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Rencontre avec Valentin Serban, gagnant du concours George Enescu 2021

Valentin Serban jouant du violonValentin Serban jouant du violon
Écrit par Grégory Rateau
Publié le 7 juin 2021, mis à jour le 7 juin 2021

Rencontre en exclusivité avec le jeune violoniste roumain Valentin Serban qui vient de remporter le grand prix George Enescu avec une interprétation du Concerto pour violon de Sibelius en ré mineur op. 47. Il était accompagné de l'Orchestre philharmonique George Enescu, dirigé par Wilson Hermanto.

 

 

Grégory Rateau : Vous êtes le gagnant du concours George Enescu dans la catégorie violon. Que signifie ce prix pour vous ?

Valentin Serban : Tout d'abord, c'est un grand honneur d'avoir remporté ce prix et de faire partie d'un long héritage de violonistes. Pour certains d'entre eux, j'ai une immense admiration et, d'une manière ou d'une autre, il m'est encore difficile de croire que j'ai gagné cette place. C'est une sacrée pression, je dois me montrer à la hauteur. Avec ce prix, de nombreuses opportunités se présenteront et j'essaierai d'en profiter autant que possible.


Pourquoi avoir choisi le violon comme moyen d'expression créative ?

Je n'ai pas choisi le violon. Du moins pas quand j'ai commencé. C'était l'idée de ma mère et il m'a fallu quelques années pour réaliser que c'est ce que je voulais faire pour le restant de ma vie. Mais, depuis ce premier jour, je ne pouvais plus m'arrêter et je sentais que j'étais fait pour jouer du violon.


Quels musiciens vous ont inspiré ?

J'ai eu la chance de découvrir très tôt de grands violonistes comme Jascha Heifetz, David Oistrakh, Jehudi Menuhin, Ivry Gitlis qui m'ont beaucoup inspiré. J'ai toujours été fan des violonistes « de la vieille école », ils représentent une sorte d'idéal inatteignable. Je pense que tous les musiciens regardent vers le passé et essaient d'atteindre ce que les autres ont fait. Il faut toujours viser plus haut pour progresser.


Comment vous sentez-vous lorsque vous jouez devant un nouveau public?

Je suis très ému sur scène. Parfois, ce n'est pas facile. Je peux dire que cela a toujours été un défi pour moi. J'ai réalisé cependant, en jouant dans tant de salles vides pendant la pandémie, que le public signifie tellement plus que nous ne le pensons. Ils ne viennent pas seulement pour profiter d'un spectacle, ils en font partie. L'art a été fait pour être partagé avec les autres et, sans un public actif, et pas seulement un en ligne mais une vraie proximité avec eux dans la salle, nous ne pouvons pas fonctionner correctement. Il s'agit d'un échange actif d'énergie qui ne peut être remplacé par un dispositif en ligne, par un CD ou par tout autre moyen de transmission indirect.


Votre art vous permet aussi de voyager. Quel a été votre plus beau souvenir sur les routes d'Europe ?

L'un de mes plus beaux souvenirs est certainement la rencontre avec le grand violoniste David Grimal et Les Dissonances en France. C'est l'endroit où j'ai le plus hâte d'aller, où j'ai toujours quelque chose à apprendre et où les musiciens s'accueillent avec amour et envie de faire de la musique au plus haut niveau possible. Il est extrêmement important d'avoir un environnement comme celui-là, où vous pouvez profiter de la vie et de la musique autant que possible sans inimité ni pression. Je serai toujours reconnaissant pour cela.


Quels sont vos projets ?

Maintenant, j'ai trois projets importants que j'attends avec impatience. Le premier est un concert au Festival Enescu avec le Double Concerto de Brahms pour violon et violoncelle, à l'Athénée de Bucarest. C'est un chef-d'œuvre que j'ai depuis longtemps envie de jouer.
Toujours au Festival Enescu, je jouerai avec David Grimal et Les Dissonances en septembre. Comme je l'ai déjà dit c'est un projet que j'apprécie toujours et cette fois-ci plus car cela fait un certain temps que je n'ai pas joué avec eux.
Un autre projet fantastique sera un concert au Musikverein de Vienne où je jouerai le triple concerto pour violon, piano et violoncelle de Beethoven avec les autres lauréats du Concours Enescu. C'est en quelque sorte un rêve devenu réalité car, depuis mon enfance, je regardais chaque 1er janvier le concert du Nouvel An avec le Wiener Philarmoniker dans le célèbre Musikverein. Maintenant, je vais enfin y jouer moi-même et je me sens très chanceux et honoré.


Un message que vous aimeriez faire passer aux jeunes roumains passionnés par le violon ?

Je souhaite à tout musicien qui aime ce qu'il fait d'avoir assez de patience et de ne surtout jamais abandonner. Ce sera sûrement difficile et semblera parfois impossible, mais, à un moment donné, de bonnes choses surviendront. Je leur souhaite bonne chance!

 

grégory rateau
Publié le 7 juin 2021, mis à jour le 7 juin 2021

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