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SPORT – Une lutte au son du tambour

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 février 2018

Le Cambodge change, sa culture aussi, et à l'en croire ses athlètes, la préservation de la forme traditionnelle de la lutte khmère est plus importante que jamais.

Le vainqueur doit mettre son adversaire dos au sol (crédit: Heng Chivoan)

La foule bruyante entoure une arène circulaire délimitée par des poteaux en bois et des cordes. Ces acclamations suivent le tempo de deux tambours frappés simultanément alors que les meilleurs lutteurs cambodgiens combattent pour établir leur supériorité sur le tapis.

Les combattants et leur public viennent tous de loin pour assister au tournoi de 'bok cham bad', une forme traditionnelle de lutte khmère dans laquelle le vainqueur est désigné quand il réussit à maintenir le dos de son adversaire au sol. A un âge où beaucoup d'Occidentaux commencent à planifier leur retraite, Cheun Saing, 55 ans, est encore tout à sa passion de la lutte, organisant un tournoi dans le monastère bouddhiste de Punlei, dans la province de Kompong Chhnang. "C'est le style traditionnel de la lutte khmère alors je crois que nous avons le devoir de le préserver et l'empêcher de s'éteindre", dit-il. Avant le match, les lutteurs dansent et évoluent en musique. Immortalisés sur les bas-reliefs du temple de Bamteay Srei, la lutte bok cham bad remonte à l'époque pré-Angkorienne. Même si elle est aujourd'hui surtout pratiquée par des hommes, cette discipline l'était alors aussi par les femmes.

Lutteur le plus expérimenté du tournoi, Cheun Saing a combattu sous les couleurs de huit monastères différents au cours des quarante dernières années. "J'ai observé beaucoup de différents styles, mais celui que je préfère est vraiment celui de la lutte traditionnelle khmère", dit-il. Ses connaissances sont évidentes. Débutant cette discipline en 1970, le combattant vétéran reçoit une solide formation de lutteur, passant trois mois d'entrainement dans le monastère de Punlei, avant qu'un accident ne survienne, et qu'il passe trois années à se remettre d'une fracture au bras.

Ce premier revers le rend plus fort pour son retour. Et sa blessure enfin guérie, Cheun Saing se consacre à sa passion pour la lutte traditionnelle dans les pagodes du Cambodge. En vrai enthousiaste, il ne part jamais avant qu'une finale ne soit terminée, souvent le lendemain matin. Partageant cet enthousiasme à défaut d'expérience, Vorn Vith, 20 ans, entame sa deuxième année. Il dit apprécier la camaraderie dans la compétition, et la possibilité d'affronter des lutteurs des quatre coins du Royaume. "Je souhaite rencontrer de nouveaux amis ici chaque année et tester les capacités de combattants de différentes origines", ajoute-t-il. Selon son adversaire, Norng Bunthoeun, 26 ans, ce sport est bénéfique pour la santé, le son du 'skor ngey' et du 'skor chhmol' (les tambours mâle et femelle) le mène au combat : "Juste entendre le son des tambours me suffit et me motive au combat".

La forme ancienne a des centaines d'années et s'est transmise de génération et génération. Aujourd'hui, les tournois ont le plus souvent lieu en période de pleine lune. Pour Sam Pin, du monastère de Punlei, et un des organisateurs de l'événement, il est important de conserver l'ancienne tradition : "La vieille génération célébrait [la pleine lune] chaque année, la nouvelle génération ne fait que suivre la tradition."

Ry Sochan, de notre partenaire The Phnom Penh Post
Traduit par A.O. (http://www.lepetitjournal.com/cambodge.html) mardi 17 novembre 2009

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Publié le 17 novembre 2009, mis à jour le 8 février 2018

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