

Tout le monde n'a pas la chance de porter le nom de Sarkozy. C'est certainement de ce constat qu'est partie la réflexion gouvernementale sur l'égalité des chances dès l'école. François Fillon propose plusieurs mesures pour que l'ascenseur social n'oublie personne. Mais beaucoup doutent de leur utilité
(Rédaction Internationale) - Le Premier ministre François Fillon, accompagné de Luc Chatel, ministre de l'Education et Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, (AFP) a annoncé la mise en place de mesures pour favoriser l'égalité des chances dès les bancs de l'école. Le chef du gouvernement propose de :
- supprimer les frais d'inscription aux concours d'entrée aux grandes écoles (Commerce, Sciences Po ?) d'ici à 2011.
- créer 100 nouvelles classe préparatoires, notamment technologiques, un secteur qui n'est, selon lui, pas assez mis en valeur.
- construire 20 nouvelles résidences sociales pour les élèves en classe préparatoire.
- charger une mission d'inspection d'évaluer si les concours d'accès aux grandes écoles "présentent ou non des caractères discriminatoires".
- renforcer des dispositifs favorisant la promotion sociale comme "les cordées de la réussite", une filière qui permet aux élèves issus de milieux défavorisés de bénéficier du tutorat d'étudiants en classe prépa.
Des mesures pour débloquer l'ascenseur
François Fillon avait revêtu sa panoplie de pourfendeur de l'égalité des chances, prêt à occire toute trace de "fatalisme social". "Pour beaucoup de nos concitoyens, leur destin et celui de leurs enfants se tracent trop vite, trop brutalement, sans qu'ils puissent avoir toutes les cartes en main", soulignait-il. Des études récentes prouvent en effet qu'encore de nos jours l'école républicaine est mère de disparité. Les enfants défavorisés ont deux fois moins de chances d'accéder à des études supérieures et cinq fois moins quant il s'agit d'entrer en classe préparatoire. "L'égalité des chances doit permettre à tous les citoyens d'être à armes égales dans l'accès à la réussite intellectuelle et sociale", a déclaré solennellement le Premier ministre. "Quand l'ascenseur social est bloqué, c'est le devoir de la République de descendre les escaliers pour aller repérer les talents et les aider à réussir", a-t-il ajouté.
Nicolas, Jean, Mohammed, ? Sarkozy
Mais les annonces du gouvernement ne semblent pas faire plaisir à tout le monde. 150 lycéens manifestaient ainsi leur mécontentement devant le lycée de Reims où le Premier ministre faisait son discours. Les élèves très vindicatifs se plaignaient de la mise en concurrence des établissements et des suppressions de postes. 2 policiers ont d'ailleurs été blessés lors d'une rixe avec les manifestants. Le président divers gauche du conseil régional de Champagne-Ardenne, Jean-Paul Bachy, a également exprimé son scepticisme sur l'utilité de cette "visite-éclair". Le gouvernement "sent aujourd'hui qu'il a des difficultés à convaincre la France profonde", a déclaré l'élu. Depuis l'affaire Jean Sarkozy, les privilèges des fils et filles de ont éclaté au grand jour. A l'instar des CV anonymes permettant de déjouer les discriminations raciales lors du recrutement, la solution pour l'égalité des chances serait-elle de rebaptiser tout le monde "Sarkozy"?
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) lundi 23 novembre 2009
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Article de l'Express, Nouvelles mesures pour l'égalité des chances à l'école


































