

Le 1er décembre 2001, l'entrée de la plupart des musées de Grande-Bretagne, et particulièrement de Londres, a été rendue gratuite par le gouvernement travailliste de l'époque. Le ministre de la Culture justifiait alors cette décision en avançant que cette gratuité permettrait à toutes les classes sociales de profiter des attractions culturelles.
En plus de 15 ans, le nombre de visiteurs n'a cessé de croître. Contrairement à des grandes villes comme New-York et Paris, où l'entrée dans les plus beaux musées est payante, avec des tarifs allant de 10 à 25 euros, ici à Londres, et plus généralement au Royaume-Uni, les touristes et les locaux se délectent de pouvoir arpenter les couloirs du British Museum, de la Saatchi Gallery, du Victoria and Albert Museum sans devoir mettre la main à la poche. Sauf pour les collections temporaires, réelle manne financière pour les musées.
Selon une étude menée en 2011, 10 ans après la mise en place de la gratuité, les chiffres parlent d'eux-même :
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Plus de 50 millions de personnes avaient visité les musées nationaux entre 2010 et 2011 dans tout le Royaume-Uni, et une hausse de 51% des visites a été notée sur une période de 10 ans.
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Dans les musées sponsorisés, la hausse a été de 150% : par exemple, une augmentation de 184% pour le Musée d'Histoire Naturelle et de 180% pour le V&A.
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Les visites dans les musées qui ont toujours été gratuits, comme le British Museum, la National Gallery ou le Tate, ont augmenté de 22% entre 2010 et 2011.
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Plus de 8 millions d'enfants de moins de 16 ans ont pu avoir accès à ces musées.
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En termes de diversité, il a été constaté que le public était beaucoup plus varié après l'introduction de la gratuité : ethnie, catégorie socio-professionnelle?
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Le Royaume-Uni est devenu le pays, où se trouvent les trois (sur 5) musées les plus visités au monde : British Museum, Tate et National Gallery.
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En 2009, les musées et galleries d'art britanniques ont généré 1 milliard de livres pour l'activité touristique.
Cela étant dit, les débats ont été récemment relancés pour savoir s'il fallait revenir en arrière et demander à nouveau un droit d'entrée. La cause? Cette augmentation de visiteurs a engendré une hausse des dépenses. Les musées proposant des horaires d'ouverture plus élargis, cela a demandé un recrutement supplémentaire de personnel. La plupart d'entre eux font payer le public pour les expositions temporaires ou sollicitent des donations, mais cela, visiblement, ne suffirait pas à combler le manque à gagner.
Quelques exemples de musées, qui restent encore payants (liste non exhaustive) :
Le musée du Design : £13
London Transport Museum : £16
Musée de Sherlock Holmes : £15
Royal Observatory Greenwich : £18
Churchill War Room : £18
Leila Lamnaouer, @leilalamnaouer, www.lepetitjournal.com/londres, le 22 août 2017


































