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CINEMA - Rencontre avec Romain Goupil

À l'occasion de sa venue à Rome pour présenter la projection de son film, Les jours venus, dans le cadre de la dernière édition de Rendez-vous, nuovo cinema francese, le festival du cinéma français, la rédaction s'est entretenue avec le célèbre cinéaste Romain Goupil.

LePetitJournal.com : Votre film, Les Jours venus a été diffusé à Rome, dans le cadre du festival Rendez-vous. Qu'est-ce que cela représente pour vous ? Connaissiez-vous déjà la Ville éternelle ?

Romain Goupil : Sachant la difficulté de voir des films étrangers en VO en Italie, c'était déjà un plaisir de pouvoir montrer Les jours venus et d'en discuter avec le public. Quant à Rome, oui bien sûr que j'y suis déjà venu. J'ai été assistant réalisateur sur Le Gang film tourné à Cinecittà, avec Alain Delon. Puis, j'ai également travaillé sur le tournage de La lune dans le caniveau. Et dernièrement, en 2010, pour la sortie de Tutti per uno en 2010.

Dans quelle mesure votre film, grâce au prétexte de l'autofiction, représente-t-il une prise de conscience de la vie qui passe ? Etes-vous passéiste ?

Je ne suis en aucun cas passéiste, mais dans tous les cas, tout passe trop vite. C'est tout simplement le constat, qu'à un moment donné de votre vie vous avez plus vécu qu'il ne vous reste à vivre.

Peut-on affirmer que dans le film, le rôle de la lettre administrative est essentiel, c'est la lettre qui interroge le temps du personnage, son statut ainsi que son âge, qui est le témoin d'une fracture entre le passé et le futur ?

Cette lettre administrative me demandant de préciser mon statut entre l'emploi et la retraite est le signe du temps qui est passé. Elle représente la frontière entre le temps des activités et un temps qui devient beaucoup plus incertain, le temps de la vieillesse.

De quoi la scène du Vélib' est-elle la métaphore? Certains ont pu dire du communisme. Existe-t-il encore une idée de partage ?

C'est effectivement une métaphore. Elle sert à se moquer de mes illusions de jeunesse. Citer le Vélib' comme métaphore du communisme, alors qu'en France, le système des vélos en libre service est dirigé par un important groupe financier : Decaux. C'est une plaisanterie très moqueuse sur mes utopies militantes.

Comment s'est passé le tournage avec Valeria Bruni Tedeschi ?

Travailler avec Valeria Bruni Tedeschi était formidable pendant l'enregistrement des voix off sur le documentaire Courbet, génial sur Tutti per uno et magnifique sur Les jours venus. S'amuser avec Valeria Bruni Tedeschi d'un rôle de banquière qui se nomme Mme Goupil, après avoir joué le rôle de mon épouse dans Tutti per uno. J'attends avec impatience qu'elle interprète le rôle de ma maîtresse dans mon prochain film.

Y-a-t-il un message que vous souhaitez transmettre aux jeunes générations par le biais de votre film ?

Pas de message, un seul constat: "Putain, tout ça va trop vite !

Vos projets futurs ?

Aucun projet pour le moment: Putain! Rien ne va assez vite... (Rires)

Propos recueillis par Gianluca Venturini (Lepetitjournal.com de Rome) – mercredi 22 avril 2015

Crédits photo : capture d'écran du film

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