Canal Funan Techo, les discussions sur les compensations

Six mois après le lancement officiel du canal Funan Techo, les autorités provinciales de Kandal ont entamé des discussions sur les compensations des habitants impactés. 

Le ministère des Travaux publics et des Transports (MPWT) a finalisé en fin d'année 2024 la délimitation des 21 premiers kilomètres du canal, à partir de Prek Takeo, dans le district de Kien Svay, province de Kandal. Le projet, d’un coût estimé à 1,7 milliard de dollars, est mis en œuvre selon un modèle de concession de type « construire-exploiter-transférer » (BOT). Il traversera les provinces de Kandal, Takeo, Kampot et Kep, reliant le Mékong au golfe de Thaïlande.

Retards et incertitudes sur le financement

Depuis la pose de la première pierre le 5 août dernier, l’avancement du chantier a été ralenti en raison d’incertitudes concernant le financement chinois. Pékin n’a pas encore confirmé son soutien financier, selon Reuters

L’ambassade de Chine au Cambodge a cependant démenti à plusieurs reprises tout retrait du projet. De son côté, le porte-parole du MPWT, Phan Rim, a assuré que la délimitation foncière de la première section était achevée et que la seconde section, couvrant 159 kilomètres, devrait être finalisée d’ici avril 2025.

« Le règlement des impacts de la première section commence et devrait être terminé d’ici fin avril, ce qui ouvrira la voie aux travaux d’excavation », a-t-il précisé.

2 305 habitations concernées, mais pas encore de calendrier précis

Le nombre d’habitations affectées par le projet a été revu à la hausse : initialement estimé à 1 585, il s’élève désormais à 2 305, dont 400 sont vouées à la démolition. Cependant, selon Dim Bora, porte-parole de la province de Kandal, il n’existe pas encore de chiffres précis sur le nombre exact de familles concernées dans la province.

Lors d’une réunion organisée le 5 février, le MEF a chargé la Direction générale du réaménagement de se coordonner avec les autorités locales et les citoyens pour examiner les impacts et lancer le processus de résolution.

Pour les habitants, l’absence de calendrier précis reste une source de préoccupation. « Nous voyons les bornes de démarcation, mais nous n’avons aucune information sur les compensations », a déclaré Ros Sovandy, un résident de Kandal, à CamboJA News. « Nous voulons connaître la date exacte du début des travaux pour pouvoir nous organiser. Tant que nous ne savons rien, nous n’osons pas planter de cultures », a-t-il ajouté.

Les autorités locales restent elles aussi dans le flou. Chey Sam An, chef de la commune de Samrong Thom, district de Kien Svay, a affirmé que la réunion du 5 février n’a pas permis de clarifier le calendrier de mise en œuvre des compensations. « Les autorités nous ont seulement demandé de préparer les dossiers fonciers des citoyens en vue des prochaines étapes », a-t-il indiqué.