Pour sa chronique hebdomadaire, Sébastien Teissier, notre correspondant à Iasi, est allé à la rencontre du Pr Bogdan Costachescu, neurochirurgien francophone et francophile qui nous parlera des liens d’amitié et de coopération scientifique entre la Roumanie et la France dans le domaine de la neurochirurgie.
Bien évidemment, amitié et synergie intellectuelle dans une université de médecine, donnent inéluctablement un congrès. Ce congrès national de neurochirurgie roumain, qui avait eu lieu fin septembre, était une journée consacrée à la langue française. Cet évènement a été rendu possible grâce à l’implication du Pr Bogdan Costachescu, neurochirurgien francophone, et de Christophe Santini, interne en neurochirurgie de l’hôpital Nicolae Oblu de Iasi. Christophe n’est pas seulement interne, il est aussi assistant universitaire en neurochirurgie, un poste qui lui tient à cœur, car il lui permet, aux côtés du Pr Costachescu, de transmettre sa passion,son art aux futures générations de médecins. Egalement impliqué dans l’Association des Médecins Résidents Francophones de Iași (l’AMRFI), Christophe s’efforce d’être à l’écoute de chacun de ses collègues, et d’apporter des solutions, des conseils, notamment sur la préparation des examens, et surtout de l’internat. Il s'épanouit dans son rôle et souhaite que tout un chacun puisse en faire de même. C’est dans cet esprit de partage et d’amitié qu’il a invité LePetitJournal.com de Bucarest pour donner la parole au Pr Costachescu.
Durant mes séjours en France j’ai pu constater la grande générosité de mes confrères français, j’ai tellement appris, et transmis que je mets un point d’honneur, maintenant que je suis enseignant, à transmettre non seulement le goût de la perfection, et du dévouement pour les patients, mais également la notion d’amitié, de complémentarité et de synergie intellectuelle.
Professeur, d'où vous vient cet amour du français ?
Pr Costachescu: J’ai été bercé dans l’amour de la culture et de la tradition française. J’ai eu la chance de pouvoir faire une partie de mon internat en France. J’ai découvert la Bretagne et j’en suis tombé amoureux.
A mon retour, j’ai gardé intact cet amour pour la France, et, lorsque la section francophone a été ouverte, j’ai naturellement désiré prendre part à cette belle aventure humaine et médicale.
Aujourd’hui je suis neurochirurgien à l’hôpital Nicolae Oblu de Iasi, qui dispose d’équipement de pointe, tel-qu’un O-Arm pour la chirurgie spinale guidée par scanner, et permet une neuronavigation pre-opératoire, technique très pertinente pour les traumatismes vertébraux par exemple. La coopération entre nos deux pays est un exemple de synergie qui permet à la Roumanie de se hisser au même rang que les autres pays d’Europe. C’est dans le cadre de cette amitié, de l’intérêt de mes patients et de mes étudiants que je prends plaisir à inviter mes confrères, dont le Pr Olivier Klein PU-PH du CHU de Nancy pour avancer et progresser.
Si vous deviez nous parler d’un seul projet que vous portez, lequel serait-il ?
Pour moi le projet le plus important est d’envoyer des jeunes en France pour faire un stage d’une année au minimum afin d'apprendre de nouvelles techniques. En effet, la Roumanie commence à s’équiper en robotique de pointe, et nous nous devons d’apprendre vite et bien afin de mettre à profit ces nouvelles technologies.
Depuis l’entrée de la Roumanie dans l'Union Européenne, bien des défis se sont présentés, et la santé en est un majeur. C’est pour cela qu’il me paraît essentiel de renforcer nos liens d’amitié et de coopération scientifique.
En effet, Iasi est un haut lieu de la francophonie en Roumanie avec Bucarest, et j’ai toujours eu la France dans mon cœur. Durant mes séjours en France j’ai pu constater la grande générosité de mes confrères français, j’ai tellement appris, et transmis que je mets un point d’honneur, maintenant que je suis enseignant, à transmettre non seulement le goût de la perfection, et du dévouement pour les patients, mais également la notion d’amitié, de complémentarité et de synergie intellectuelle.