Édition internationale

DIPLOMATIE - Iran, mi-figue, mi-raison

Les cinq membres permanents du Conseil de sécuritéde l'ONU et l'Allemagne, réunis hier àVienne, sont parvenus àun accord concernant l'Iran, alliant incitations et sanctions. Washington avait proposémercredi de relancer le dialogue avec Téhéran

Manouchehr Mottaki, le ministre des Affaires étrangères iranien. (Photo: AFP)

Hier, les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécuritéde l'ONU (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Russie et Chine) et de l'Allemagne, réunis àVienne pour discuter du cas de l'Iran, sont enfin parvenus àun accord. Ils ont choisi de mêler des éléments d'incitations et de sanctions pour empêcher Téhéran de continuer sur la voie du nucléaire.
 
Plus tôt dans la journée, l'Iran avait déjà affirméson droit "légitime et indiscutable" au nucléaire, en réponse àune proposition formulée la veille par les Etats-Unis. Washington avait proposéde relancer le dialogue avec ce pays, qu'il considère comme "voyou", à condition toutefois que l'Iran cesse d'enrichir de l'uranium.
Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, n'a toutefois pas refuséle dialogue de manière trop catégorique. Plus diplomate que prévu, il a laisséun espoir aux Américains en précisant : "Nous ne discuterons pas de cela. Mais nous sommes prêts àdes discussions sur des sujets de préoccupation commune".
Stratégie àla manière douce
Hier, de nombreux pays ont saluéla nouvelle attitude des Etats-Unis. Le revirement de la position américaine vis-à-vis de l'Iran ressemble toutefois autant à un calcul stratégique qu'àde la bonne volonté. La diplomatie américaine est tenue de montrer son bon vouloir pour que, en cas de recours àla force contre l'Iran, les autres puissances ne puissent reprocher aux Etats-Unis de ne pas avoir tout tentéau préalable.
Les USA ont sans doute également voulu attendrir la Chine et la Russie, hostiles àun traitement violent du problème iranien. Et la méthode fonctionne : ces deux pays se sont ralliés àl'accord commun.
Les Américains sont donc sur la bonne voie. Ils ont réussi àpréparer leurs arrières, pour ne pas se retrouver seuls devant le Conseil de sécuritédans le cas oùl'Iran se braquerait. Mais pour le moment, Téhéran se méfie?
Dominique SALOMON. (LPJ) 2 juin 2006

Lire aussi
Le Monde, Guillaume Parmentier : "C'est la meilleure nouvelle depuis fort longtemps"
Le Figaro, Les Etats-Unis prêts àrenouer avec l'Iran
L'Express, Dialogue de sourds... mais dialogue quand même

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.