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Mette Frederiksen, première ministre du Danemark

Mette Frederiksen Première ministre Danemark portrait Mette Frederiksen Première ministre Danemark portrait
Mette Frederiksen
Écrit par Joëlle Borgida
Publié le 20 juillet 2020, mis à jour le 17 août 2023

Le 27 juin 2019, à l’âge de 41 ans, Mette Frederiksen est devenue la plus jeune première ministre du Danemark. Il s’agit de la seconde femme à occuper ce poste, la première était Helle Thorning-Schmidt entre 2011 et 2015.

La nomination de Mette Frederiksen faisait suite aux élections législatives qui s’étaient tenues le 5 juin 2019 et qui avaient donné la majorité à divers partis de centre gauche et d’écologistes. Même si le parti Social-Démocrate (SD) qu’elle dirige avait obtenu un résultat historiquement bas (25,9 %), Mette Frederiksen a réussi, après vingt jours de pourparlers, à former un gouvernement avec uniquement des membres de son parti. Il dépend néanmoins du soutien de ses alliés au Parlement (Folketing), et en particulier des Sociaux-Libéraux, très soucieux des questions budgétaires.

 

Mette Frederiksen est issue d’une famille de sociaux-démocrates depuis plusieurs générations. Elle s’est engagée très jeune en politique, rejoignant les jeunesses du parti SD à 15 ans. Elle n’a ensuite cessé de progresser au sein du parti tout en suivant des études d’histoire.

Elle a été élue députée à 24 ans et est devenue ministre du Travail à 33 ans. Dans sa jeunesse, elle se situait dans l’aile la plus à gauche du parti se faisant surnommer « Mette la Rouge » mais en 2015, alors qu’elle est devenue chef de son parti, elle réoriente radicalement son programme. C'est une défenseuse de l’Etat-providence, lors de son premier discours d'ouverture du parlement danois en 2019, elle déclare:

 je paye mes impôts et je m'attends à ce que tous les autres les paient aussi et si je suis malade et dans le besoin, les services de l'Etat prendront alors soin de moi. 

Mais à ses yeux, le Danemark ne peut protéger son modèle social qu’en menant une politique migratoire stricte. Mette Frederiksen s’est d'ailleurs fixé comme objectif d’atteindre « zéro demandeur d’asile ».

Son ministre de l’immigration, Mattias Tesfaye, fils de réfugiés éthiopiens, y travaille: il a demandé aux services d'immigration de suspendre les titres de séjour de centaines de réfugiés syriens. Il est aussi à l'initiative d'un projet de loi adopté par le Parlement qui rendra possible aux autorités danoises d'externaliser la gestion de l'accueil des réfugiés dans des pays en dehors de l'Union européenne. 

Plus récemment ce même ministre lors d'un voyage en en Lituanie a offert 15km de barbelés à lames coupantes destinés à la protection de la frontière avec la Biélorussie. 

 

En août 2019, peu de temps après sa nomination, Mette Frederiksen s’était retrouvée propulsée au coeur de l’actualité internationale et au centre d’un incident diplomatique suite aux annonces de Donald Trump sur les intentions américaines d’acheter le Groenland.

Mette Frederiksen avait alors réagi en commentant : «J’espère vraiment que ce n’est pas sérieux. Cette discussion est absurde » et Donald Trump n’appréciant pas la réponse, avait en réaction décidé d’annuler sa rencontre avec la première ministre prévue le mois suivant.

 

Mette Frederiksen est divorcée, a deux enfants et est très présente sur les réseaux sociaux : Twitter, Instagram. Elle n’hésite pas à publier des photos d’elle à son domicile, en train de cuisiner ce qui n’est pas sans nous rappeler l’excellente série politique danoise Borgen.

Elle s'est mariée en juillet 2019 dernier avec le cinéaste Bo Tengberg dans l'église de Magleby sur l'île de Møn. 

 

Elle est apparue très régulièrement lors de conférences télévisées pendant la crise du Covid-19. On se souvient notamment de son intervention du 13 mars 2020 annonçant le début du confinement.

Le magazine américain Forbes en avril de la même année publiait un article qui avait pour titre : 

"Quel point commun ont les pays qui gèrent le mieux la crise du coronavirus ? Des femmes à leur tête. » et concluait qu’être dirigé par une femme apparaissait comme un avantage en situation de crise.

Il est peut être encore trop tôt pour faire un bilan complet de la pandémie mais le Danemark, au vu de cet article, aurait de quoi être plutôt optimiste !    

 

Pour finir sur une note plus joyeuse, nous ne résistons pas à l’envie de partager avec vous cette vidéo. Quand on est à la tête d’un gouvernement, on peut décidément être amenée à traiter de tous les sujets !

 

 

 

 

 

 

 

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