Le premier ministre cambodgien Hun Sen a démenti lundi 19 novembre qu’une base navale chinoise allait être construite au Cambodge, ajoutant que cela violerait la constitution du royaume.
Le 15 novembre, le média en ligne hongkongais Asia Times citait dans un article des sources diplomatiques anonymes selon lesquelles les Etats-Unis craignaient l'installation d'une base navale chinoise sur le littoral de la province de Koh Kong. L’article évoque le projet de construction d’un port en eau profonde, qui pourrait éventuellement servir de base navale.
En 2008, l’Union Development Group, un groupe chinois développant un grand nombre de projets au Cambodge, a signé un bail de 99 ans évalué à 3,8 milliards de dollars pour exploiter et développer une concession de 45 000 hectares sur le littoral de la province de Koh Kong, non loin de la frontière thaïlandaise, qui représenterait 20% des côtes cambodgiennes. Le projet à terme est de créer une station balnéaire.
Le premier ministre Hun Sen a confirmé que le vice-président américain Mike Pence lui a envoyé une lettre afin de lui faire part de ses préoccupations concernant la présence possible d’une base navale chinoise dans le futur.
« Je veux qu’il soit clair pour nos compatriotes et nos amis étrangers que le Cambodge ne violera pas sa propre constitution, a déclaré le premier ministre. La constitution du Cambodge interdit la présence d’armées étrangères ou de bases militaires dans le pays. » Hun Sen a pointé du doigt une « campagne de désinformation ».
La Chine et le Cambodge ont récemment réalisé des exercices militaires conjoints, et Pékin s’est engagé à financer la modernisation de l’armée cambodgienne. L’afflux d’investissements chinois a considérablement crû ces dernières années dans le royaume. Le géant asiatique est le premier pourvoyeur d'aides et de prêts au bénéfice du Cambodge.