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Le casse-tête de la réouverture touristique de Chiang Mai

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LPJ Bangkok.com - Les restaurateurs de Chiang Mai ne comprennent pas bien pourquoi la vente d'alcool reste interdite alors qu'elle est levée sur Bangkok et quelques provinces du sud
Écrit par Catherine Vanesse
Publié le 1 novembre 2021, mis à jour le 2 novembre 2021

Chiang Mai devrait accueillir les visiteurs étrangers vaccinés de 63 pays sans quarantaine dès le 1er novembre. Néanmoins, l’augmentation de cas positifs amène beaucoup d’incertitudes.

Depuis le début du mois d’octobre, la province de Chiang Mai connaît une augmentation du nombre de cas positifs au coronavirus suite à la découverte de foyers d’infection liés à plusieurs marchés du centre-ville. Ce dimanche 31 octobre, la province de Chiang Mai a enregistré 378 cas, portant le nombre total de cas positifs depuis le 8 octobre à 7.524. 

Pour lutter contre la propagation du virus, les autorités provinciales ont décidé de fermer les écoles publiques jusqu’au 14 novembre. Le début du semestre dans l’enseignement thaïlandais reprendra ce 1er novembre avec un enseignement en ligne. 

De son côté, le ministre de la Santé, Anutin Charnvirakul, a déclaré lors d’une visite à Chiang Mai le samedi 30 octobre que le nombre d'infections devrait rapidement diminuer et que la situation était sous contrôle. Il a également assuré que Chiang Mai recevrait d’ici la fin du mois de novembre 700.000 doses de vaccin afin que 100% de la population  soit vaccinée d’ici un mois. 

À ce jour, sur une population de 1.729.353 d’habitants, 1.079.204 ont reçu une dose de vaccin (62%) et 733.870 personnes ont reçu deux doses (42%). 

Directives floues 

Face à la recrudescence de cas de coronavirus, les autorités de Chiang Mai peinent à donner des informations précises et des directives claires pour les touristes étrangers vaccinés en provenance de 63 pays. Contactés par Lepetitjournal.com, l’Office du tourisme de Chiang Mai, le service des relations publiques du gouverneur et le Centre de contrôles des maladies de Chiang Mai ne cessent de se renvoyer la balle. 

Sans directives claires, les agences de voyages tempèrent les désirs de leurs clients comme l’explique Olivier Rymer, directeur des Voyages d’Angèles, une agence basée à Chiang Mai/ “Si nous avions les détails des procédures et conditions pour voyager, peut-être que nous pourrions démarrer la promotion de la Thaïlande pour les fêtes de fin d’années, mais en ce moment nous ne pouvons pas répondre aux questions des clients, donc nous leur recommandons d’attendre janvier 2022. Je pense que nous aurons déjà une vision plus claire vers la mi-novembre avec les retours et commentaires des premiers touristes”, détaille le Français. 

Informations contradictoires

Pour Narong Tananuwat, vice-président de la Chambre de Commerce de Chiang Mai, les autorités devraient publier prochainement les conditions de voyages dans la province de Chiang Mai, une province qui pourrait ne pas être complètement ouverte. “Les autorités vont prochainement publier une carte avec des zones ‘bleues’ où les touristes pourront se rendre au sein de quatre districts : Mueang, Mae Rim, Doi Tao et Mae Wang”, précise celui qui a travaillé pour le comité de la “Charming Chiang Mai”, un programme d’ouverture de la province aux touristes étrangers vaccinés. 

Une information en contradiction avec le souhait d’ouverture du pays du gouvernement central. L’ouverture du pays aux visiteurs étrangers vaccinés en provenance de 63 pays à faible risque devrait permettre aux voyageurs de se déplacer partout dans le pays, même s’il est vrai que chaque gouverneur de province peut émettre des directives locales et limiter les déplacements à certains districts. 

En même temps, cela va être difficile de contrôler les déplacements des touristes”, commente La-iad Bungsrithong, présidente de l'association des Hôtels pour la région Nord de la Thaïlande. “Je suis néanmoins confiante sur les capacités de gestion de l’épidémie à Chiang Mai. La date du 1er novembre est avant tout symbolique, l’aéroport de Chiang Mai n’ayant pas de liaisons internationales, nous n’aurons pas de touristes étrangers avant plusieurs jours. En fait, sur les 30% d’hôtels ouverts, j’estime que ceux-ci auront seulement des taux d’occupation de 10 à 15% en novembre”, ajoute celle qui est également directrice du RatiLanna Riverside Spa Resort. 

Maintien inexpliqué de l’interdiction d’alcool

Le vendredi 29 octobre, le Centre d'administration de la situation du Covid-19 (CCSA) a annoncé que les restaurants situés dans les zones classées "touristiques bleues", Bangkok, Krabi, Phangnga et Phuket, seront autorisés à vendre de l'alcool à partir de ce lundi 1er novembre.

À Chiang Mai, de nombreux patrons de restaurants digèrent mal de voir la ville exclue de cet assouplissement et ont dû mal à comprendre que des zones comme Bangkok, où le nombre de cas positifs quotidiens est supérieur à Chiang Mai, soient autorisées à vendre de l’alcool. 

Les restaurants sont vraiment déçus, pour beaucoup d’entre eux, l’interdiction de la vente d’alcool implique une diminution de 50% de leurs clients”, relate Thanit Choomsang, président de l’Association des restaurants et bistrots de Chiang Mai. “Pour le moment, la date d’autorisation pour vendre de l’alcool dans les restaurants à Chiang Mai reste fixée au 1er décembre. C’est vrai que l’on peut se poser la question de savoir pourquoi la vente d’alcool est autorisée à Bangkok et pas à Chiang Mai. En fait, la réponse se trouve dans l’augmentation du nombre de cas de coronavirus et une vaccination inférieure à la capitale”, ajoute Thanit Choomsang. 

Parmi les restaurateurs et tenanciers de bars, certains disent voir une décision purement politique favorisant les provinces acquises au pouvoir en place, dans la capitale et dans le sud pays, au détriment de celles perçues comme majoritairement opposées à l’establishment, comme Chiang Mai.

"Nous sommes habitués aux traitements spéciaux, pendant des années, Chiang Mai s’est par exemple vue imposer une fermeture nocturne à minuit alors que dans le reste du pays c’était une voire deux heures plus tard", rappelle l’un d’entre eux, sous couvert d’anonymat.

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