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Disparitions de deux éléphanteaux dans le nord-est du Cambodge

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L'éléphanteau retrouvé le 17 janvier par des rangers dans la forêt du Mondulkiri. Crédits : ministère cambodgien de l'environnement.
Écrit par Virginie Vallée
Publié le 23 janvier 2020, mis à jour le 23 janvier 2020

Deux éléphanteaux sont morts depuis le début du mois dans les provinces du Ratanakiri et du Mondulkiri. Il resterait entre 400 et 600 éléphants au Cambodge.

Un éléphanteau d’une dizaine de jours a été découvert vendredi 17 janvier par des rangers de la forêt de Sakrith dans la province du Mondulkiri lors d’une patrouille. Sévèrement déshydraté et amaigri, blessé à plusieurs endroits et souffrant de problèmes gastriques, le nouveau-né a immédiatement bénéficié de soins mais est néanmoins mort lundi très tôt dans la matinée. « Dès que nous avons eu connaissance de la découverte de cet éléphanteau, nous avons mis sur pied une petite cellule faite du docteur Virginie Scanga du cabinet vétérinaire Agrovet et du spécialiste des éléphants Dan Koehl puis nous nous sommes mis à la disposition du ministère de l'environnement, précise Pierre-Yves Clais, responsable de la fondation Aïravata. Notre présidente, Chenda, était en contact permanent avec le ministre de l’environnement, son excellence Say Samal, pour lui faire parvenir en temps réel les recommandations des meilleurs spécialistes, comme celles du docteur Taweepoke Angkawanish directeur de l'hôpital pour éléphants de Lampang en Thaïlande, cela n'a malheureusement pas été suffisant », regrette-t-il.

Interrogée sur les raisons qui ont pu pousser la mère à laisser son petit, l’ONG WWF Cambodge explique que l’abandon des petits par les troupeaux n’est pas courant mais peut arriver dans des circonstances exceptionnelles, par exemple s'ils sont gravement malades et ne peuvent suivre le troupeau ou dans des situations de panique où le troupeau et le nourrisson sont accidentellement séparés comme lors d’un incendie ou d’un coup de feu. Il y a deux ans des rangers avaient déjà trouvé un éléphanteau en état de dénutrition mais celui-ci avait survécu et pu regagner son troupeau.

Un premier éléphanteau avait été retrouvé noyé le 16 janvier dans la rivière Srépok, située dans la province du Ratanakiri. Sa patte arrière était presque totalement sectionnée par un collet à gros gibier. La situation des éléphants sauvages au Cambodge est préoccupante. La population au Cambodge compte entre 400 et 600 individus d’après les données de l’organisation Fauna et FIora International. D’après le WWF, la principale menace qui pèse sur les éléphants est la destruction et la fragmentation de leur habitat. Cela est notamment dû à l'expansion agricole, aux plantations et à la conversion rapide des terres à d'autres fins comme la propagation des populations humaines, l'exploitation minière et le développement d'infrastructures. Le braconnage est une autre cause. Il peut être sélectif pour les défenses, le commerce de la peau ou non sélectif, par exemple pour la viande de brousse ou lors des captures accidentelles, lorsque les nourrissons sont pris dans des collets. « Le commerce de la peau émerge et augmente en raison d'un intérêt accru pour la peau d'éléphants dans la fabrication de bijoux - principalement au Myanmar - ainsi que pour la médecine traditionnelle et le commerce illégal pour la domestication », indique Milou Groenenberg, responsable de la recherche et du suivi de la biodiversité pour le WWF Cambodge.

Pierre-Yves Clais confirme le problème de l’habitat des éléphants sauvages et pointe un autre problème qui est celui de la cohabitation entre les hommes et les pachydermes. « Depuis plus d'un mois déjà, certains éléphants de Mondolkiri s'aventurent dans les villages en quête d'eau et nous ne sommes qu'au début de la saison sèche. Du côté de Pich Nil, sur la route de Sihanoukville, une harde d'une vingtaine d'éléphants vient régulièrement détruire les champs qui ont remplacé leur forêt, il est bien certain que d'autres drames sont à craindre ». Convaincu que la protection des espaces sauvages ne sera pas suffisante, l’amoureux des éléphants propose des solutions alternatives. Selon lui, il serait possible de renouer avec la tradition cambodgienne de capture de certains éléphants sauvages. « Cela permettrait d'éviter des drames tout en renforçant la population captive nationale maintenant réduite à 69 individus pour la plupart trop vieux pour se reproduire, avance le responsable de la fondation Aïravata. Il existe des méthodes de dressage basées sur le renforcement positif qui n'ont rien de barbare. En tous cas, la réponse au problème revient au gouvernement cambodgien ».

 

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