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ECOLE FRANCAISE DE KEP - L'omelette de l’amitié

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018

Dimanche, les responsables de l'École Française de Kep organisaient le premier concours d'omelette. L'occasion de renforcer les liens entre la communauté française et les habitants de la cité balnéaire

(crédit : Eléonore Sok-Halkovich)

Oeufs, girofle, poivre rouge, Sok Ngo Sisowath bat son omelette avec l'inspiration d'un chef d'orchestre. Dans un geste théâtral, il précipite sa mixture dans la poêle et enfume toute la pièce. C'est l'heure du déjeuner dans la cuisine du restaurant Breezes, situé sur une plage sauvage de la petite ville de Kep. Une trentaine de personnes sont réunies pour assister à cet événement historique.

Ils sont six à prétendre au titre : Hout Hotsokunthea, la propriétaire du plus gros bar de la ville, Le Toucan, Hoar Sokunthea, cuisinière du restaurant Le Caméléon, Mathilde Richin, scout lyonnaise animatrice auprès à l'École française de Kep pour l'été, Tie Noah, écolier de 7 ans et Jérôme Van Vliet, coréen néerlandais propriétaire du restaurant Breezes.


Ces joyeux drilles forment une communauté composée de Cambodgiens immigrés en France revenus vivre dans leur pays d'origine, d'expatriés occidentaux et de Khmers locaux. La majorité d'entre eux sont francophones.

"L'idée d'organiser un concours d'omelette est venue d'une conversation lors d'un dîner", explique celui que tout le monde appelle Sok, le fondateur de l'École Française de Kep. "Nous nous posions cette question : qui fait la meilleure omelette à Kep? Et, bien sûr, comme je sais que c'est moi, j'ai organisé l'événement". "A Kep, on prend le temps de vivre. Si quelqu'un a une idée, les gens sont automatiquement enthousiastes et on aime animer la ville", déclare-t-il. "Oui, on aime faire des conneries", ajoute Hotsokunthea dit "Soki", personnage haut en couleur bien connue des noctambules de Kep. Elle a concocté une omelette khmère traditionnelle appelée chean sa-am, en référence à l'herbe sa-am qu'elle a ramassé dans son jardin. "Eh, pas de space omelette. L'herbe est interdite", plaisantent ses amis.

Le goût de la victoire

Les six assiettes sont prêtes. "Je sais que je vais gagner", répète Sok comme un mantra, avant de présenter son chef-d'?uvre. Le premier critère retenu par les juges est une bonne présentation du plat. Suivront, décoration de l'assiette, qualité gustative et originalité.

"Cette omelette a 35 ans d'âge. Lorsque j'étais enfant, j'avais l'habitude de cuisiner moi-même car mes parents travaillaient beaucoup... ", commence Sok sous les huées amicales des autres participants.

Les plats vont et viennent sur la table sous le regard concentré des juges. Noah gagne des points avec une introduction touchante: "Mes ingrédients sont des carottes râpées, de l'Emmental, du basilic et ... du talent". Les bouches forment un O de surprise à la découverte de l'omelette japonaise, roulée comme un maki, élaborée par Jérôme Van Vliet. Des yeux se closent à la dégustation de la surprenante omelette de Mathilde Richin. Les assiettes sont vides, il est temps de délibérer. Les juges s'isolent dans un coin. Les résultats sont serrés, trois participants font la course en tête mais l'un d'entre eux se distingue.

"Et le gagnant est ... Mathilde", annonce-t-on. La jeune femme est surprise.  "Ma recette est une omelette baveuse aux oignons caramélisés au vinaigre balsamique, cuite dans beaucoup d'huile d'olive, servie avec une sauce à l'échalote, au poivre et au citron", explique-t-elle avant de demander gaeiment un verre gratuit. Car il n'y a aucun prix pour le gagnant à part la satisfaction d'être le meilleur et d'avoir partagé un moment de franche convivialité.

"Mélanger la culture Khmère et européenne autour de la cuisine est une excellente idée", déclare Stéphane Hibon, le directeur de l'École Française. "Ici il y a beaucoup de Français c'est historique. Cet évènement est représentatif de la culture de Kep. C'est un endroit magique, la mer, le soleil, on est plus enclin à y aller tranquille", ajoute-t-il.

Rendez-vous est pris pour le prochain concours culinaire. Le thème : spaghettis bolognaises à la Khmère. Encore une idée de Sok. "C'est ma spécialité", affirme-t-il.

Eléonore Sok-Halkovich (www.lepetitjournal.com/cambodge) Lundi 12 septembre 2011

L'équipe de l'école française de Kep lève des fonds pour la construction d'un premier terrain multisport de 340 m2.
Pour supporter le projet vous pouvez directement contacter Sok Ngo Sisowath par email ngo-sisowath-sokphal@hotmail.fr

Relire son entretien du 13 août 2009

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Publié le 11 septembre 2011, mis à jour le 8 février 2018
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