Depuis quelque temps, le Petit Journal s'intéresse à ces petits métiers qui remplissent notre paysage quotidien. Combien gagne un pêcheur qui fume son poisson ?
Le fumage du poisson est une pratique ancestrale qui fait vivre la plupart des familles du village de Prek Kmeng, dans la province de Kandal. Prak Thon, un villageois, s’y adonne depuis plus de 15 ans. Cela lui procure un revenu fiable pour subvenir aux besoins de sa famille, en complément de ses activités agricoles.
« Notre village est situé juste à côté de la rivière. Chaque année, pendant six mois, nous connaissons une saison de hautes eaux, suivie de six mois de basses eaux. Pendant les mois de hautes eaux, nous nous consacrons entièrement à la pêche et au fumage du poisson. »
Selon le pêcheur de 55 ans, le nombre de prises culmine au mois de décembre, et plus de deux tiers des villageois fument du poisson « La demande est importante et il arrive souvent que nous ne puissions pas produire suffisamment pour la satisfaire », explique-t-il.
Sa famille, dont les principaux clients viennent de Phnom Penh, peut produire environ 500 brochettes de poisson par jour.
« Je vends 100 brochettes de poisson pour 50 000 riel [environ 12,50 dollars]. Les bons jours, nous pouvons gagner jusqu'à 200 000 riels [environ 50 dollars], mais c'est irrégulier. Parfois, nous ne gagnons que 100 000 riels [25 dollars] ».
Prak Thon reconnait que, bien que le fumage soit une importante source de revenu pour les villageois, cette activité est difficile. « Ce travail est physiquement exigeant. Nous devons travailler dans des conditions difficiles, sous une chaleur torride ou sous la pluie, tout en étant confrontés à l'intense fumée et à la chaleur du feu. »
Malgré les difficultés, sa famille continuera à pêcher et à fumer le poisson. « Ce travail me permet de subvenir aux besoins de ma famille et d'assurer notre avenir. La saison des pêches est l'occasion de gagner de l'argent ; si nous restons sans rien faire, d'où viendront nos revenus ? »
Source : Cambodianess