"Urban vision" à la Galerie du Sofitel de Phnom Penh

La Galerie d'Art de l'Hôtel Sofitel Phokeethra de Phnom Penh ouvre sa saison 2023 d'Exposition des peintres cambodgiens contemporains ce premier mars, avec celui qui n'est peut-être pas le plus illustre d'entre eux, mais certainement le plus représentatif de son époque et le plus talentueux depuis trois décennies : Chhim Sothy.

 

Chhim Sothy, un artiste et un créateur

Véritable artiste, doublé d'un Directeur des Arts graphiques du Ministère de la Culture, Chhim Sothy porte en lui la simplicité des gens qui ont souffert de la période du massacre de sa famille durant le génocide, mais aussi la facilité vitale de création d'un khmer en exil dans son propre pays. Enfant qui ne savait que dessiner et qui a tout appris de l'art et des différentes techniques de la peinture, par lui-même et par une riche expérience ouverte sur des voyages heureux en Asie et en Europe.

 

Depuis trente ans, Sothy est un observateur de la vie et de son environnement. Formé à l'Art classique par un long séjour en faculté des Beaux-Arts où il gagnait 20 riels par mois à dessiner des cartes postales, il rencontra très vite la modernité. Il fut sans doute le premier "Kambodgien" à avoir su sortir du classicisme khmer pour créer librement, en apprenant et en se passionnant sur les standards de la peinture moderne internationale. 

 

Rejetant la gouache pour l'eau et le pinceau pour l'huile et la spatule, il s'est initié à toutes les créations stylistiques au point de peindre chaque jour de bon matin depuis trois décennies les images nées durant la nuit. Rejetant partiellement l'abstrait, Chhim Sothy a trouvé son expression artistique, assez unique, celle d'un mélange entre impressionnisme et expressionnisme. 

 

La Ville devenue Métropole

Pour l'exposition "URBAN VISION" du Sofitel préparée depuis l'an dernier, Chhim Sothy a choisi un seul thème, celui de la transformation de la cité tranquille de Phnom Penh. En seulement quelques années la capitale n'est plus la même et l'observateur traduit son ressenti personnel face à l'apparition rapide de nombreuses tours qui changent la vue. Sans changer la vie des activités quotidiennes ?

 

L'artiste est un spécialiste des couleurs douces mais face aux envolées d'oiseaux, d'enfants, de consommateurs et de transporteurs de la Capitale, aux rayons maintenant cachés du soleil, il s'interroge en couleurs sombres sur la transformation de la ville en métropole. Le bleu domine comme une angoisse. Cependant, Sothy semble proposer au fil de ses créations des réponses en percées multicolores comme ce tableau de la ville en vue aérienne.

 

Alors, bénéfique cette transformation de Phnom Penh ?

Au-delà du tableau d'ensemble qui interpelle, il faut voir la vie et les activités humaines aux pieds des tours dans la plupart de ses œuvres. 

La réponse à la question de Chhim Sothy est à partager avec les visiteurs pendant deux mois, à compter de ce premier mars et jusque fin avril 2023, à The Gallery SOFITEL (il sera possible de rencontrer l'auteur devant ses œuvres, du 1er au 7 mars dans l'après-midi. Entrée libre dans le hall de l'hôtel).

 

La bénéfique réponse à la transformation urbaine de Phnom Penh sera celle que se fera le visiteur de cette exposition, avec un ressenti certainement coloré qui devrait estomper les teintes du doute sur l'évolution de la Capitale vers une... mégalopole.

 

Recréation JM

 

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