Édition internationale

DÉCÈS - Raymond Barre, un homme à part

Raymond Barre est mort samedi à Paris. Ancien Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing et maire de Lyon jusqu'en 2001, cet homme de centre-droit occupait une place à part dans le paysage politique français

Raymond Barre à la mairie de Lyon, en 1997

31 ans jour pour jour après sa nomination à Matignon, Raymond Barre est décédé samedi, à l'hôpital du Val de Grâce à Paris, où il était hospitalisé depuis avril dernier. A l'âge de 83 ans, des problèmes cardiaques s'étaient ajouté à une insuffisance rénale dont il souffrait depuis longtemps.
Cet homme, qui s'était défini comme "un homme carré dans un corps rond", aura été un grand économiste pour la France et un homme politique un peu à part. Agrégé de droit et de sciences économiques en 1950 et diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, il n'aura jamais été membre d'un parti politique.
 
Un libéral européen convaincu
C'est à l'âge de 35 ans, en 1959, que ce professeur d'économie entre en politique. Figure du centre-droit, il est un européen et un libéral convaincu qui conservera son indépendance. En 1967, il devient Vice-Président de la Commission européenne. Il le restera jusqu'en 1973 et Jacques Delors rappelle qu'il "a été sans doute l'un des premiers pendant cette période à plaider pour une coordination des politiques économiques et monétaires entre les pays européens".
En 1976, il rentre à Paris et devient Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing. Jusqu'en 1978 et face à une hausse du chômage et de l'inflation, il incarnera la politique de la rigueur. 
Né à la Réunion, il choisit cependant Lyon où il sera élu député du Rhône en 1981. De là, il vise la présidentielle en 1988. Mais il se retrouve en troisième place derrière Jacques Chirac et Mitterrand. Il se recentrera alors sur sa circonscription et deviendra maire de Lyon de 1995 à 2001. Les Lyonnais lui doivent notamment la construction du tramway, la réalisation de la Cité internationale et le classement en 1998 de la ville au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO.
Louise DAVID. (
www.lepetitjournal.com) lundi 27 août 2007

Réactions :
Nicolas Sarkozy
: "Raymond Barre était un esprit libre et indépendant [...] Son expérience internationale et sa hauteur de vues en ont fait un homme d'Etat qui avait la passion de la France, en même temps qu'un personnage à part dans le personnel politique français".
Valéry Giscard d'Estaing : "la France vient de perdre un de ses meilleurs serviteurs [...] Son action s'inscrivait dans la grande ligne de ceux qui depuis Colbert ont construit la prospérité de notre pays [...] Le milieu politique a eu du mal à comprendre sa démarche solitaire et désintéressée qui était trop éloignée de ses habitudes. Et l'opinion publique n'a réalisé que tardivement qu'il travaillait en réalité pour son bien".
Gérard Collomb, sénateur-maire socialiste de Lyon, annonce dans un communiqué : "Raymond Barre était d'abord le maire de Lyon, fonction qui l'avait transformé [...] Lyon lui doit sa métamorphose internationale. Je tiens à dire ma reconnaissance pour son action". 
Anne-Marie Comparini, ancienne présidente la région Rhône-Alpes, ancienne assistante parlementaire et adjointe de Raymond Barre : "Il avait la grande faculté et la grande chance d'être à la fois un penseur extrêmement fin et un homme du quotidien".

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.