
Créer et innover
Les 98 % de taux de réussite au bac du lycée Lyautey lui octroient un statut d'excellence envié qu'il partage avec le plus grand nombre. L'établissement qui compte autant de Français que de Marocains, plus quelques nationalités autres, est délibérément ouvert sur l'extérieur. "Ce métissage culturel est notre fierté"ajoute Bernard Lemasle. "Nous menons des actions de partenariat sur l'aspect intellectuel, culturel et sportif avec la population marocaine. La semaine de la Francophonie en est une illustration parfaite, en rassemblant une trentaine d'établissements scolaires marocains. Le lycée Lyautey organise aussi des actions sportives dans les quartiers de Casablanca".
Cette capacité de création et d'innovation va s'exprimer prochainement avec un travail sur les valeurs de l'olympisme. "Notre projet est d'envoyer des élèves français et marocains à Pékin pour les JO de 2008,. Nous ne sommes pas dans une tour d'ivoire ici. Nous avons des activités pédagogiques ouvertes dans ce pays attachant, avec lequel nous partageons une partie de notre histoire et notre culture"conclut Bernard Lemasle.
Didier BOUVILLE (www.lepetitjournal.com) lundi 30 avril 2007
"Ana", un ouvrage d'art historique de référence
Le lycée est attaché à ses racines historiques. Les années de protectorat français au Maroc sont naturellement évoquées au delà du tronc commun des cours d'histoire. Mais les élèves n'ont pas attendu le films "Indigènes"pour s'émouvoir de la non reconnaissance des anciens combattants des colonies d'Afrique. Ils ont jeté en 2005 un regard remarquable sur cette époque, dans le cadre d'un travail pédagogique et historique exceptionnel réuni dans un ouvrage d'art, lourd de sens, dédié "aux frères d'armes marocains des deux guerres mondiales".
Ce travail historique et iconographique de titan co-piloté par les professeurs Jean-Pierre Riéra et Christophe Touron a été mené par une classe de 3ème, cinq enseignants et la direction, pendant une année. Il a obtenu la caution scientifique de Daniel Rivet, historien, spécialiste du Maghreb colonial, auteur de livres sur le protectorat français au Maroc. Ce "Ana"("C'est moi"en Arabe) a été tiré à 3 000 exemplaires et imprimé par les éditions Senso-Unico de Mohamedia. Il est vendu 700 dhs au profit d'une association d'anciens combattants.
Site web : http://www.lyceelyautey.org
Bernard Lemasle, proviseur du lycée Lyautey depuis août 2005 (photo LPJ Casablanca)
Le lycée Lyautey de Casablanca assume fièrement son titre d'institution de l'enseignement français au Maroc. En portant le nom du maréchal Louis Lyautey, figure emblématique du protectorat français (1912-1956), il conserve une certaine idée de la grandeur de la France qui n'est plus aujourd'hui coloniale mais porteuse d'une louable ambition à diffuser la culture française en dehors de ses frontières naturelles. Sur la table du proviseur Bernard lemasle, trône toujours le lourd buste du maréchal moustachu. Et le grand dessin de sa figure sereine veille en permanence sur l'immense cours d'école de cet établissement de 12 hectares, poumon du savoir français de la mégapole casablancaise.
Avec ses 3 450 élèves, dont 1 500 collégiens, ses 260 enseignants, sa centaine de personnels administratifs et techniques, le lycée Lyautey est un véritable navire amiral de l'enseignement français dans le monde. "En effectif, nous sommes en effet en tête"ajoute Bernard Lemasle, normand d'origine qui a quitté le lycée Alexis de Tocqueville de Cherbourg en août 2005 pour prendre la barre de celui de Casablanca, après 16 années de provisorat. Cet ancien conseiller principal d'éducation du lycée Emile Littré d'Avranches, sa ville natale, a eu ce qu'il souhaitait. "Casablanca était mon premier choix"concède ce passionné de la culture du Maghreb.
Créer et innover
Les 98 % de taux de réussite au bac du lycée Lyautey lui octroient un statut d'excellence envié qu'il partage avec le plus grand nombre. L'établissement qui compte autant de Français que de Marocains, plus quelques nationalités autres, est délibérément ouvert sur l'extérieur. "Ce métissage culturel est notre fierté"ajoute Bernard Lemasle. "Nous menons des actions de partenariat sur l'aspect intellectuel, culturel et sportif avec la population marocaine. La semaine de la Francophonie en est une illustration parfaite, en rassemblant une trentaine d'établissements scolaires marocains. Le lycée Lyautey organise aussi des actions sportives dans les quartiers de Casablanca".
Cette capacité de création et d'innovation va s'exprimer prochainement avec un travail sur les valeurs de l'olympisme. "Notre projet est d'envoyer des élèves français et marocains à Pékin pour les JO de 2008,. Nous ne sommes pas dans une tour d'ivoire ici. Nous avons des activités pédagogiques ouvertes dans ce pays attachant, avec lequel nous partageons une partie de notre histoire et notre culture"conclut Bernard Lemasle.
Didier BOUVILLE (www.lepetitjournal.com) lundi 30 avril 2007
"Ana", un ouvrage d'art historique de référence
Le lycée est attaché à ses racines historiques. Les années de protectorat français au Maroc sont naturellement évoquées au delà du tronc commun des cours d'histoire. Mais les élèves n'ont pas attendu le films "Indigènes"pour s'émouvoir de la non reconnaissance des anciens combattants des colonies d'Afrique. Ils ont jeté en 2005 un regard remarquable sur cette époque, dans le cadre d'un travail pédagogique et historique exceptionnel réuni dans un ouvrage d'art, lourd de sens, dédié "aux frères d'armes marocains des deux guerres mondiales".
Ce travail historique et iconographique de titan co-piloté par les professeurs Jean-Pierre Riéra et Christophe Touron a été mené par une classe de 3ème, cinq enseignants et la direction, pendant une année. Il a obtenu la caution scientifique de Daniel Rivet, historien, spécialiste du Maghreb colonial, auteur de livres sur le protectorat français au Maroc. Ce "Ana"("C'est moi"en Arabe) a été tiré à 3 000 exemplaires et imprimé par les éditions Senso-Unico de Mohamedia. Il est vendu 700 dhs au profit d'une association d'anciens combattants.
Site web : http://www.lyceelyautey.org
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