L’histoire de cette comédie argentine est, comme l’indique son titre, celle d’une rupture. Javier et Maria sont sur le point de se marier pour partir vivre à Miami. Javier est chirurgien et il a besoin de l'épouser pour obtenir la carte verte. Maria part avant lui pour commencer à se faire des contacts. De son côté, Javier organise le départ : il démissionne de la clinique où il exerce, rend les clés de leur appartement et s’élance vers une nouvelle vie pleine d’espoir.
Mais sur le chemin de l’aéroport, il reçoit un appel de Maria : elle le quitte pour un autre homme. Le choc est brutal, Javier se retrouve seul et dépossédé de tout en une fraction de seconde.
Des larmes au rire
La tragédie peut commencer, le héros sombre en pleine dépression, mais le réalisateur Juan Taratuto refuse cette facilité. Il choisit de traiter le thème avec humour. Se succèdent donc les scènes comiques où l’on rit du désespoir du protagoniste. Comme tout Argentin qui se respecte, Javier en fait des tonnes. Face à l’angoisse de la solitude, il envahit et empoisonne la vie de ses proches. Il s’accroche à eux comme à une bouée de sauvetage. Il retourne vivre chez ses parents dans sa chambre d’adolescent, visite régulièrement un psychologue qu’il finit par rendre fou et s’invite chez ses amis dès qu’il sent poindre le moindre sanglot.
Le parcours du délaissé prend une envergure de croisade pour reconstruire sa vie. De rechutes en progrès, de rencontres vaines en lamentations existentielles, Javier affronte le deuil de la séparation. La meilleure manière de pouvoir retomber amoureux et de vivre heureux.
Une comédie hilarante à propos d’une situation douloureuse qui apprend au spectateur à sourire du tragique de l’existence.
Céline GARAY. (LPJ) 27 mai 2005
No sos vos soy yo, une comédie de Juan Taratuto, avec Diego Peretti, Soledad Villamil et Cecilia Dopazo.
Argentine-Espagne, 2004, 1h45