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Le Thaïlandais Apichatpong de retour au Festival de Cannes avec deux films

Tilda Swinton dans le film MemoriaTilda Swinton dans le film Memoria
Tilda Swinton, avec laquelle Apichatpong est ami depuis des années, joue dans Memoria le rôle d'une botaniste qui se retrouve prise d'hallucinations auditives.
Écrit par La rédaction de Chiang Mai
Publié le 7 juin 2021, mis à jour le 9 juin 2021

Le Festival de Cannes vient d’annoncer la liste des 28 films qui seront en compétition officielle, parmi eux, on retrouve Memoria du réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul. 

Apichatpong Weerasethakul, gagnant de la palme d’or du Festival de Cannes en 2010, est de retour sur la croisette avec deux réalisations, le film Memoria et le court métrage The Year Of The Everlasting Storm

Après une année d’absence à cause de l’épidémie du coronavirus, le 74ème Festival de Cannes se tiendra du 6 au 17 juillet 2021. 

Le film Memoria fait partie de la sélection de 28 films présentés en compétition officielle. Tourné en Colombie, il s'agit d'une production internationale mettant en vedette l’actrice écossaise Tilda Swinton.

Premier film hors de Thaïlande

L’actrice joue le rôle de Jessica, une botaniste écossaise spécialiste des orchidées, partie retrouver sa sœur à Bogota en Colombie, et confrontée à des images et des sons troublants qui remettent son identité en question. Pendant son séjour, elle se lie d’amitié avec une archéologue française (Jeanne Balibar) chargée de surveiller un projet de construction, et avec un jeune musicien (Elkin Diaz). Chaque nuit, elle est dérangée par des détonations de plus en plus fortes qui l’empêchent de dormir.

Memoria, est le premier film tourné en dehors de la Thaïlande Apichatpong. Un choix qui vient du fait que le réalisateur thaïlandais ressentait le besoin de prendre quelques distances avec son pays et son régime issu d'une dictature militaire, et de partir à la rencontre d'une autre culture. 

Ce sont également ajoutés des raisons très pragmatiques: le soutien financier du gouvernement colombien, soucieux d'attirer les tournages internationaux, et surtout la crainte de voir son tournage interrompu en Thaïlande. Il était "trop risqué de tourner un long-métrage impliquant de nombreux partenaires internationaux" avec des généraux imprévisibles au pouvoir, expliquait en 2018 le réalisateur.

Figure clé du cinéma d'art et d'essai contemporain, Apichatpong, 51 ans, explorait jusqu'ici le rapport aux esprits dans la société thaïlandaise. Dans Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, consacré en 2010 à Cannes, il racontait l'histoire d'un homme dialoguant avec sa femme morte et son fils disparu.

Reconnaissance française

Dans la catégorie des courts-métrage, les festivaliers découvriront également du Thaïlandais The Year Of The Everlasting Storm. Réalisé durant l’épidémie du coronavirus, le film met en avant sept histoires de sept réalisateurs du monde entier pour écrire une sorte de lettre d’amour au cinéma. En plus d’Apichatpong, ce court-métrage a été réalisé par Jafar Panâhi, Anthony Chen, Malik Vitthal, Laura Poitras, Dominga Sotomayar et David Lowery.

Apichatpong Weerasethakul, qui réside la plupart du temps à Chiang Mai n’en est pas à son premier passage sur la croisette.

En 2002, le film Blissfully Yours, deuxième long métrage d'Apichatpong avait remporté le prix Un Certain Regard tandis qu’en 2004, le film Tropical Malady décrochait le prix du Jury. Et finalement, en 2010 il remporte la Palme d’or avec Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures. En 2018, le film Ten Years Thailand avait été présenté en avant-première mondiale lors d’une séance spéciale durant le Festival de Cannes. 

Apichaptong entretient une relation privilégiée avec la France depuis de nombreuses année. Il a d'ailleurs reçu plusieurs décorations honorifiques dont l’insigne de Commandeur des Arts et des Lettres, que lui a remis l'ambassadeur de France en Thaïlande en 2017, louant le "caractère universel de l’œuvre" de ce réalisateur "éclectique et avant-gardiste".

Fondé en 1946, le Festival de Cannes est sans doute l’un des rendez-vous de l’industrie du cinéma les plus importants au monde. Pourtant, le cinéma thaïlandais n’y a fait son entrée qu’en 2000 lorsque fut présenté le film Fah Talai Jone (Tears of the Black Tiger) de Wisit Sasanatieng. 

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