Édition internationale

PREAH VIHEAR - la Thaïlande rassure le Cambodge

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 12 novembre 2013

La Thaïlande s'est voulue rassurante lundi soir après une décision de la Cour internationale de justice (CIJ) adjugeant au Cambodgeune zone autour d'un temple que se disputent les deux pays.

"Le gouvernement a demandé aux forces de l'ordre d'assurer la paix le long de la frontière", a déclaré la Première ministre Yingluck Shinawatra lors d'un discours télévisé.

Elle a également insisté sur l'importance des "négociations" entre les deux gouvernements, alors que des habitants avaient évacué leurs maisons dans la journée ou préparé des abris, selon un photographe de l'AFP côté cambodgien.

Elle n'a pas précisé quel serait le calendrier de retrait des forces de sécurité basées dans cette zone de plus de 4 km2 en contrebas du temple de Preah Vihear, qui était également revendiquée par la Thaïlande, mais qui relève du Cambodge selon la CIJ.

"J'espère que le conflit va cesser. Mais je suis toujours inquiet du fait que les troupes thaïlandaises pourraient ne pas se retirer" de la zone, a réagi un soldat cambodgien, Tich Vinh, dans un village proche de Preah Vihear.

"J'espère que la Thaïlande respectera la décision", a ajouté Mon Raksmey, habitante de 28 ans, elle aussi interrogée par l'AFP.

"Nous avons déjà préparé nos bunkers au cas où les troupes thaïlandaises ouvrent le feu sur nous", avait déclaré un peu plus tôt So Phany, 43 ans, commerçant installé près du temple de Preah Vihear, où la situation semblait calme lundi.

Le souvenir des affrontements autour de ce temple inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, qui avaient fait au moins 28 morts et des dizaines de milliers de déplacés en 2011, est encore frais dans les souvenirs des habitants.

Les forces de l'ordre étaient certes présentes lundi, mais le site, interdit aux journalistes lundi, restait accessible aux touristes.

Les habitants se sont réunis dans des cafés pour suivre en direct à la télévision l'annonce de la décision de la CIJ, plus haut organe judiciaire de l'ONU, basé à La Haye.

Alors que ce différend pourrait en effet raviver les tensions nationalistes, les autorités des deux pays ont tenté de calmer les esprits.

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a insisté lundi sur l'importance d'une "résolution pacifique", avec la justice internationale comme médiatrice dans ce vieux conflit.

Côté thaïlandais, une quarantaine d'écoles ont été fermées pour deux jours, lundi et mardi, dans la région frontalière de Ban Kruad.

Le Cambodge avait déposé en avril 2011 une plainte demandant à la CIJ d'interpréter un arrêt rendu en 1962 lui octroyant la souveraineté sur le temple de Preah Vihear.

Si la Thaïlande ne conteste pas la souveraineté de son voisin sur le temple, les deux pays revendiquent une zone de 4,6 km2 en contrebas des ruines, dont Bangkok contrôle les principaux accès.

Dédié à l'origine au dieu hindou Shiva, puis devenu bouddhiste à la fin du XIIIe siècle, perché en haut d'une falaise, le temple est beaucoup plus facile d'accès par la Thaïlande. L'accès par le Cambodge est tellement difficile que la place était d'ailleurs la dernière à être tombée aux mains des Khmers rouges dans les années 70.

Ce verdict défavorable à la Thaïlande tombe mal pour le gouvernement, confronté à des manifestations massives contre une loi d'amnistie controversée.

Dépêche AFP

SyzMrqo__400x400
Publié le 11 novembre 2013, mis à jour le 12 novembre 2013
Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.

Flash infos