De nouvelles frappes aériennes ont été signalées dans la province de Banteay Meanchey, alors que le conflit entre le Cambodge et la Thaïlande est dans son douzième jour.
Selon le ministère cambodgien de la Défense nationale, des avions thaïlandais auraient largué deux bombes vers 14 h 30 dans la zone de Serei Saophoan. Aucune information immédiate n’a été communiquée concernant d’éventuelles victimes ou les cibles visées.
Un peu plus tôt dans la journée, vers 11 heures, deux bombes auraient également été larguées par des chasseurs F‑16 au-dessus de la municipalité de Poipet. Là encore, aucun bilan officiel n’a été publié par les autorités militaires cambodgiennes.
Le ministère de l’Intérieur a toutefois fait état de blessés légers. Son porte-parole, Touch Sokhak, a indiqué que deux personnes avaient été légèrement blessées à la suite d’un bombardement survenu dans la commune de Phsar Kandal, à Poipet. Selon lui, la cible aurait été « un entrepôt appartenant au magnat Vong Duong », sans davantage de précisions.
Une zone jusqu’ici épargnée
Les autorités cambodgiennes soulignent que la municipalité de Poipet n’avait pas été visée jusque-là depuis la reprise des affrontements, même si d’autres zones disputées le long de la frontière de Banteay Meanchey ont déjà constitué des points de tension majeurs.
Dans un communiqué, le ministère de la Défense nationale a réaffirmé la détermination des forces cambodgiennes à défendre le territoire national. « Les forces cambodgiennes resteront fortes, courageuses et vigilantes afin de protéger l’intégrité territoriale du Royaume », indique le texte.
Versions contradictoires côté thaïlandais
De son côté, le ministère thaïlandais de la Défense conteste les propos cambodgiens. Lors d’une conférence de presse jeudi, son porte-parole, le contre-amiral Surasant Kongsiri, a affirmé que les forces cambodgiennes continuaient de bombarder la zone de la colline 350, près du temple de Ta Kwai — appelé Ta Krabei par le Cambodge — ainsi que d’autres secteurs le long de la frontière.
Selon Bangkok, ces actions auraient entraîné des représailles de la part de l’armée thaïlandaise. Le contre-amiral Kongsiri a indiqué que 19 civils thaïlandais avaient été tués et six autres blessés depuis le début des affrontements, entrés dans leur douzième jour.
Une médiation chinoise en cours
Sur le plan diplomatique, un envoyé spécial chinois doit se rendre jeudi au Cambodge et en Thaïlande afin de mener une diplomatie de navette destinée à favoriser une désescalade du conflit. Il s’agit de la première initiative officielle de Pékin depuis la reprise des affrontements plus tôt ce mois-ci le long des 817 kilomètres de frontière commune.
« En tant que voisin proche et ami du Cambodge et de la Thaïlande, la Chine suit de près l’évolution du conflit frontalier et œuvre activement, à sa manière, à la désescalade », a déclaré Deng Xijun, porte-parole de l’envoyé spécial chinois.
Le bilan humain
Selon des estimations croisées, plus de 40 personnes auraient perdu la vie depuis la reprise des combats, tandis que plus d’un demi-million de personnes auraient été déplacées des deux côtés de la frontière.
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