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EMPLOI - L'enseignement supérieur et les exigences de l'économie

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Écrit par Professional
Publié le 13 mars 2018, mis à jour le 8 août 2018

Une récente étude démontre qu'en Roumanie 2 diplômés de l'enseignement supérieur sur 5 ne travaillent pas dans le domaine qu'ils ont étudié et que ceux-ci se réorientent, dès la validation de leur diplôme, voire même pendant leur cursus universitaire (the State Audit Office of Hungary (en tant que coordinateur), étude jointe, Main characteristics, findings, messages of the coordinated audit of the Graduates’ Career Tracking Systems, 2017). Malgré le fait que le problème soulevé ne soit en réalité guère nouveau, cela ne remet pas en question la place centrale de l'éducation supérieure dans le choix d'une carrière.

 

Un problème équivalent et rapporté fréquemment par les employeurs constitue le manque criant de formation que présentent aussi les jeunes diplômés travaillant dans le domaine qu'ils ont étudié. Ainsi, et afin d'occuper un poste dans leur domaine, les diplômés doivent passer par une formation supplémentaire au sein même de la société qui les emploie, dans le but de réellement maîtriser le métier pour lequel ils se sont formés à l'université, du moins au niveau requis pour pouvoir commencer à le pratiquer.  


Ces deux aspects reflètent un problème de communication et d'harmonisation entre les besoins de l'économie roumaine et le système d'enseignement supérieur. Si, parmi les jeunes, un certain taux de réorientation professionnelle est, disons, normal durant l'université ou bien après avoir obtenu le diplôme, principalement du fait des changements qui s'opèrent avec l'âge et auxquels sont confrontés les étudiants, il est toutefois alarmant de constater que ce taux dépasse la moitié du nombre d'étudiants. Cela est aussi dû au fait que les systèmes d'orientation professionnelle à l'oeuvre à l'école ne fonctionnent pas, tandis que les jeunes, eux, ne disposent pas d'informations suffisamment adaptées pour choisir correctement une carrière avant de commencer l'université.

 

Si, pour certains emplois, en particulier ceux d'ordre administratif, un niveau d'éducation supérieure constitue d'ordinaire un critère suffisant pour exercer une profession, pour ce qui relève des métiers dits techniques, le niveau d'adéquation entre les études et la pratique concrète du métier est encore plus importante. Si l'on ajoute à cela le fait que la majorité des diplômés des universités techniques ne disposent pas à la fin de leurs études de suffisamment de connaissances pour exercer la profession étudiée à l'université, combler ce manque revenant de fait au premier employeur, nous sommes ainsi en présence d'une compétitivité réduite en matière de ressources humaines. Or, cela freine indiscutablement la croissance économique alors qu'il serait possible d'y remédier si des mesures adéquates étaient mises en place.


Au sujet de l'harmonisation des programmes d'enseignement avec les besoins changeants de l'économie, de nombreuses idées ont été évoquées bien que cela n'ait pas dépassé, pour le moment, la phase du débat d'idées. Beaucoup d'employeurs ayant des besoins constants en personnel, financent des programmes spéciaux dans le cadre des universités techniques pour pouvoir bénéficier à la fin des cursus de personnes prêtes à être employées et disposant d'un minimum de connaissances techniques dans leur domaine. Toutefois, de telles solutions ne peuvent pas être étendues à l'ensemble de l'économie et représentent davantage des exceptions à une bien triste règle. La capacité à s'adapter à la nouveauté de la part des jeunes diplômés relève davantage d'une caractéristique personnelle que du résultat d'une éducation dont ils auraient bénéficié, or cela démontre un réel problème notamment au sein d'une économie où changement et adaptation sont devenus des impondérables. Autre constante : dans les conditions où les diplômés possédant des capacités propres d'adaptation se voient recrutés et déplacés de manière constante de Roumanie vers les pays de l'Europe de l'Ouest, le marché interne en vient à bénéficier de ressources humaines dont la formation est incomplète. Ce qui a pour conséquence que celle-ci doit souvent être effectuée à la charge de l'employeur.   


La seule chance afin que l'économie roumaine soit davantage compétitive, dans les conditions où celle-ci ne bénéficie pas d'un soutien similaire à celui existant dans d'autres économies, consisterait à utiliser des ressources humaines, là aussi, compétitives. Or, il est clair que ces ressources ne peuvent s'obtenir sans une contribution efficace au système d'enseignement. Ainsi, sortir de ce cercle vicieux ne semble possible qu'à l'horizon d'un réel changement de fond.    

 

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Cristina Pasat
Directeur Général
Professional  

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Publié le 13 mars 2018, mis à jour le 8 août 2018

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