Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Pierre Poivre à la découverte du Cambodge et du Champa du XIXe siècle

Carte du  Ponthiamas, Champa (Tsiompa) et Cambodge - WikiCarte du  Ponthiamas, Champa (Tsiompa) et Cambodge - Wiki
Carte du Ponthiamas, Champa (Tsiompa) et Cambodge, datée de 1801, dressée par John Cary et intitulée « A New Map of the East India Isles, from the Latest Authorities » - Wikipédia
Écrit par Pascal Médeville
Publié le 8 avril 2023

Pascal Médeville se charge de nous partager les écrits de Pierre Poivre, administrateur français dans l’Asie du Sud-Est du XIXe siècle, lors de son voyage sur les terres du Cambodge et du Champa.

 

Après avoir donné une description circonstanciée et enthousiaste de Ponthiamas, Pierre Poivre dresse un triste et bref portait du Cambodge et du Champa au début du XIXe siècle (pp. 143-144 des Œuvres complètes) :

 

" En sortant de Ponthiamas, on trouve au nord les terres du Cambodge et du Champa. Elles sont naturellement de la plus grande fertilité, surtout celles de Cambodge, qui paraissent avoir été anciennement bien cultivées ; mais le gouvernement de ces deux petits États n’a aucune forme stable. Les habitants, toujours occupés à détruire des tyrans, pour en recevoir d’autres, ont abandonné la culture. Leurs terres pourraient être couvertes de riz et de troupeaux, et ils sont réduits à ne vivre que de quelques racines qu’ils arrachent au travers des ronces qui couvrent leurs champs.(1)

Les voyageurs trouvent avec étonnement, à quelque distance de la peuplade de Cambodge, les ruines d’une ancienne ville bâtie en pierre, dont l’architecture a quelque rapport avec celle de l’Europe.(2) Les terres des environs portent encore des traces de sillons qui y furent ouverts autrefois. En cet endroit, tout annonce que l’agriculture et les autres arts y ont fleuri, mais ils sont disparus avec la nation qui les possédait. Celle qui habite aujourd’hui ce pays, n’a aucune histoire, aucune tradition même qui puisse donner des éclaircissements à ce sujet. "

 

Notes :

(1) Cette description de la désolation de la région est à rapprocher de celle qu’Adhémard Leclère fit dans son journal, moins d’un siècle plus tard, de la région de Kampot, où il séjourna de 1886 à 1890. Voir Luc Mogenet, Kampot – Miroir du Cambodge, Annexe III, « Adhémard Leclère et Kampot », pp. 251~262 (2003, Éditions You-Feng)

(2) Pierre Poivre parle ici probablement d’Angkor Borei (អង្គរបុរី) (dans l’actuelle province de Takeo, dans le sud du Cambodge), qui fut la dernière capitale du Founan.

 

Pascal Médeville 

 

Cet article a été publié précédemment sur Khmerologie que nous vous invitons à consulter. Il regorge d'informations croustillantes sur le Cambodge.
 

Pour ne rien manquer de l’actualité francophone du Cambodge, pensez à vous abonner à notre lettre d’information en cliquant sur ce lien. Précisez bien : l’édition du Cambodge et hop le tour est joué.

À bientôt.

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions