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CINE - Edouard Baer, "un Cary Grant mâtiné d’un Michel Leeb"

Habituellement cantonné à des rôles de pitre, l'acteur Edouard Baer brouille les cartes en ce mois d'avril. Il est un loser cynique dans J'ai toujours rêvé d'être un gangster, mais revient à ses premières amours dans la comédie Passe-passe

Edouard Baer, le joker du cinéma français, semble à l'aise dans toutes les situations (© Warner Bros. France)

L'acteur du mois d'avril, c'est lui ! Edouard Baer squatte les écrans de cinéma. Habitué à évoluer dans un registre plutôt comique, le dandy est à l'affiche de J'ai toujours rêvé d'être un gangster, un film à sketchs teinté d'humour noir de Samuel Benchetrit. Son rôle à contre-emploi de braqueur minable, a été salué par la critique.
Quant à Passe-passe, de Tonie Marshall, l'ancien trublion de Nulle Part Ailleurs y oscille entre le registre sérieux quand il est confronté à la maladie d'Alzheimer de sa mère, et drôle lorsqu'il doit gérer les desiderata d'une Nathalie Baye très bourgeoise. Ce qui fait dire à la réalisatrice qu'"Edouard est un type double, très énigmatique. Il me fait penser à Cary Grant, qui peut être extrêmement drôle et en même temps très dangereux."Une comparaison qui gêne le discret Edouard, s'empressant d'ajouter : "Un Cary Grant mâtiné d'un Michel Leeb quand même !"

Isabelle Nanty, son mentor
Né dans les beaux quartiers parisiens le premier jour de décembre 66, Edouard Baer a toujours attiré l'attention par son côté décalé. Tout petit, le scribe Atis dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002) aime imiter le général de Gaulle et aller à l'Assemblée nationale pour écouter les discours. C'est donc logiquement qu'il est entré au cours Florent dès sa majorité, où il a été l'élève d'Isabelle Nanty, qu'il a retrouvée en tant que réalisatrice dans Le Bison (2002) et au théâtre dans Cravate Club (2001), une pièce pour laquelle Edouard Baer a obtenu le Molière de la révélation théâtrale.
Le présentateur de la 25e cérémonie des Césars, qui ne se départi jamais de son sourire lunaire, est également passé derrière la caméra (La Bostella, Akoibon). Mais sans succès jusqu'à présent? Prochainement à l'affiche du prochain film d'Eric et Ramzy, Seuls two, le jet-setteur parisien est bien plus à l'aise devant, où son humour subtilement déjanté à la Fabrice Luchini, mais aussi sa belle gueule, font des ravages.
Marie VARNIEU. (www.lepetitjournal.com) mercredi 16 avril 2008

Devenu culte, le monologue d'Edouard Baer dans "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre"


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envoyé par Bobo_62




Deux Baer pour le prix d'un

Un mois d'avril chargé pour Edouard Baer. L'acteur est à l'affiche de la nouvelle comédie de Tonie Marshall, Passe-passe, et dans l'inclassable film à sketchs de Samuel Benchetrit, J'ai toujours rêvé d'être un gangster

- "Passe-passe"et puis s'en va
Un prestigitateur au chômage et en galère, prend en voiture une bourgeoise dont la situation n'est pas des plus favorables... Pourchassée par la DST, un ministre douteux et des Coréens patibulaires, suite à une vente d'armes pour laquelle elle a servi d'intermédaire, Nathalie Baye embarque ainsi un Edouard Baer trop heureux d'échapper à son quotidien. Sauf qu'il n'a pas idée de l'affaire dans laquelle il met les pieds.
Si ce duo improbable fonctionne plutôt bien, l'affaire en question a dû mal à passionner. L'ennui guette quand le film se prend au sérieux, en décalage total avec les face-à-face détonnants du couple Baye-Baer. Lui confirme son statut de doux dingue à la folie contagieuse, elle prouve que le registre comique lui sied à ravir.
Passe-passe, de Tonie Marshall. Avec Edouard Baer, Nathalie Baye, Guy Marchand, Maurice Bénichou, JoeyStarr, Bulle Ogier, Michel Vuillermoz? 1h33. Sortie en France aujourd'hui. Bande annonce

- C'est quoi un gangster en quatre sketchs
Il émane de J'ai toujours rêvé d'être un gangster l'influence flagrante de Pulp Fiction de Tarantino. Plusieurs séquences sont liées par un dénominateur commun. Mais Samuel Benchetrit imprime brillamment sa propre marque à ce genre indéfinissable, en apportant une touche sociale voire humaine. Autour d'une cafétéria curieusement désertée, en bord de route nationale, des personnages hauts en couleur, bien que -superbement- filmés en noir et blanc revisitent le mythe du gangster.
Entre le chômeur qui tente maladroitement de braquer les lieux, deux Belges hilarants qui se prennent pour des kidnappeurs, Arno et Bashung qui se disputent la paternité d'une chanson, et des gangsters plus proches de l'hospice que d'une banque, pas le temps de s'ennuyer ! Le film est à la fois jubilatoire, profond et émouvant, avec une fluidité quasi parfaite. Il fait également preuve d'originalité à travers des trouvailles visuelles pertinentes. Le casting détonnant vaut enfin à lui seul le déplacement.
J'ai toujours rêvé d'être un gangster, de Samuel Benchetrit. Avec Anna Mouglalis, Edouard Baer, Jean Rochefort, Jean-Pierre Kalfon, Bouli Lanners, Serge Larivière, Laurent Terzieff... 1h48. Sorti en France le 26 mars. Fiche Allocine.com

Nicolas MANGIN. (www.lepetitjournal.com) mercredi 16 avril 2008
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