

Avec l'histoire d'un personnage mythique et un casting pour le moins alléchant, Laurent Tirard signe son deuxième film, Molière. Romain Duris est en tête d'affiche dans le rôle de Jean-Baptiste Poquelin, un personnage qui marque ses premiers pas dans l'univers du théâtre. Un mythe, un bon casting, et pourtant l'histoire a tendance à se perdre
Fabrice Luchini et Romain Duris (photo Wild Bunch Distribution)
Cheveux longs à la mode de l'époque, fine moustache et bottes de mousquetaires, Romain Duris fait ici ses premiers pas dans l'univers théâtral en endossant le rôle de Jean-Baptiste Poquelin. Il ouvre la danse, même si l'entrée reste quelque peu maladroite. On a du mal à le suivre, le texte semble haché, puis on apprend timidement les pas et finalement on entre dans le rythme. Puis poursuivi par des créanciers, Molière est fait prisonnier et disparaît?
Là commence le véritable intérêt du film. Flash Back. D'un mystère Laurent Tirard a décidé de faire un film. Le fait est semble-t-il véridique, la fiction en reste une. A 22 ans, Molière alors prisonnier aurait, selon les biographies des années 50, disparu. 13 ans d'absence pendant lesquelles il aurait rencontré les personnes qui lui auraient plus tard inspirés l'histoire du Bourgeois Gentilhomme.
La farandole d'acteurs s'accélère à l'écran et ce n'est pas pour nous déplaire. A l'aise dans les talons de Monsieur Jourdain, Fabrice Luchini se prête au jeu du bourgeois confiant mais passablement niais, qui se laisse berner par les douces promesses de son ami Dorante joué par Edouard Baer. L'humour est au rendez-vous avec ce duo de philosophes, on n'en attendait pas moins.
Un doux divertissement
Délicieuse en précieuse prétentieuse, Ludivine Sagnier est également de la partie et incarne Célimène. Les seconds rôles tirent leur épingle du jeu avec brio et drôlerie : Arié Elmaleh en professeur de danse et Eric Berger (Tangui) en professeur de peinture de monsieur Jourdain.
La finesse des décors et des costumes dessine parfaitement l'ambiance de la France du 17e. Film d'époque à l'ancienne, une histoire d'amour vient combler les deux heures de fiction, entre la femme de monsieur Jourdain Elmire (Laura Morante) et Molière. Le propos n'est guère original, et petit à petit, on commence à s'ennuyer. Même si on tire à la fin de symboliques citations comme, « fais rire avec ce qui fait pleurer », implore Elmire à Molière sur son lit de mort.
Le Molière de Tirard est comme un bain trop chaud, on peine à rentrer dedans puis une fois plongé on finit par s'endormir.
Ophélie GIMBERT (lepetitjournal.com) 6 février 2007
La folie Molière
Molière est à la mode. Francis Perrin, amoureux des planches signe un roman Molière, chef de troupe (Plon) paru le mois dernier, dans lequel il imagine un Molière chef d'entreprise, meneur d'équipe. Deux autres livres vont être publiés ce mois, Le Baladin du Roi-Soleil (Lire) de Jean-Pierre Dufreigne, qui livre une enquête sur la vie de l'auteur de théâtre et Quand Molière rit de ses douleurs (Lire) de la plume de Philippe Alexandre compte le rapport à la maladie et à la mort qu'entretenait Molière.
(www.lepetitjournal.com) 6 février 2007


































