En novembre 2017, les députés béninois avaient voté à l’unanimité l’interdiction de l’utilisation des sacs plastiques. Une véritable avancée pour le pays. Après une période transitoire, la loi est depuis le 27 juin entrée en vigueur. Et les amendes tombent déjà.
400 ans. C'est le temps moyen de décomposition d’un sac plastique. Emblématique de notre société de consommation, ils font partie de la vie quotidienne. À Cotonou, certains quartiers, rues et marchés sont submergés par les ordures et les sachets plastiques. Pour limiter la prolifération, le pays a interdit depuis le 27 juin dernier la fabrication, l’importation, la vente, et l’utilisation des sachets plastiques. Comme en France, seuls les biodégradables ou réutilisables sont encore autorisés.
Résidents et commerçants béninois sont nombreux à soutenir la mesure, conscients du grand danger que le plastique représente pour la santé et l'environnement. Si certains ont déjà pris l’habitude de limiter leur utilisation, d’autres n’ont pas encore trouvé le moyen de remplacer les traditionnels sachets. Il faut dire que des vendeurs utilisent parfois deux sachets pour emballer un seul aliment. Pourtant, du tote bag en passant par le cabas en fibre synthétique, de nombreuses alternatives existent déjà. Plus insolite, certains commerçants béninois proposent aux clients de rapporter leurs propres bols et assiettes. Avec cette nouvelle loi, le Bénin espère inspirer d’autres pays voisins n’ayant pas encore pris conscience de la menace.
Un problème à l’échelle globale
Environ 500 milliards de sacs en plastiques sont produits dans le monde chaque année, pour une durée d'usage moyenne de 20 minutes. Sur le continent africain, des pays comme l’Afrique du Sud, le Mali, le Sénégal, le Maroc ou plus récemment le Kenya ont déjà prohibé leur utilisation.
Au sein de l’Union européenne, où 100 milliards de sacs plastique à usage unique sont consommés chaque année, la Commission a exigé en 2015 des gouvernements nationaux qu’ils réduisent leur consommation, à moins de 40 sacs par personnes et par an, avant fin 2025. ‘’Près de 80 % des déchets présents en mer proviennent de la terre. La plupart d’entre eux sont des matières plastiques. Nous retrouvons des sacs en plastique dans les estomacs d’oiseaux marins et de baleines échouées. Il est donc clairement temps d’agir’’, rappelle Karmenu Vella, commissaire européen chargé de l’environnement.
En France, les sacs plastique à usage unique sont interdits en caisse depuis le 1er juillet 2016. Cinq ans plus tôt, l’Italie faisait de même. Outre-Rhin, la stratégie allemande est différente : les sacs plastiques ne sont pas interdits mais payants. Même tactique du côté britannique. Enfin, il faudra attendre 2021 avant qu’ils soient proscrits en Espagne. La sonnette d’alarme n’a pas fini de retentir. Avec 8 à 12 millions de tonnes de plastiques qui finissent dans les océans, c’est l’ensemble de notre écosystème qui est mis en danger.