Cambodge, des incitations fiscales pour transformer l'agriculture

Le gouvernement vient d’annoncer un ensemble d’incitations fiscales en faveur des entreprises impliquées dans la culture, la production, l’approvisionnement local ou l’exportation de produits agricoles. La mesure couvre un large éventail de denrées : paddy, riz décortiqué, maïs, haricots, poivre, manioc, noix de cajou, caoutchouc, longanes de Païlin, mangues, bananes, produits de l’élevage et de l’aquaculture, ainsi que les produits dérivés de l’huile de palme cambodgienne destinés à l’alimentation animale.

Ces avantages fiscaux, applicables du 1ᵉʳ janvier 2026 à fin 2027, comprennent l’exonération de TVA, la suspension de l’impôt minimum, la suspension du paiement anticipé de l’impôt sur le revenu et l’allègement de la retenue à la source. Selon les autorités, « ces mesures doivent permettre de renforcer la compétitivité des acteurs agricoles et d’encourager les investissements dans la filière ».

Une conjoncture difficile pour les producteurs de paddy

Cette annonce intervient dans un contexte marqué par une forte baisse du prix du paddy dans plusieurs provinces. Dans certaines zones rurales, des agriculteurs affirment que les intermédiaires locaux s’entendent pour maintenir un prix d’achat très bas, autour de 600 riels le kilo, contre 1 200 riels auparavant.  Les très bonnes récoltes de l’année, liées à une météo favorable et à un rendement accru, contribuent également à la pression sur les prix. Alerté par ces difficultés, le ministère de l’Agriculture a ordonné l’ouverture d’enquêtes afin d’identifier les intermédiaires soupçonnés de manipuler les prix et de garantir des pratiques commerciales équitables. Le ministre demande aussi que les producteurs puissent vendre directement et être rémunérés sans intermédiaires superflus.

Favoriser la transformation locale, un enjeu majeur

Le gouvernement rappelle que 93 % des produits agricoles cambodgiens sont encore exportés à l’état brut. L’ambition est donc claire : développer une véritable capacité de transformation locale pour créer davantage de valeur ajoutée dans le pays. « Le renforcement de l’agro-industrie est indispensable pour améliorer les revenus des producteurs et diversifier les exportations », soulignent les responsables du secteur.

Moderniser les chaînes de production et de distribution

Les axes de modernisation identifiés sont déjà bien établis : augmenter la taille des exploitations lorsque cela est possible, renforcer les chaînes logistiques — y compris la chaîne du froid, essentielle pour les produits périssables — et améliorer les stratégies de commercialisation. L’ensemble vise à structurer un secteur encore fragile, mais doté d’un fort potentiel de croissance.