

(Rédaction internationale) - Depuis l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis, pas une semaine ne passe sans une nouvelle remise en question des méthodes de son prédécesseur. Ce week-end, c'était au tour de l'ancien vice-président Dick Cheney (AFP), qui pour beaucoup, cristallise les dérives de l'administration de George W.Bush, d'en faire les frais, après la découverte de l'existence d'un programme anti-terroriste secret. Ce nouvel épisode révélé par le New York Times, après celui des prisons secrètes de la C.I.A. et celui des écoutes téléphoniques sans mandat, vient relancer les polémiques sur l'administration de George W. Bush et sur le fonctionnement de l'agence de renseignements.
Un programme secret
Le 23 juin, Leon Panetta, nouveau directeur de la C.I.A., était informé par ses subordonnés de l'existence d'un programme anti-terroriste ultra-secret. Le programme en question, dont Leon Panetta a immédiatement ordonné la suspension, était tellement secret que même le Congrès n'en avait pas été informé, sur ordre du vice-président de l'époque, Dick Cheney. La législation américaine impose pourtant que les commissions du renseignement de la Chambre des représentants et du Sénat "soient pleinement et régulièrement tenues informées de toute opération de renseignement menée aux Etats-Unis", sauf dans certains cas particuliers où l'information peut être limitée à un groupe restreint de représentants démocrates et républicains.
"Tuons-les tous"
Les détails de ce programme ne sont pas encore totalement connus. Il aurait été lancé par le centre de lutte antiterroriste de la CIA peu après les attentats du 11 septembre 2001, alors que l'administration Bush redoutait de nouveaux attentats d'Al-Qaida, dans le but de mettre en ?uvre un décret signé par George W. Bush, permettant la capture et l'élimination de responsables d'Al Quaeda. Un ancien responsable du renseignement américain cité par le Wall Street Journal, a estimé que le programme relevait d'une démarche "tirée tout droit du cinéma. C'était du genre: tuons-les tous !". Le programme n'aurait toutefois jamais été complètement opérationnel.
Les méthodes de la CIA remises en question
Ce n'est pas la première fois que l'opacité de la CIA est attaquée. Dès les années 1970, les révélations de tentatives d'assassinat, d'activités de propagande et autres abus avaient mené à la mise en place de commissions de renseignement parlementaires. L'épisode a délié les langues de certains représentants démocrates et républicains, qui admettent que l'opacité de la CIA pose parfois de sérieux problèmes aux membres du Congrès. "Nous devons leur soutirer les informations dont nous avons besoin", a confié Pete Hoekstra (Rep.), membre de la commission parlementaire du renseignement.
Les polémiques se sont toutefois multipliées sous l'administration de George W. Bush. Depuis l'arrivée au pouvoir de Barack Obama, les révélations se sont succédées, amenant les démocrates à envisager une modification du National Security Act afin d'améliorer la communication entre l'Agence et les commissions parlementaires. Barack Obama a toutefois prévenu qu'il opposerait un veto si les amendements proposés devaient aller trop loin. Le ministre de la Justice Eric Holder souhaite également l'ouverture d'une enquête sur les méthodes clandestines des services secrets américains sous l'administration précédente. Les révélations sur les actions de la CIA ne sont donc peut être pas terminées.
Audrey Vassalli (www.lepetitjournal.com) mercredi 15 juillet 2009
Pour en savoir plus :
Le Nouvel Observateur : Un programme secret de la CIA visait à tuer les chefs d'Al-Qaïda
L'Express : Les démocrates veulent une enquête sur l'affaire Dick Cheney
The New York Times : Cheney Is Linked to Concealment of C.I.A. Project (en anglais)
The New York Times : C.I.A. Had Plan to Assassinate Qaeda Leaders (en anglais)
Le Figaro : Obama en désaccord avec Cheney




































