Édition internationale

CAN 2008 – Les joueurs égyptiens se font un nom

Les Pharaons d'Egypte, qui ont remporté dimanche leur 6e Coupe d'Afrique des Nations, jouent tous dans des clubs locaux, à une exception près. Inconnus en Europe, ils pourraient bien attiser la convoitise des recruteurs

Les Egyptiens se sont encore imposés en Coupe d'Afrique des Nations, alors que d'autres équipes étaient presque uniquement composées de joueurs évoluant en Europe (Photo AFP)

El Hadary, Gomaa, Shady, Sayed, Emad, Zaky. Ces noms de joueurs égyptiens ne diront pas grand chose aux amateurs de football européen. Pour preuve, un seul joueur parmi les 23 qui ont disputé et gagné la 26e Coupe d'Afrique des Nations évolue en Europe. Mohamed Zidan, entré au cours de la finale contre le Cameroun et passeur décisif pour Aboutreika, joue à Hambourg. Hosny a également évolué un temps à Strasbourg, sans jamais s'adapter aux joutes de la Ligue 1. L'Egyptien le plus célèbre dans l'Hexagone reste Mido mais l'attaquant marseillais ne fait plus partie de la sélection après avoir eu des mots avec le sélectionneur Hassan Shehata.
Alors que le Cameroun a compté dans son effectif pas moins de 10 joueurs évoluant en L1, l'Egypte a remporté sa sixième CAN (record continental) avec des garçons du cru, qui se connaissent depuis des années, jouent ensemble, possèdent des automatismes collectifs et une certaine complicité. En clair, tous les attributs qui font de l'Egypte une très bonne équipe de club. Meilleure attaque (15 buts), meilleure défense (5 buts) et Issam El Hadary élu meilleur gardien de la compétition, la formule a l'air de fonctionner.

Aboutreika héros national
Alors pourquoi les joueurs égyptiens ne sont-ils pas tentés de rejoindre l'Europe, à l'image de leurs voisins camerounais ou ivoiriens ? Les 70 millions d'habitants du pays sont habités par une véritable ferveur pour le football. Résultat, les footballeurs qui restent chez eux sont considérés comme de véritables stars et certains sont même des héros nationaux, à l'image d'Aboutreika, qui a inscrit dimanche le 100e but de cette CAN. L'heureux buteur avait déjà inscrit le tir au but gagnant il y a deux ans, lors de la finale de la CAN contre la Côte d'Ivoire. Une stature qu'il perdrait très rapidement en émigrant dans un championnat où personne ne le (re)connaît.
Les clubs font ainsi tout pour garder leurs joyaux, n'hésitant pas à les rémunérer grassement ou à leur trouver du travail. L'Etat égyptien lui-même les retient aussi en obligeant les footeux à effectuer leur service militaire. Mais au vu du nombre de recruteurs européens présents dans les tribunes des stades ghanéens durant toute la compétition, il ne serait pas étonnant de découvrir la saison prochaine un pionnier prêt à quitter le nid égyptien.
Marie VARNIEU. (www.lepetitjournal.com) mardi 12 janvier 2008
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