

Chiang Mai trône régulièrement ces jours-ci sur le triste classement des villes les plus polluées du monde de l'application IQAir qui rassemble en temps réel les niveaux de pollution atmosphérique relevés par des capteurs un peu partout sur la planète.
Vendredi matin, la principale ville du nord de la Thailande affichait une moyenne sur les dernières 24h d’un peu plus de 149 microgrammes de PM2,5 par mètre cube d’air, ce qui est 10 fois supérieur au nouveau seuil limite d’exposition sur une journée recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Les PM2,5 sont des particules ultra-fines mesurant moins de 2,5 microns considérées comme nocives principalement pour les voies respiratoires mais aussi d'autres points vitaux du corps humain lorsqu'elles sont présentes en trop grande quantité dans l'air sur des périodes prolongées.
Chaque année, le nord de la Thaïlande traverse ce que beaucoup appellent "la saison des fumées", une période d'environ trois mois entre février et mai durant laquelle plusieurs facteurs, humains (feux de forêts, brûlis, véhicules) et météorologiques se combinent pour former une couverture dense de pollution aux microparticules.
Selon le journal Chiang Rai Times, un peu plus de 3.600 points chauds ont été recensés le 30 mars dans les 17 provinces de la région Nord, dont plus de 13% sur la seule province de Chiang Mai.
Le journal en langue anglaise indique qu’un pic de 970 microgrammes par mètre cube d’air a été relevé dans le district de Chiang Dao.
Dans le district de Mae Sai, dans la province voisine de Chiang Rai, considéré comme l’un des plus touchés ces derniers jours, la moyenne d’exposition sur les dernières 24 heures était de plus de 240 microgrammes par mètre cube d’air, soit plus de 16 fois au-dessus de la limite fixée par l’OMS.
Lundi, environ 200 habitants du district de Mae Sai ont manifesté devant un bureau officiel local pour exiger de Bangkok que des mesures d’urgence soient prises pour lutter contre la pollution de l'air. Parmi les critiques du gouvernement, certains dénoncent l'écart entre les budgets faramineux accordés à l'armée pour acheter des équipements de défense sophistiqués et le manque de moyens pour lutter contre les écobuages sauvages et les feux de forêts.
A ce stade, le seul espoir de pour les habitants du Nord de retrouver un air sain est d'attendre les prochaines pluies qui sont rares en saison chaude. La météo prévoit d'ailleurs pour les prochains jours un temps chaud à très chaud avec des vents d'ouest soufflant entre 10 et 15 km/h et des températures pouvant oscillant entre 38 et 42 °C l'après-midi.