Hier se tenait la finale Asie-Pacifique de la 6ème édition du concours Ambassadeurs en herbe, créé par l'AEFE. Organisée, pour la première fois, au Lycée Français René Descartes de Phnom Penh, cette finale accueillait dix jeunes qui ont débattu devant une centaine de personnes sur le thème : « L'art rend-il meilleur ? »
Cinq des dix participants ont été sélectionnés pour participer à la grande finale d'Ambassadeurs en herbe organisée à Paris au mois de mai. Le jury, présidé par le Prince Tesso Sisowath, s'est dit surpris par le niveau affiché par ces jeunes âgés de 7 à 18 ans. « Vous avez été impressionnants sur une question peu évidente. J'ai beaucoup apprécié les exemples personnels », a réagi Éléonore Sok, journaliste au Monde et membre du jury, avant l'annonce des résultats.
Un débat cosmopolite
Des exemples personnels, ils en ont, pour défendre leur point de vue sur le sujet de l'art. « Un ami me raconte toute l'histoire des BD coréennes, c'est sa passion. Il a acquis énormément de connaissances culturelles grâce à cela », défend Eugène, élève de 5ème à Séoul. Paul, également Coréen, raconte lui son histoire familiale : « après la guerre de Corée, mon grand-père a créé une secte, bien que le terme puisse être mal interprété, pour rapprocher les gens, et prôner la paix. Il a construit un temple ou il affiche de nombreuses œuvres d'art allant dans ce sens. »
La francophonie est au cœur du projet. Chacun s'est d'abord présenté dans la langue de son pays natal, ou de résidence. Laos, Thaïlande, Corée du Sud, Chine, Vietnam, Myanmar. Le débat s'est organisé de la sorte. Deux représentants d'école primaire : Violette et Mya, deux collégiens : Eugène et Salomé, deux lycéens : Phong et Paul, deux meneuses de débat, Elise et Tiffanie qui ont posé de temps à autre des questions pour animer la discussion : « que veut dire être meilleur ? A-t-on besoin d'être le meilleur ? » et deux porte-paroles, Victor et Hannah qui ont exprimé une synthèse en anglais. Le jury a dû sélectionner cinq jeunes pour partir à Paris en mai prochain, soit une personne par catégorie.
Prendre la parole en public
« Avant de monter sur scène j'étais tout stressé... C'est ma nature, mais j'ai pris sur moi, j'avais beaucoup travaillé le sujet et tout s'est bien passé, témoigne Phong, 16 ans, élève au Lycée Français Alexandre Yersin de Hanoï. C'est difficile et très stressant d'être complètement concentré pendant une heure. Mais je l'ai bien fait. Le but est de faire attention aux choses importantes qui sont dites, les retenir, et pouvoir réagir à cela quand c'est à notre tour de s'exprimer. » Phòng a réussi à se qualifier pour la grande finale de Paris, « je suis content, j'ai vraiment donné le meilleur de moi-même », disait-il, sourire relâché, avant même les résultats.